Chapitre 1

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Au départ, cela ne devait être qu'un simple weekend entre potes, une occasion de se voir autrement que juste à travers un écran. Superbrioche avait pris ses billets pour Marseille plusieurs semaines à l'avance, et Siphano devait simplement aller le chercher à la gare. Rien n'avait été laissé au hasard, ce ne s'était pas fait sur un coup de tête, c'était un projet à long terme.

Intérieurement, les deux hommes attendaient impatiemment la dite date, même si, extérieurement, ils essayaient de rester détachés. En effet, sans trop savoir pourquoi, ils étaient gênés de vouloir autant se voir réellement, de casser cette barrière du virtuel. Pourtant ils se parlaient toutes les nuits depuis des mois, ils se comprenaient, ils se soutenaient, le hasard avait créé entre eux une amitié bien plus forte que la distance, bien plus forte que leurs problèmes propres.

Brioche était assis dans le tgv, les écouteurs enfoncés dans les oreilles, le visage à moitié caché par sa mèche brune. Dans quelques dizaines de minutes, il allait enfin pouvoir le voir, ils aillaient enfin être réunis...

Mais en même temps il était vraiment stressé. Et s'ils étaient gênés ? Et s'ils n'avaient rien à se dire ? Si finalement ils ne s'entendaient pas si bien ? Mais il n'y avait pas de raison si ? Il monta le volume de sa musique pour se forcer à penser à autre chose et ferma les yeux, mais il fut immédiatement assaillit par des images de son amis à la cam en train de rire, ou eux deux en train de jouer, de chanter, son cerveau ne voulait pas le lacher, lui permettre aux moins quelques instants de penser à quelque chose d'autre.

Il fut tiré de sa rêverie par l'annonce SNCF, le train était presque arrivé à destination. Il rangea ses quelques affaires et se prépara à sortir. Le premier pied au sol lui fit un bien fou. Même si son cœur battait très vite, être enfin hors du wagon lui enlevait un poids énorme. Il marcha lentement le long du quai, son sac sur l'épaule, scrutant un à un les visages des gens. Après peut être cinq minutes de recherche, il repera enfin son ami, qui allait dans l'autre sens, visiblement aussi paumé que lui. Il accéléra et attrapa sa manche en souriant.

- Siph ! Je suis la !

Celui-ci se retourna, le bonheur rayonnant sur son visage.

- Brioche !

Et la seconde suivante il le serrait dans ses bras, et toute la gare était oubliée. L'étreinte dura quelques instants et ils se reculèrent. Grégoire avait les joues rouges et regardait par terre, pris par surprise par cette manière de se dire bonjour. Julien n'en menait pas plus large et essayait maladroitement de détendre un peu l'atmosphère.

- Tu parais plus grand qu'a la cam...

Il était presque mignon à tenter de lancer une conversation et Superbrioche rit, heureux.

- On fait quoi maintenant ?

- Je te laisse le choix, soit on visite la ville, soit on se pose dans mon appart

Les deux propositions étaient intéressantes, mais il savait très bien ce qu'il voulait.

- Allons chez toi

Ils quittèrent donc la gare en parlant de tout et de rien, et flânèrent dans les rues, mais en gardant comme direction l'appartement de Siphano. Bientôt ils refermèrent la porte derrière eux et s'affalèrent sur le canapé

- Alors ?

Je suis accro à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant