𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕

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La deuxième nuit s'était écoulée. Hoseok ne s'était aperçu de rien. Il entrait de plus en plus profondément dans la vie de Jimin. Le lien qui se tissait entre eux était de plus en plus fort. Rencontrer Seulgi avait été une bonne chose. Elle était une amie qui avait l'air de beaucoup tenir à Jimin. Elle avait l'air de quelqu'un de bien. Très protectrice. Seulgi avait fait des efforts, mais Hoseok avait compris qu'elle ressentait une certaine aversion envers l'homme. Elle avait l'air d'avoir un fort caractère. Elle avait pourtant tenu à se surpasser pour mieux comprendre Jimin. Hoseok avait apprécié ce geste. Il espérait, au fond de lui, que Seulgi ne le considérait pas simplement comme un simple humain. Il espérait lui faire changer d'avis un jour, même si ce jour ne viendrait probablement jamais.

Hoseok appréciait de plus en plus rencontrer des sorciers. Selon lui, la discussion pourrait être le seul moyen de mettre fin à un climat aussi hostile. Faire la guerre, se battre, tuer, blesser, tout cela était inutile et provoquait un mal dont ils auraient tous pu se passer. La leçon avait été apprise par bon nombre d'individus, mais peu étaient ceux qui s'essayaient à recoller les morceaux. Hoseok aurait aimé ouvrir les yeux à Namjoon. Il aurait voulu lui prouver que les sorciers n'étaient pas aussi cruels ou totalement dépourvus de sens moral. Ils avaient pris ces mesures pour se protéger. C'était aux hommes de faire leurs preuves. Au lieu de ça, ils entretenaient une animosité qui les poussait davantage vers une folie destructrice qu'à un désir de paix.

Hoseok ne disposait plus que d'une nuit. Il s'agissait de sa dernière chance pour éliminer Jimin. Il ne pouvait plus reculer, mais il manquait de courage. Plutôt mourir. Encore une fois, il aurait aimé tout lui avouer, mais il n'en avait pas la force. Ce baiser échangé rendait leur relation fragile. Il hantait ses pensées. Que lui avait-il pris de s'y laisser tenter ? Jimin y pensait aussi. Depuis la visite de Seulgi, il se remémorait ce baiser, encore et encore, sans savoir ce qu'il pouvait vraiment signifier. Il doutait de lui-même, de ce qu'ils avaient fait. Ils n'avaient pas le droit. Ils étaient hors la loi. Hoseok n'avait pas reculé. Il n'avait pas cherché à l'éviter. Pourquoi ?

Une chose était sûre, tous deux avaient besoin de discuter. Ils avaient passé une journée entière, l'esprit dans le vague et la peur au ventre. Alors que le soleil se couchait, ils cessèrent leurs activités. Hoseok reposa l'instrument sur son support. Jimin retira ses lunettes et laissa tomber son stylo sur un cahier à moitié raturé.

— Il faut que je te dise, dirent-ils en chœur.

En raison d'un empressement similaire et d'une certaine nécessité à s'ouvrir l'un à l'autre au même instant, la gêne s'éprit d'eux et leur arracha un léger rire. Hoseok, n'ayant aucune envie de gâcher ce moment avec de bien tristes nouvelles, laissa Jimin le plaisir de commencer. Ce dernier, quelque peu troublé, ne savait pas vraiment par où commencer. Son élan avait été coupé. L'angoisse grandissait en lui.

— Nous ne nous sommes pas adressés la parole depuis ce matin, lui fit-il remarquer. Est-ce que c'est à cause de Seulgi que tu te montres aussi distant, ou est-ce à cause de... Tu sais.

Oui, Hoseok savait. Il savait très bien. Ses idées étaient pourtant peu claires. Il avait peur de ce qui pourrait se produire. Il se souvenait pourtant très bien de cette vague de désir qu'il avait ressenti dès lors que leurs lèvres furent en contact. Son cœur battait presque aussi fort qu'au moment où ils avaient échangé ce geste tendre.

— Tu regrettes ? s'enquit Jimin.

Hoseok ne trouva pas la force de répondre. Il passa ses mains sur son visage et fixa son regard dans le vide. Pourquoi se souciait-il tant de ce qu'il pouvait ressentir ? Il ne lui rendait pas la tâche facile.

— Pourquoi tu ne me rejettes pas, Jimin ? demanda-t-il soudain. Je ne suis qu'un humain après tout. Un vulgaire humain.

Hoseok asséna Jimin de son regard, lourd de sens. Jimin secoua la tête. Il ne le craignait pas. Il ne le redoutait pas. Ses sentiments étaient d'ailleurs à l'opposé de ce que Hoseok s'efforçait de croire. Jimin s'était véritablement entiché de lui. Probablement bien plus qu'il ne se l'était permis. Hoseok ne s'en était pas rendu compte. Ou alors, s'obligeait-il à refuser ces sentiments qu'il ne saurait voir.

— Tu es bien plus qu'un simple humain, déclara Jimin. Je te vois. Bien au-delà de ta nature. Je te vois toi.

— Tu devrais avoir peur de moi. Tu devrais me craindre, me fuir.

— Je n'ai pas peur.

— Ah, vraiment ?

Hoseok cherchait à le provoquer. Il cherchait à lui faire faire marche arrière. Hoseok se leva. Il s'approcha de Jimin qui jusqu'alors n'avait pas bougé de sa chaise de bureau. Hoseok s'avança comme un félin, du bout de ses pieds. Il se pencha sur le sorcier, sans jamais le quitter des yeux.

— En es-tu sûr ? lui demanda-t-il pour la dernière fois.

— Je n'ai pas peur, répéta Jimin en un doux chuchotement.

Hoseok, plus confiant, prit le visage de Jimin en coupe. Ils s'embrassèrent avec ferveur, jusqu'à en perdre le souffle. D'une lenteur attendrissante, l'empressement survint soudain. Jimin se leva de sa chaise et accompagna Hoseok jusqu'à sa paillasse. Il le fit s'asseoir sur l'édredon. Leurs lèvres ne s'étaient pas quittées avant que Jimin ne décidât de retirer le t-shirt noir que portait Hoseok. Sous ses yeux se dessina un torse très fin, peu sculpté, dont la peau laiteuse était recouverte d'innombrables symboles. Jimin prit un moment pour le regarder. Il touchait ce torse qui l'avait épris d'une forte fascination.

— Tu ne devrais pas me regarder, lui conseilla Hoseok.

Jimin s'assit à califourchon sur le bassin de Hoseok. Il voulait voir sa peau de plus prêt.

— Pourquoi je ne devrais pas ? murmura Jimin.

Du bout des doigts, il ressentit chaque aspérité. L'encre noire avait servi à camoufler des cicatrices, des balafres, des souvenirs douloureux qui avaient marqué son corps à jamais.

— Le corps d'un homme est tout ce qu'il y a de plus laid.

— Ne dis pas ça.

Jimin n'avait jamais vu un corps aussi singulier. Comme pour lui prouver la beauté qu'il voyait en Hoseok, ainsi que son désir pour lui, Jimin l'embrassa et le fit doucement s'allonger. Puis ses lèvres se nichèrent dans sa nuque, sur ses épaules, sur son torse. Elles descendirent. Encore. Soignèrent ses plaies refermées. Ils se défirent de leurs vêtements. Hoseok, qui s'était laissé aller aux avances du sorcier, le fit basculer avec force et hargne. Il se trouvait au-dessus de lui.

— Doucement, lui demanda Jimin.

— Je ne te ferai pas de mal, lui assura Hoseok. Jamais.

Leurs baisers se répétèrent, encore et encore. Ils firent l'amour, dans l'interdit. Et leurs soupirs ne cessèrent. Et leurs râlent ne se turent. Hoseok caressait le corps de Jimin, ce corps si pur, si fragile, dépourvu de toutes blessures. Ses doigts s'étaient enfoncés dans le bleu profond de ses cheveux. La bouche de Jimin s'était ouverte et prononçait son nom.

Yoongi avait été témoin de leurs preuves d'amour l'un envers l'autre. Durant les trois nuits, sans que Hoseok ne s'en aperçût, il l'avait espionné. Il avait été témoin du moindre de ses faits et gestes. Hoseok avait brûlé sa dernière carte. Il avait trahi son clan, sa famille, pour les simples sentiments d'un sorcier. Yoongi n'attendit pas l'aube. Il repartit au camp et ne tarda pas à mettre Namjoon au courant. Hoseok ne passera pas à l'acte. C'était trop tard. La balle était dans leur camp. Ils se munirent d'un équipement de taille, s'assurèrent que Taehyung dormait encore à poings fermés. Puis ils se mirent en route. Les heures leur étaient comptées.

𝐛𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐬𝐰𝐚𝐧 ℎ𝑜𝑝𝑒𝑚𝑖𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant