l'avant

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parfois (tout le temps), quand tard dans la nuit, le vent écarte les rideaux jaunis par le temps,
là dans la petite chambre à louée, un peu grinçante
j'allume la vieille lampe de chevet
et observe ton visage fêlé,
rayonnant
terne
éclaté

je caresse ta nuque,
si nue
si pauvre
si rêche

toi tu dors
tu ne me regardes même pas
tu ne regardes jamais les cueilleurs de fleurs
tu es un champ d'oranges à toi seule,
galice
andalousie

le vent passe encore, la lune toise, rigole, pleure,
les rideaux dansent, jouent, sourient
et toi tu dors
tu ne regardes pas

demain sera peut-être la dernière nuit.

les fleurs du mal n'existent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant