Une dernière fois, je m'observe dans le miroir. Tourne sur moi-même. Un petit sourire étire mes lèvres. J'adore la toilette que je porte. Elle est dans les tons rouges, légèrement brillante. Le décolleté est sage et de fines bretelles se croisent sur mes omoplates, laissant le reste de mon dos nu. L'échancrure de ma jupe sur le côté gauche arrive au-dessus du genou, dévoilant ce qu'il faut de ma jambe galbée. Parfait pour l'occasion.
C'est « off » pour moi ce soir, j'en profite donc pour accompagner Mahora à une œuvre caritative.
On frappe à ma porte. Je traverse mon petit appartement et me dirige vers l'entrée. Sans surprise, Mahora est époustouflante dans sa robe bordeaux. Elle affiche un grand sourire et me détaille de la tête aux pieds.
— Tu es superbe, ma chérie !
— Toi aussi.
— Tu es prête ?
— Plus qu'à prendre mon sac !
Je la laisse dans le vestibule pendant que je vais chercher un châle de velours – en ce mois d'avril il ne fait plus si froid, mais il ne fait pas trop chaud non plus, surtout le soir – que je glisse autour de mes épaules. J'attrape ensuite mon sac.
Moins de trente minutes plus tard, on est à La Maison des Ailes au centre de Bruxelles. L'endroit a été parfaitement bien agence et il y a déjà pas mal de monde. Je n'en suis pas surprise. C'est le genre de réception qui marque toujours un coup. On peut y rencontrer de toutes sortes de personnes.
Evoluer parmi cette foule, dans un lieu comme celui-ci, j'y suis habitué par mon travail. Cependant, pouvoir en profiter en dehors du boulot fait beaucoup de bien également. J'ai repéré certains visages familiers, un petit hochement de tête et c'est suffisant. Secret professionnel obligé ! C'est stipulé dans le contrat lorsqu'on fait appel à mes services. Et cela va dans les deux sens.
Mahora me présente à des Bourgmestres, elle part ensuite de son côté, j'évolue du mien, discutant avec certaines personnes que je connais, rencontrant d'autres. C'est souvent pareil, lors de ces soirées caritatives, mais j'aime beaucoup échanger avec tout ce beau monde. Ces hommes qui n'ont pas forcément des desseins derrière la tête à mon égard. C'est poli et cordial.
Je profite d'un petit moment seule pour laisser mes yeux divaguer sur toutes ces personnes. Je lève mon verre contre mes lèvres et déguste avec appréciation ce vin rouge si délicieux.
La salle ne désemplit pas, même si minuit approche à grands pas. Je souris, discute çà et là. Je me sers de petits fours et continue d'évoluer entre les convives.
Soudain, par inadvertance, mon regard s'accroche à un autre. Hypnotique. D'un bleu magnifique.
Mon rythme cardiaque s'affole.
Boum. Boum. Boum.
J'en ai la bouche sèche !
Je ne suis pas le genre de femme à courir après les hommes. Je n'entretiens aucune relation sur le long terme – par choix – et avec mon métier, j'en côtoie beaucoup également. Mais cet homme-là, il est canon. Et le mot est faible ! Pourtant, j'en ai déjà rencontré à tomber, mais lui, il les surpasse tous !
Il possède une mâchoire carrée avec une fine barbe. Une stature large. Un regard intense, électrisant. Ainsi qu'une chevelure foncée en bataille qui lui confère un charisme à faire mouiller n'importe quelle culotte. Dont la mienne.
Je passe ma langue sur mes lèvres pour les humidifier, détourne le visage. Mais comme aimanté, je reporte mon attention discrètement vers cet homme qui m'a happé d'un simple regard. Sans m'approcher, toutefois. Il discute avec plusieurs personnes, puis m'observe une nouvelle fois.
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Baiser de velours
RomanceLiberté. Un bien grand vaste mot qui revêt différents visages, définit plusieurs aspects d'une vie. J'ai choisi la mienne. On ne peut ne pas l'adhérer, trouver cela honteux, déshonorant. C'est celle qu'on ne m'a pas imposée. Celle que je me suis off...