Chapitre 16

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Roméo

Hier j'ai embrassé Emilia. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris de faire ça mais c'était tellement bien ! J'avais peur que ça ne change les choses entre nous aujourd'hui mais j'avais tort de me faire du souci. Quand je m'assois à côté d'elle dans le bus, ses joues deviennent instantanément rouges et je laisse échapper un petit rire sans le vouloir ce qui me vaut une petite tape dans le bras de sa part.

Pendant le trajet, pas un seul mot n'est échangé mais ça ne me déplaît pas puisqu'à la place, elle pose sa tête sur mon épaule et s'endort malgré la musique qui retentit dans ses oreilles. Je fais en sorte de mettre des chansons un peu plus calmes pour que ça ne la réveille pas et que ce petit temps la repose réellement.

J'ai remarqué que depuis plusieurs jours elle a l'air d'être encore plus fatiguée. Même si j'ai envie de changer de position à plusieurs reprises pendant le trajet, je me retiens pour ne pas la réveiller. Elle est si calme quand elle dort. Une de ses mains repose sur mon bras tandis que l'autre tient son téléphone. Ce contact me fait quelque chose. Tout ce qu'elle fait provoque quelque chose chez moi de toute façon.

Quand nous sommes presque arrivés à l'arrêt de bus, je décide de la réveiller et une pointe de déception s'empare de moi quand le contact se rompt.

Nous descendons du bus et commençons à prendre le chemin habituel. Quand il n'y a plus personne autour de nous, j'attrape sa main et la ramène contre moi. Elle enroule ses bras autour de moi et m'enlace. Je ne pensais pas lui faire un câlin mais c'est tout aussi bien finalement. Elle pose sa tête au creux de mon cou et je fais de même. J'ai l'impression d'être un psychopathe quand je prends une grande inspiration uniquement pour sentir son odeur. Je ne me lasserai jamais de ce parfum. Notre étreinte dure un long moment, mais j'ai tout de même le sentiment qu'elle a été trop courte quand Emilia recule d'un pas.

Tout en s'écartant, elle lève légèrement la tête pour être à ma hauteur et pose ses lèvres sur les miennes. Je l'attrape un peu au-dessus des hanches avec mes deux mains pour l'approcher de moi et approfondir le baiser.

Quand je me détache d'elle pour pouvoir reprendre ma respiration, je me rends compte que ses joues sont très rouges et je suis presque sûr que les miennes ne sont pas dans un meilleur état. Je ne sais pas vraiment ce que nous faisons mais tout est naturel et nous n'avons pas besoin de se parler pour se comprendre. Ce sentiment est génial.

Nous reprenons finalement le trajet mais cette fois-ci main dans la main. Une fois devant chez elle, je l'embrasse une dernière fois, mais plus doucement cette fois-ci. Quand elle passe le pas de la porte, je me détourne et reprends le chemin pour rentrer chez moi, un grand sourire sur les lèvres.

La rapidité avec laquelle notre relation a évolué me perturbe un peu. Au début de l'année je ne la connaissais toujours pas, ensuite nous sommes rapidement devenus amis même si elle avait déjà commencé à me plaire la première fois que je l'ai vue, quand je me suis assis à côté d'elle dans le bus. Et maintenant je crois qu'on peut dire que nous sommes en couple. Oui c'est ça. Je suis en couple avec Emilia ! Je n'en reviens pas. Tout est toujours naturel avec elle. J'ai pas besoin de réfléchir.

Quand j'ouvre la porte d'entrée, une bonne odeur de pizza emplit mes narines. On est vendredi, c'est le rituel. Je monte directement dans ma chambre pour poser mon sac de cours, ma veste et mes chaussures puis descends dans la foulée.

- Salut, tout le monde, je lance en faisant un bisou sur la joue de Baptiste et un autre sur le front de Lisa. Comment ça va ?

- J'ai faim, répond Baptiste alors que j'ai à peine fini ma phrase.

- Bah dis donc !

Mon père arrive dans le salon avec la pizza qu'il pose au centre de la table basse.

Le dernier mot - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant