Poème À La Guerre

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Guerrière immense et soldate indigne
À la noire faux rouillée luisante de sang
À l'Esprit perdu par la fille des vignes [1]
À l'âme souillée dans le fumier puant !

Féroce arracheuse d'étoiles au grand ciel clair,
Barbouilleuse de soleils du coin d'un bouclier,
Cueilleuse cruelle des fleurs éphémères,
Sinistre architecte de tombes perlées
Par les larmes d'eau et de sang de femmes mortes,
D'enfants morveux dont les feux blancs se sont éteints,
D'yeux noircis par tes cendres chaudes qu'emporte
Le vent que tu souffles entre tes vieilles mains !

Tu ères et tu ébranles les cinq continents,
Tu rides de tes pieds l'eau trop calme des mers
Suivie par tes anges et démons incontinents
Qui passent en riant pour violer les filles et leurs mères.

Les vagues se fortifient à l'ombre de ta robe,
Les montagnes craquent. à l'écho de tes pas,
L'humain rachitique sans succès se dérobe
À la sentence de mort de tes magistrats.

Du haut de ton trône tu contemples et tu juges,
Tu égorges et guillotines dans une mer de sang,
Et les généraux que ta force subjugue,
Par ton ordre torturent et tuent l'innocent.

Être asexué à la laideur immonde,
Gibran en toi n'eut pas vu une seule beauté !
La clef la fleur la tige et la vieille mappemonde,
D'un éclat de leurs rêves t'auraient éclipsée.

Guerrière immense et soldate indigne !
Contre toi les poèmes élevèrent la voix,
Courageux s'en foutant comme d'une guigne
D'offrir à ta lame impure leurs cous,
Et criant remplis d'espoir ses seuls mots : fuck you !

[1] Métaphore que j'avoue avoir empruntée à Gibran Khalil Gibran, poète, écrivain, dessinateur,, musicien-des mots-, pacificateur, réconciliateur libanais, que j'ai cité plus bas.

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