L'Âme éparse

Chapitre 5

Première journée d'entraînement :

J'ai eu toute la nuit pour observer plus en détails mon environnement. Il y a un toit qui m'empêche de voir le ciel, comme si je me situais dans un bâtiment et que les arbres étaient artificiels. La barrière mesure environ cinq mètres de haut et les lumières se sont éteintes pour garder un semblant de cycle jour-nuit. Elles viennent de se rallumées, le chasseur ne devrait donc pas tarder.

je n'ai pas le temps de me lever qu'il est déjà là.

- "On se réveil les cabots ! Louve, vient. L'entraînement ne se passe pas ici."

Je me déplace lentement montrant mon enthousiasme non présent. Surtout en le voyant sortir un boîtier noir de sa poche.

- "Dépêche toi ! Et n'essaye même pas de mordre ou Olive en pâtira. D'ailleurs je vais te mettre ça jusqu'à ce que tu sois de retour dans ton enclos, je ne suis pas fou au point de rester seul avec une louve-garou de ton envergure."

Il désigne de la tête le boîtier noir et une fois que je suis à sa hauteur me l'enfile sur le museau.

C'était donc bien ce que j'imaginais, une muselière. Génial.

Ensuite il me passe un collier qu'il accroche à une chaîne et tire dessus pour me faire avancer. Comme si, avec ses menaces sur mon colocataire, je n'allais pas faire tout ce qu'il disait.

On doit passer par de nombreux couloirs avant d'arriver dans une sorte de stade avec un sol en terre. Il ressemble beaucoup à l'enclos où je suis avec l'autre métamorphe. Les seules différences sont qu'il y a quelques tanières où je tiendrais largement malgré ma taille et la présence d'un gros bloc de béton au centre.

- "Alors, on va travailler ton odorat et ton instinct de chasse aujourd'hui. J'ai caché un lapin dans ce stade de cinquante mètres carré et il va falloir que tu le retrouves."

Il enlève ma chaîne mais pas le collier ni la muselière. Alors j'attends qu'il le fasse mais il reprend :

- "Je ne t'enlèverais ni ton collier que tu garderas tout le temps hormis dans l'Arène, ni ta muselière pour l'instant tu n'as pas besoin de tes crocs."

Je grogne pour montrer mon mécontentement mais à peine le son sort de ma gorge que je reçois une décharge qui me fait glapir.

- "Ne t'avises pas de recommencer ou je monte en puissance. Je suis maintenant ton Alpha petite louve, alors ne me manque pas de respect."

Comme si je e considérais comme mon chef de meute, il peut bien me donner toutes les décharges qu'il veut, cela ne fait pas de lui un chef et encore moins le mien.

- "Bien. Je vois que tu comprends vite le fonctionnement. Alors je lance le chrono, tu as cinq minutes."

Je m'élance à travers tout le stade et monte sur le bloc de béton dont je viens de comprendre l'utilité. Je mets mon museau en l'air et inspire longuement. J'essaye de faire le tri dans toutes les odeurs présentes et je repère vite celle d'une proie. Je cours en direction de celle-ci et trouve, dans un trou un lapin apeuré attaché par une corde à un piquet.

j'ouvre la mâchoire pour le libérer en coupant la corde mais me rend vite compte que ce n'est pas possible avec la muselière. Je reçois encore une décharge plus forte que la première cette fois. Je ne comprend pas pourquoi et je fais comme je peux pour ne pas montrer ma douleur.

- "Je n'ai pas dit que c'était l'heure de manger ! Et puis tu pensais pouvoir y arriver avec ta muselière... Comme tu viens d'arriver je ne vais pas plus sévir mais ne t'avise pas de recommencer. "

Je le regarde mal et me retiens de grogner.

- "Heureusement, tu as fait un bon temps ; trois minutes et trente-huit secondes. Je veux donc que tu réussisse à le faire en moins de trois minutes. On ne quittera pas cet endroit tant que tu n'auras pas réussi. "

¤¤¤

Je suis épuisée. Je crois avoir recommencer une bonne dizaine de fois. J'avais de moins en moins d'énergie à chaque fois que je retentais le coup. Mais j'ai enfin réussi à le faire en deux minutes cinquante-neuf secondes pour être précise. Je suis de retour dans mon enclos avec Olive. Comme récompense j'ai eu le droit de manger le malheureux lapin même si le plaisir de la chasse n'était pas au rendez-vous. Le pauvre n'avait aucune échappatoire.

Je partage donc mon repas avec mon nouvel ami qui n'avait apparemment pas non plus eu à manger de la journée.

Les lumières s'éteignent et nous nous endormons côte à côte.