@Dihna-Val, j'espère que cette version -là de l'histoire est mieux, sinon baaaaaah.... c'est toi qui a demandé un truc, j'ai rien d'autre sous la main, navrée
avec tout mon amour,
bonne lecture
Tu m'énerve à être si posé ! Pour toi, tout semble facile, tu survoles les obstacles sans te poser de questions. T'est-il déjà arrivé de douter ? De t'arrêter et de te demander comment faire ? T'est-il déjà arrivé d'échouer ? Ou même de trébucher ? Tu te moques de tes réussites, tu les attribues à ta simple chance. Mais moi, je t'envie. Je te jalouse ce qui te paraît sans importance. Même avec un travail acharné, je n'arrive pas à te concurrencer. Ou concurrencer ta « chance » comme tu dis. Mais ce n'est pas de la chance, c'est du talent. C'est un don que tu considères comme juste amusant. Mais ce don, des tas de gens aimeraient l'avoir. Pour la gloire, la renommée, ou tout simplement pour gagner sa vie. Mais toi tu te fiches de ça. Tu entres dans ce monde quand ça te chante, pour repartir quand tu es lassé. Je n'arrive pas à croire que des gens comme toi existe. Pour moi, ce monde, c'est mon monde, le seul où je suis à l'aise, où je m'amuse réellement. Pourtant, je n'ai pas ton don. Alors je travaille, j'apprends, je joue. Je me couche tard et me lève tôt. Je vis dans mon salon, devant mon plateau et j'étudie d'anciennes parties, des plus récentes, j'en rejoue certaines. Je fais de mon mieux mais ça ne m'empêche pas de patauger, d'avancer tout doucement alors que toi, tu voles loin devant moi avec tant d'aisance !
Tu souris, je me renfrogne ; tu ris, je m'emporte ; tu réussis, j'échoue. Mais ça ne marche que dans un sens. Jamais je n'ai le dessus sur toi, peu importe le moment ou la situation. Tu te renfrognes, je m'isole ; tu t'emportes, j'explose ; si un jour tu échouais, je n'aurais sûrement rien à perdre. Tu m'es tellement supérieur que c'en est risible. Je ne sais même pas pourquoi j'essaie encore de te rattraper. Peut-être pour te prouver que ce n'est pas un simple jeu, mais un monde à part entière dans le lequel des gens vivent. Mais je sais que je n'arriverai pas à te battre. Je le sais mais je ne peux m'empêcher d'espérer. Espérer qu'un jour, je puisse te faire comprendre à quel point ton don est précieux, et que tu me considères comme un égal qui sait ? Je rêve de jouer contre toi une vraie partie, une où tu te donnes à fond, une où tu ne te contentes pas de jeter un coup d'œil au plateau pour trouver une parade, une attaque, ou Dieu ne sait quoi. Une partie où je pourrais me considérer ton égal. Mais c'est un rêve si chimérique, si utopique, si irréalisable ! Je suis si loin de toi que parfois, ça fait mal. Ma mesurer à toi ne fait que me rappeler à quel point mon niveau est insuffisant, à quel point le gouffre est profond et mes efforts inutiles.
Je fais vraiment pâle figure à côté de toi. Je t'admire mais je ne peux m'empêcher de te détester. Tu es gentil, et ton jeu est magnifique mais tu es trop fort pour moi. Malgré cette différence de niveau, on me pousse à t'affronter, alors que je n'ai aucune chance. Si je veux gagner ma vie, je dois te battre. Je dois chercher une faille dans ton jeu pour m'y engouffrer et prendre ta place. Si je ne le fais pas, je serais toujours dans ton ombre, et ma vie risquerait de s'effondrer. Alors je continue de te poursuivre. Je n'en peux plus mais c'est la seule solution.
Tu ne pourrais pas me laisser gagner ? Juste une victoire, tu en as des dizaines à ton actif, elle ne t'est pas nécessaire, alors que cette victoire est vitale pour moi. Sans elle, je ne pourrais plus avancer, sans elle je continuerais de perdre confiance en mon jeu, sans elle, je vais perdre. Je deviens incapable de gagner ma vie, j'ai l'impression que ton ombre m'étouffe, m'oppresse.
Une victoire. Seulement une victoire. Ce n'est pas grand-chose une victoire. S'il-te-plaît, offre-moi une victoire...