À son retour chez elle, Seulgi se sentait épuisée. Elle avait passé une longue journée de travail à la bibliothèque. La visite qu'elle avait faite chez Jimin en début de matinée, dans le souci d'assurer la sécurité et le bien-être de son ami, avait éveillé de l'inquiétude et de l'appréhension, qui à la fin de la journée, avait vidé la jeune femme de son énergie. La sorcière avait eu l'habitude de se retrouver seule chez elle le soir. Elle fut étonnée de constater que Yeri se trouvait allongée dans le canapé. C'était un soir où elle travaillait. Quelque chose clochait.
— Yeri ? l'interrogea-t-elle. Ça ne va pas ?
— Pas vraiment, répondit-elle.
Alors que Seulgi s'était défait de son long manteau noir, révélant ainsi une robe en mailles rose bonbon, Yeri s'était redressée et s'était adossée. Ses jambes reposaient sous une couverture molletonnée. Seulgi prit place à côté de sa sœur et lui passa la main sur le front. Elle ne semblait pas avoir de fièvre. Yeri était pourtant pâle et fatiguée. Elle avait même manqué sa journée de cours.
— J'étais malade toute la journée, déclara Yeri.
— Tu as prévenu Joy et Seokjin ? Il est hors de question que tu travailles dans cet état.
— Je sais, je sais, la rassura-t-elle. J'ai appelé Joy tout à l'heure. Je lui ai dit que je ne me sentais pas très bien. Elle m'a demandé de passer rapidement au café.
— Ah oui ? dit Seulgi d'un ton surpris. Pour quelle raison ?
— Je n'ai pas compris pourquoi elle voulait me voir non plus. Elle ne m'a rien dit au téléphone. Elle a seulement insisté pour que je vienne au café. Alors je n'ai pas vraiment réfléchi. Je m'y suis rendue.
— Que voulait-elle ?
Yeri, visiblement nerveuse, serra ses jambes contre sa poitrine. Sa nervosité la poussait à se mordiller les lèvres, à bouger son corps dans un léger balancier. Des larmes menaçaient de couler de ses yeux.
— Joy voulait que l'on discute toutes les deux. Alors nous sommes allées nous enfermer dans son bureau. Je n'ai pas compris ce qui lui prenait tout à coup. Elle m'a demandé d'énumérer mes symptômes. Je ne savais pas où elle voulait en venir, alors je lui ai fait part de mes migraines et des nausées. Alors que je faisais bêtement le lien avec une forte fatigue, Joy, elle, a vu ces symptômes comme une évidence.
— Une évidence ? À quoi pense-t-elle ? Cela pourrait être beaucoup de choses, même si la fatigue reste le plus probable. Tu es surmenée ces derniers temps.
— C'est ce que j'ai pensé aussi. J'étais aussi perdue que toi quand elle m'a annoncé savoir ce dont je souffrais. Elle m'a conseillé d'aller voir un médecin au plus vite. Lui seul pouvait établir un diagnostic précis. Elle croyait dur comme fer que le surmenage n'était pas la seule cause de mon état. J'ai eu du mal à y croire mais j'ai écouté ses conseils. Et il s'est avéré qu'elle avait raison.
— Elle avait raison à propos de quoi ? s'impatienta Seulgi.
Yeri ne pouvait plus se retenir. Les larmes tombèrent d'elles-mêmes. Ce qui lui arrivait la mettait dans un véritable état d'affolement.
— Je suis enceinte, Seulgi.
— Enceinte ?
Seulgi ne s'attendait pas à entendre une telle nouvelle. Elle aurait pu se réjouir, mais en vue des larmes de sa petite sœur, aucune célébration ne pouvait être pourvue.
— Je ne savais même pas que tu voyais quelqu'un.
— Je sais, dit Yeri avec chagrin. Nous voulions garder cette relation pour nous encore un petit moment. Ce ne sera bientôt plus un secret étant donné que d'ici plusieurs mois, tout le monde sera au courant !
VOUS LISEZ
𝐛𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐬𝐰𝐚𝐧 ℎ𝑜𝑝𝑒𝑚𝑖𝑛
Hayran KurguFuir. Jimin ressent cette envie irrépressible constamment. Il s'éloigne de la ville de Sungye et longe dangereusement la rivière Han, frontière de l'entre deux mondes. Par-delà les eaux se trouve la forêt interdite. Nulle créature n'est priée de s'y...