❝ Hope ❠
"La paranoïa est un instinct ou un processus de pensée intense, irrationnel et persistant, de sentiments et de pensées effrayants"
La voix de la femme qui m'avait prise en charge, durant mes premiers jours à l'hôpital, me revint en mémoire. Je ne faisais jamais attention à ce qu'elle disait. Je me surprenais aujourd'hui à me souvenir de ses mots. Surtout que je m'étais souvent répétée que ses définitions ne s'appliquaient jamais à la vie réelle. À celle que je vivais là-bas du moins.
Désormais, la paranoïa me suivait au quotidien. M'enfermer chez moi tout un week-end, sans jamais oser ouvrir les volets ; en était le parfait exemple.
L'avantage de ce week-end était que j'avais réussi à rattraper mon sommeil perdu. Non pas que mon esprit s'était allégé de ses questions. Ou que la peur ne m'envahissait pas dès que je fermais les yeux. La vérité était que je m'étais effondrée de fatigue dès l'instant où j'étais rentrée. Après avoir quitté le lac. Étant seule chez moi, et mon téléphone éteint, j'avais dormi pendant au moins quinze heures.
J'allumais ce dernier, en me retournant dans mon lit. Je ne voulais pas parler à ma mère depuis son départ. Mais seule la déception se reflétait sur mon visage, quand je vis qu'elle n'avait pas essayé de me contacter. À quoi est-ce que je m'attendais ? Quand Carmen s'en allait ; elle disparaissait. Pas de messages, pas d'appels... J'en avais l'habitude. Mais peut être espérai-je que ça serait différent pour une fois.
Je fus néanmoins surprise face aux notifications s'affichant sur mon écran. Je me redressais ouvrant le message d'Harper.
"Je voulais te faire chier par apport à ta question de tout à l'heure, mais tant pis. J'ai vu Nate ce soir, et j'ai cru comprendre que toi aussi. Il m'a dit que t'étais parti en trombe tout à l'heure. Bon t'as littéralement fuis apparemment. Bref, je devrais pas, mais je m'inquiète. Un "je vais bien merci" serait le bienvenu"
Je restais quelques secondes stupéfaite face à son message. Ce dernier avait été envoyé le soir où l'on s'était vu. Je souriais débilement. L'idée qu'ils aient pensé à moi réussit à me réchauffer le cœur. Enfin si elle était sincère.
Je me sermonnais pour ma réflexion. J'étais apparemment toujours incapable de concevoir un acte de bonté à mon égard. Mais après tout, son inquiétude n'était pas justifié. On ne se connaissait pas tant que ça.
J'abandonnais mes pensées qui ne cessaient de se contredire, me remettant à lire. Plusieurs messages s'affichaient à l'écran. Je les fis défiler sous mes yeux ;
"Envoie moi un message quand tu seras rentrée"
"Il est minuit, tu ne réponds toujours pas. Dis-moi que je me fais des films !"
"Un "tu fais chier connasse, laisse-moi respirer" m'ira très bien"
Je sentais la culpabilité grandir en moi à mesure que je lisais. Je m'empressais de répondre tant que mon cerveau ne se mettait pas à soupçonner le mensonge dans les mots d'Harper. Car ça allait arriver. Ça arrivait toujours.
Je pianotais rapidement ma réponse. Expliquant que tout allait pour le mieux. Ce n'était pas comme si "l'homme que j'ai vu commettre un meurtre est partout où je vais" était envisageable comme réponse.
Je me décidai finalement à quitter mon lit. J'ouvris les volets, nan sans avoir la boule au ventre. La paranoïa me bouffait littéralement de l'intérieur. Mais rester enfermée ici indéfiniment n'était pas une option.
Et j'allais devoir retourner au lycée...
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Locura
General Fiction"Qui suis-je ?" Pas ce qu'elles se demandent dans les films pour enfin être elles-mêmes, ou une autre connerie de ce genre. Non. À ce moment-là, je m'étais vraiment demandée qui j'étais... Comment je m'appelais ... Où est-ce que j'étais ... Qu'est c...