Chapitre 1: Pauline.

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« Excuse moi, est-ce que tu es Jade ?

- Oui, c'est bien moi.

- Désolé de te déranger. Je m'appelle Eulalie et j'aurais besoin de ton aide.

- Euh, oui, bien sûr à quoi ?

- Je suis amie avec Pauline.

- Oh... Elle. Ça va être long... Je suppose que tu veux que je te raconte tout ?»

Eulalie acquiesce.

« Que veux-tu savoir en particulier ?

- Si ça ne te dérange pas, tout.

- Bon ben. Commençons par le commencement...

C'était enfin les vacances d'été. Je m'étais récemment liée d'amitié avec Pauline. Ça faisait un bien fou de savoir que j'aurais une amie l'année suivante. Mes deux amies actuelles en ce temps-là, étaient en terminal et l'année d'après : plus personne. On s'entendait plutôt bien avec Pauline, elle mangeait avec moi à la cantine. Avant, je mangeais chez moi, alors je n'avais pas vraiment de soucis à me faire si je mangeais seule. Seulement, j'avais et j'ai toujours des problèmes de famille, assez complexes pour tout dire. Une éducatrice qui suivait ma famille, vraiment chiante d'ailleurs, m'a placé puisque, selon elle, les tensions qui régnaient dans la baraque n'étaient pas propices à mes études. Mon cul ouais. Ce qui n'était pas propice, c'était de me larguer chez mes cousins, me foutre dans un nouveau collège où je ne connaissais rien ni personne. J'avais fait semblant d'être pressée d'y aller, que je voulais y aller, car j'étais d'accord. Je crois que c'était la première grosse boulette que j'ai faite cette année-là. Deux mois plus tard, j'étais de retour chez moi et dans mon antique collège ! Ma tante m'avait mise demi-pensionnaire et ils m'avaient laissé ce régime dans mon ancien établissement. Mais au collège, ce n'était pas pareil que manger seul chez-sois. Si tu mangeais seul à la cantine, tu étais pris pour une victime, un sans amis, un intello. Ce n'était pas si bien vu de manger seul... Je mangeais tous les midis avec elle. Je n'étais pas dans sa classe cette année-là, mais on se disait « peut-être l'année prochaine, nous aurons la chance d'être dans la même classe !». D'ailleurs, je l'espérais vraiment, car passé en seconde, c'était comme passé au milieu d'un troupeau de gnous. Personne cherche à comprendre, si on est seul, on vous piétine. Mais avant de penser aux cours, je pensais à Pauline et Eden ! Les vacances, les amies, les sorties, les rires. Tous ceux à quoi je devais penser pendant des vacances.

Eden était un garçon que j'avais rencontré, deux mois auparavant, sur un jeu en ligne. Je me connectais chaque soir pour lui parler. Le courant passait bien entre nous, on était ami avec une Joana aussi, enfin ce n'était que son pseudo. Il sortait avec elle virtuellement. Je trouvais ça complètement absurde. Ils ne s'étaient jamais vus, même pas en photos. Ils s'étaient juste décrits, elle a dit qu'elle avait une forte poitrine et ça y est, lui sort avec elle. Mais dès qu'elle se déconnectait, il se retournait vers moi. C'était presque s'il ne la trompait pas avec moi. C'est flippant comme les hommes peuvent changer non ? »


1er Juillet.

Je rentre chez moi, enfin nous. Pauline et moi, nous rentrons du collège. Elle habite plus près que moi de l'établissement, du coup, elle pose son sac et m'accompagne jusqu'à chez-moi. Ensuite, nous sortons traîner toutes les deux. On a autre endroit, on va se poser au bord de la rivière. Pauline est une fille de petite taille, elle a les cheveux bouclés et blond. Ses yeux sont marron et en amande. Elle est un peu joufflue et possède un nez en trompette. Elle est blanche de peau, sans trop de formes. Nous nous étions assises au bord de l'eau.

« Jade ?

- Oui ?

- Ça se passe avec Eden ?

- Oui, ça va. Je crois qu'il m'apprécie. Ça fait deux mois qu'on se parle, tous les jours et...

- Et... ? Insista Pauline.

- Roh, tu as très bien compris !

- Oui, mais allez, dis le !

- Et je crois que je suis amoureuse. Répondis-je avec un sourire embarrassé.

- Et toi qui trouvais mignon Pedigré !

- Mais c'est plus le cas ! Pedigré, ca fait un bye que j'l'ai oublié.

- Tu te rappelles quand on l'a suivi et que ton téléphone est tombé ? Demanda-t-elle avec un grand sourire.

- Oui. Je sortis mon téléphone. D'ailleurs, il s'en souvient toujours autant...

- Tu m'étonnes ! T'as vu son état ? Envoie-le en réparation bouffonne ! Ricana-t-elle.

- Tu te rappelles pourquoi on en est venue à Pédigré ?

- Gel, pot de gel, PDG, PEDIGRE ! »

On a éclaté de rire, nous n'en pouvions plus. Nous allions loin vraiment loin. Personne ne pouvait comprendre, sauf nous. C'est ça, ce dont nous appelions des meilleures amies selon moi.


« Je me rappelle, tu disais que tu voulais être amoureuse pour mieux crever. Car selon toi, l'amour, c'est la chose qui nous guide vers la mort.

- C'est toujours ce que je pense, Pauline. Dis-je d'un air sérieux.

- Je suis sûre que ça va changer.

- Je ne serais pas aussi sûr que toi. Bon, il va être 18h, on commence à rentrer ? »


Nous nous dirigions vers nos domiciles respectifs. Pauline était une fille sûre d'elle, marrante, intéressante. Elle m'aidait dans mes relations parce que moi, là-dedans, je suis une vraie merde. Je n'aimais pas rentrer chez moi, je détestais y être, je préférais être avec Pauline, le temps passait agréablement vite.

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⏰ Dernière mise à jour : May 03, 2015 ⏰

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