Chapitre 24

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Aujourd'hui, nous étions le vendredi 26 Août. Natsuki et Senku s'évitaient depuis deux semaines. Mais ce vendredi midi, Yuzuriha et Taiju avaient insisté pour manger tous les quatre. Natsuki avait refusé. Il était hors de question pour elle de manger avec le scientifique. Alors elle mangea seule, même s'ils étaient dans son champ de vision. Akiyama posa son plateau en face d'elle.

- Je peux m'asseoir ? Une si jolie fille ne devrait pas manger toute seule.

- C'est pas ton problème.

- Ça veut dire que je peux rester ?

- Fais ce que tu veux.

Il s'assit et commença à manger.

- J'adore les sobas ici, ils sont incroyables.

- Mh.

Première tentative --> échec. Akiyama pouvait sentir le regard d'Ishigami dans son dos. "Si ses yeux étaient des mitraillettes, j'aurais déjà fini en gruyère." Ikeda releva les yeux vers lui avec un sourire hypocrite :

- Tu sais pas draguer ou quoi ? Si tu veux engager la conversation, trouve un sujet vraiment intéressant.

- OK. La sortie scolaire ? Il me semble que tu voulais y aller avec Senku.

Le sourire de l'écrivaine s'évanouit et elle se leva brusquement, ses deux mains de chaque côté de son plateau.

- Ne dis plus jamais ça !

Puis elle partit.

Senku avait tout observé, il avait vu la colère qui se lisait sur ce visage mêlée à de la tristesse dans ses yeux. Il se leva à son tour et se mit face à Akiyama, debout en serrant les poings.

- T'avais dit que tu ne lui ferais pas de mal.

Le roux leva la tête et pointa la place en face de lui.

- Je préfère rester debout.

- Comme tu veux.

Il y eu un silence. Les deux jeunes hommes se jaugeaient, ils semblaient vouloir lire l'un en l'autre.

- Tu sais Ishigami, il y a deux semaines, Ogawa est venue me voir avec Oki. Elle a dit qu'elle voulait mettre un peu de grabuge entre Ikeda et toi, pour que vous vous rendiez compte de quelque chose. Mais elle m'a formellement interdit de te dire quoi. En aucun cas je n'ai voulu te prendre ton...

Il imita des guillemets avec ses doigts.

- ..."amie". Alors dis moi Ishigami Senku. De nous deux, qui fait le plus mal à la fille aux cheveux roses ? Pourquoi elle est dans cet état ? Tu le sais ?

Akiyama commençait à élever la voix. Oui, Senku savait pourquoi elle était dans cet état, il ne voulait juste pas l'admettre.

- MOI JE SAIS ! TU TE VOILES LA FACE MON PAUVRE ! C'EST POUR ÇA QU'ELLE EST SI TRISTE SI RENFERMÉE QU'ELLE EST REDEVENUE CELLE QUE TU T'ES ACHARNÉ À FAIRE DISPARAÎTRE ! Est-ce que tu te rends compte maintenant ? Tu te rends compte de tout ce que tu lui a fait ? De tout ce que tu éprouves pour elle ?

- Je...

- Tu ?

Senku tourna les talons.

- Je... je vais la voir.

Akiyama Eiji se mit à sourire.

- Je suis à fond avec toi, le scientifique.

Senku sortit du réfectoire, et se mit à courir dans les couloir. Il savait où elle était. Il monta tous les escaliers de l'établissement. Quatre-vingt marches de rien du tout pour Taiju, un marathon pour Senku, dont les poumons lui brûlaient après cet effort. Son cœur battait si fort, son souffle était saccadé, ses mains moites. Il était stressé, mais en même temps, ils savait que si il assurait, tout serait réglé. Alors il ouvrit la porte sans douceur, dans un grand fracas en criant son nom. Ou plutôt, son surnom. Celui qu'il adorait lui donner, principalement parce qu'il était le seul à avoir le droit de le prononcer.

- NATSU !

Elle se retourna brusquement. Son cœur s'arrêta quand elle le vit. Comment pouvait-il venir la voir maintenant après tout ce qu'il avait dit ? Il s'approcha d'elle, il n'avait pas totalement reprit son souffle ses mains étaient appuyées sur ses genoux. Leurs cœurs battaient à tout rompre, en rythme.

- Natsu, je... Tout ce que je voulais, c'était que tu sois heureuse. Mais jusque là j'étais sûr que ça ne pouvait pas être avec moi. Parce que je connais mes manies, le fait que je sois capable de rester des heures dans le labo, faire des nuits blanches rien que pour ça, en oublier de manger ou de dormir. Et je voulais pas que ça t'impacte. Je voulais pas que tu sois malheureuse pour ça. J'ai conscience maintenant que j'ai été idiot, que je me suis voilé la face. Je sais maintenant pourquoi j'aime tellement quand t'es là, simplement à me regarder dans le labo, faire nos devoirs ensemble, sortir tous les quatre, regarder des films ou jouer aux jeu vidéos, partager nos avis manga ou anime, t'entendre rire aux blagues débiles de mon père est tout simplement une mélodie pour mes oreilles.

Il la regardait dans les yeux à présent.

- C'est parce que je t'aime Natsu. Je suis fou amoureux de toi. Je t'aime tellement. Si ce n'est pas réciproque, alors j'espère que tu sera heureuse avec quelqu'un qui ne te fera jamais souffrir. Mais pour l'instant, je dois savoir. Est-ce que toi aussi, tu m'aimes ?

Il avait tout donné, ne pouvait rien dire de plus, juste attendre une réponse. Quand à elle... son cœur venait tout simplement de s'arrêter. Elle ressentait une vive chaleur dans tout son être.

- Senku, commença-t-elle. T'es à la fois le gars le plus incroyable, et aussi le plus idiot que je connaisse. Incroyable par l'attention que tu apportes à ce que tu fais, l'application et la passion que tu y mets, je ne me lasserais jamais de te regarder faire. Idiot à cause du fait que tu aies ignoré tes sentiments pendant si longtemps. Alors oui, évidemment je t'aime. T'es la personne la plus importante à mes yeux même si tu n'es qu'un idiot et que ta cravate est carrément dégueulasse. Tu as brisé toutes mes barrières si facilement, comme si ce n'était qu'une vulgaire plaque de plâtre, une bulle de savon ou du cristal. Grâce à toi j'ai des notes qui font que je suis dans le classement aux exams. Est-ce que l'amour n'est toujours qu'une perte de temps ?

Il secoua la tête, Natsu fonça dans les bras de Senku qui l'enlaça. Elle laissa couler ses larmes de joie. La rosée était si heureuse de savoir qu'il ressentait la même chose qu'elle. Les doigts du scientifique divaguaient dans les cheveux de la jeune femme. Son cœur battait moins fort à présent, il se sentait bien plus léger. Le vert posa son front sur celui de Natsu.

- Je t'aime.

- Tu l'a déjà dit, commenta-t-elle dans un sourire.

- Je te le dirais tout les jours.

- Arrête, ça devient niais.

Il eu un sourire en coin, puis il prit le menton de Natsu pour poser délicatement ses lèvres sur les siennes. Ça ne dura qu'un instant, mais ils eurent l'impression qu'ils s'étaient embrassés pendant une éternité. Ils avaient chaud, malgré le vent présent sur le toit. Leurs cœurs battaient en harmonie, cette douce chaleur leur procurait un sentiment de bien être. C'était leur petit monde, là où rien ne pouvait venir les déranger. Là où il n'y avait qu'eux, c'était leur utopie ou leur réalité, ils ne savaient pas vraiment si tout cela était réel. Mais ils étaient heureux, et c'était la seule chose qui comptait. 


Notre Utopie Tome 2 ( Senkuu x oc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant