Je n'arrive toujours pas à me rendre compte que nous sommes passés d'une journée qui devait être joyeuse à une guerre inattendue. Heureusement que mon frère et moi avons réagi rapidement pour rapporter des armes sinon j'ai bien peur que le nombre de morts soit bien plus grand. Allongé dans la boue à une distance correcte de nos ennemis, j'enfonce un carreau dans mon arbalète et vise une femme au cœur près de Conor. Il me sourit, néanmoins, lorsqu'il me fait face, je ne vois que le sang de mon amie.
Son rugissement strident me déchire encore les tympans et il me semble que depuis qu'elle vit au château elle n'a jamais hurlé de la sorte. Même si mon frère m'a dit qu'elle était entre bonnes mains et qu'on lui apportait tout les soins nécessaires, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle.
Je contemple le ciel qui devient de plus en plus sombre et mon cœur s'emballe face au nombre de nos troupes qui diminue devant nos assaillants. Le jardin qui, quelques heures plus tôt, était verdoyant, prêt à accueillir les quelques invités est maintenant envahi d'une atroce odeur de fer, bercé par les cliquetis des épées ou les tirs des pistolets.
À quelques mètres d'où je me situe, je remarque Conor en mauvaise posture et sans réfléchir, je lâche mon arme pour me téléporter dans son dos, ma dague imbibée de Mennalyptus dans la main droite, faisant face à trois hommes de Lorenzo. Mon jumeau, quant à lui, se trouve devant quatre mâles d'une hauteur démesurément grande. Cependant, je ne m'inquiète pas pour lui, avec sa sublime épée en argent, il en viendra à bout rapidement.
Je cache ma peur autant qu'il m'est possible, j'ai déjà mené des guerres de clans, tout comme mes amis, mais jamais sans m'être préparé avant.
— Tu tiens le coup frangine ? demande-t-il d'une voix calme.
— J'essaie... Tu es sûr que Franzi est en sécurité ?
— Ne t'en fais pas, elle est entre de bonnes mains, j'ai croisé quelques personnes en route.
Il tend son index vers le château avant de riposter et si je ne contrôlais pas aussi bien mon corps, je me serais écrasée au sol. Des loups et des hybrides se tiennent prêts à nous venir en aide. Leur Alpha, une tête entre ses doigts, hurle des ordres à ses troupes qui se dispersent dans le jardin pour rejoindre mes amis.
Je pars une attaque et enfonce ma dague dans le cœur de l'un des hommes face à moi, je ne me donne pas la peine de lui en planter une seconde, avec la Mennalyptus qui se repend dans ses veines, il sera mort avant le lever du soleil.
Du coin de l'œil, j'aperçois Sam emmenant le corps d'Isadora auprès d'un de leurs guérisseurs. Même aussi loin, je peux distinguer ses traits tirés par l'angoisse et la peur. Et bien qu'il ait sa forme de loup, je le sens bien diminuer. L'agression de Lieuisolé lui a laissé des traces.
Alors que mon regard est captivé par nos alliés, un second homme de Lorenzo en profite pour m'assener un coup d'épée qui se plante dans mon épaule nue. La douleur est si intense que je lâche ma dague, un cri s'échappant de ma gorge. Son sourire venimeux me prend aux tripes, si je ne fais rien, il me tuera sans aucune pitié.
— Aussi faible que ta mère, murmure-t-il.
Je me fige et m'apprête à lui demander des explications, ce que mon frère ne me laisse pas le temps de faire. Il me pousse sur le côté et l'embroche de son épée, ce geste m'immaculé d'une substance poisseuse. Conor est déjà arrivé à bout de ses quatre emmerdeurs, contrairement à moi. Mes yeux ne parviennent pas à se détacher du cadavre au sol, sa phrase tournant en boucle dans ma tête. Personne n'a de nouvelle de Louise depuis plusieurs jours, assez pour m'inquiéter. Perdue dans mes pensées, je remarque trop tard un loup immense dévorer le dernier homme, puis venir se positionner devant nous.
VOUS LISEZ
Valentina Tome 1 : un monde nouveau
VampirValentina jeune femme de 28 ans, paraplégique depuis 10 ans suite à un accident de voiture décide de mettre fin à ses jours. Tout aurait pu être simple, si l'ébauche de son suicide ne se serait pas passer un soir de pleine lune. C'est à ce moment...