Chapitre 5 : 2/2

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Un entretien sur deux d'affronté, et tout bien considéré, je trouvais que ça ne s'était pas si mal déroulé. Mais, maintenant que j'avais la confirmation de ce qu'étaient les Cullen, étais-ce réellement nécessaire que j'en parle à Edward ? Il aurait été moins risqué de faire profil bas. Par mon étrange affection pour lui, cependant, j'en ressentais le besoin. Il sembla qu'il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière. Lorsque je sortis de ma voiture le lundi matin, Edward freina devant moi et me fit signe de monter dans la sienne. Repensant à ma promesse à Emery d'être prudente, j'hésitai. Mais, à tord ou à raison, Edward m'inspirait confiance. Je m'installai donc sur le siège passager du Rover.

« Bonjour, me dit-il avec un sourire étincelant.

- Salut, répondis-je platement alors qu'il démarrait.

Après quelques kilomètres de silence, il me demanda :

- As-tu peur ?

- De ta conduite, un peu. Mais je suppose que tu peux te permettre d'aller vite. Pour le reste, je ne sais pas encore.

Le silence se réinstalla. Il m'emmenait sur des routes de plus en plus petites, et en quelques minutes supplémentaires nous fûmes sur un chemin forestier. Edward arrêta la voiture et ouvrit sa portière.

- Je préfère le grand air pour les grandes discussions.

- Ça me convient. Non pas que j'ai vraiment le choix, répondis-je en sortant à mon tour dans l'air humide.

- C'est quand même toi qui a demandé cette conversation.

- Certes, mais maintenant que nous y sommes, je ne sais par où l'entamer.

- Essayes par la première chose qui te passe par la tête.

- Quel âge as-tu ?

- Dix-sept ans.

- Dix sept ans depuis combien de temps ?

- Longtemps.

- C'est peu précis.

- Parce que ce n'est pas ce que tu veux vraiment de me demander.

- Je ne suis pas sûre d'avoir réellement besoin de poser la question. J'ai constaté ta vitesse, ta force, ta froideur et ta beauté, tes yeux changeants comme ton humeur aussi ; et je suis à peu près certaine que tu es un vampire.

- Quel est le but de ce tête à tête alors, si tu es si sûre de toi ?

- Je voulais que tu saches que je sais. Et je suppose que j'aimerais quand même quelques détails.

Il rit, mais d'un rire peu rassurant bien que toujours aussi mélodieux.

- Quelle imprudence ! Je réitère ma question, n'as-tu donc pas peur ?

- Pas quand tes iris sont d'or liquide. Tu n'as pas l'intention de me nuire. Je le sais car tu en aurais depuis longtemps eu l'occasion, surtout aujourd'hui, mais aussi à la façon dont tu te tiens éloigné de moi, juste assez pour être poli et inoffensif à la fois.

Il perdit tout sourire et prit le masque le plus grave que je ne lui avais encore vu. Il cracha presque les mots suivant.

- Je n'ai RIEN d'inoffensif, Gwen. Tu crois avoir deviné ce que je suis, mais tu n'as compris que ma nature et en rien ses conséquences. Je suis un monstre, un prédateur ! Si je le voulais, tu serais ma proie et en quelques instants alors un cadavre.

- Mais tu ne le veux pas. Là est tout mon propos. Ce n'est peut-être pas réciproque Edward, mais je te considère comme un ami.

- Je ne peux avoir d'amis. Pas parmi les humains.

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