Avoir un père qui ne veut pas de vous, c'est la pire sensation qu'un enfant voudrait ressentir et cet enfant en question, c'est moi.
Un matin, pendant que je préparais le petit-déjeuner à ma mère, elle a disparu. Pendant des années, je pensais qu'elle avait été enlevée et je priais tous les soir pour qu'elle revienne, mais elle n'est jamais revenue.
Plus tard, j'ai appris qu'elle s'était enfuie avec son collègue. Quelques années après sa disparition, elle nous a envoyé une lettre. Elle expliquait ce qui l'avait poussé à s'enfuir, mais la fin de la lettre a marqué mon père. Mon père ne la rendait pas heureuse. C'est à ce moment-là que mon père a dérapé, il s'est mis dans une rage folle.
Et moi, pendant des années, je me suis demandé comment ma mère avait pu me faire ça. Ce n'était pas une personne comme ça, elle ne fuyait pas les épreuves, les difficultés, mais je me suis trompée, je l'ai confondue avec une autre femme.
Mon père se fâchait à chaque fois qu'il me voyait, il disait que je ressemblais tellement à ma mère. Pourtant, il ne m'a rien fait pendant trois ans. Il ne pouvait pas se permettre de salir sa réputation, sa réputation d'architecte dans une entreprise de construction.
Au début, à part s'énerver, il ne faisait rien, mais petit à petit, tous les soirs, il rentrait bourré à la maison. Il s'était même trouvé un ami avec lequel il était sûr de boire tous les soirs, le père de ma meilleure amie.
Tout allait bien pour mon père jusqu'au jour où le père de ma meilleure amie a décidé d'arrêter toutes ces conneries. Il disait à mon père que ça allait mener nulle part et qu'il devait s'occuper de moi et de son entreprise. Alors à la place, il a décidé de me punir. Me punir parce que ma mère m'avait donné naissance et que maintenant, c'est lui qui devait s'occuper de moi.
Sauf que ce n'est pas une punition comme les autres. C'est une punition qui me hante tous les soirs et me garde éveillée toute la nuit. Tous les soirs, je dois être prête dans la pièce qu'il intitule la chambre de sanction.
Je dois m'asseoir sur le sol et l'attendre pour qu'il vienne me donner vingt coups de ceinture et quelques gifles. Et si par malheur, il est fâché lorsqu'il rentre, j'ai droit à plus de coups.
Ce calvaire dure depuis déjà plusieurs années.
Même si j'ai tout, une grande maison, une meilleure amie, un petit ami, il me manque quelque chose... L'amour paternel.