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Vingt-trois heures, la lune éclairait à peine le gazon du parc dans lequel je prenais le temps de marcher.

Plus tôt dans la journée je reçu un appel de mon patron m'apprenant une mutation à des centaines de kilomètres de chez moi. Je n'ai qu'un mois pour tout préparer, trouver un logement et déménager dans les temps, chose de loin la plus stressante à faire. J'ai cependant trouvé quelques logements aux prix abordables dans le centre-ville et près de mon prochain cabinet d'architecture.

Heureusement pour moi, cette mutation implique aussi une augmentation de salaire considérable. -youpi- Qui dit nouveau cabinet dit nouveaux collègues et moi et la sociabilité ça ne fait pas un, je suis plus du genre à ne jamais faire les premiers pas et attendre qu'on le fasse pour moi puis pleurer seule parce que personne ne montre d'intérêt à mon égard. Ma mère me surnommait bien souvent « Calimero » elle n'avait pas si tort finalement.

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Un mois avait passé depuis l'appel de Mr Wilton mon ancien patron m'annonçant une mutation. J'ai réussi à trouver un appartement pas trop mal dans le centre-ville pas trop loin de mon futur travail avec peut-être quinze minutes de route pour y parvenir. Aujourd'hui est donc mon premier jour dans mon nouvel environnement de travail, la veille je m'étais rapidement renseignée sur le cabinet où j'y appris que la patronne était une grande architecte qui avait pour clientèle la gente de la plus haute société tels que des acteurs ou encore des politiciens, de quoi mettre la pression.

Il est sept heures du matin et je commence à huit heures. Les premières opinions sociales se basent sur le physique de chacun, je vais donc mettre toutes les chances de mon côté en essayant de les impressionner du mieux que je peux. Je prends le temps de coiffer mes cheveux bruns détachés en essayant de garder un air perfectionniste, simple et naturel dans l'âme.

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J'entre dans le cabinet, la boule au ventre. Une première jeune femme m'accueille gentiment, elle se prénomme Elie. Elle m'indique que d'ici une bonne heure la patronne devrait demander à me rencontrer mais que d'ici là il fallait que je m'installe dans mon bureau. Le bureau n'est pas trop mal, ce qui est bien c'est que chaque employé possède sa propre pièce, les conditions de travail en sont plus que meilleures !

Je passe le temps à installer mes petits cactus sur le bureau, regarder la vue de la ruelle par la fenêtre, analyser les livres rangés dans les étagères et regarder le contenu des tiroirs du bureau par curiosité mais rien n'y est stocké -logique-

Je suis coupée dans mon exploration quand ça toque à la porte :

« -Mademoiselle Harrison ? Mme Rivera est prête à vous accueillir dans son bureau, suivez-moi je vous prie. »

Je suis Elie dans les couloirs du cabinet, nous passons par un grand escalier menant à une sorte de pièce de détente avec quelques fauteuils et des canapés ainsi qu'une télévision et d'autres livres rangés dans des étagères. Rien qu'à regarder l'harmonie de la pièce je suis détendue. Ça n'aura duré que quelques secondes quand après avoir frappé nous entendîmes une voix indiquant d'entrer :

« Mme Rivera ? Voici Manoë Harrison, notre nouvelle employée mutée le mois dernier, vous aviez demandé à la voir. »

Elie repart du bureau me chuchotant un presque inaudible « bon courage » qui me raidit et un long frisson traversa mon corps. Ça s'annonce bien...

« -Bien, madame Harrison d'après Mr Wilton, vous êtes une femme rigoureuse, appréciée, perfectionniste et compétente dans le métier. Alors ma question est la suivante : qu'avez-vous fait pour être mutée ? »

Elle avait prononcé ces mots d'un ton sec, froid qui confirmait le besoin d'encouragement d'Elie quelques secondes plus tôt. On ne m'a jamais expliqué les raisons de ma mutation, que répondre ?

Froide, Douceur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant