Chapitre 37

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Daryl

Dorian et moi cherchons Brandon pendant plusieurs minutes avant de le trouver en pleine discussion téléphonique avec un gros commanditaire. En attendant qu'il termine son appel, je me rapproche de mon petit ami et passe une main dans chacune de ses poches arrière. J'adore les petits moments comme celui-ci où il m'entoure de ses bras pour m'embrasser la tempe ou lorsque nous sommes l'un contre l'autre, à laisser les secondes s'égrener, sans qu'il y ait une quelconque raison.

J'en oublie que les médias ratissent la place depuis hier pour couvrir l'événement sportif le plus couru de la dernière année. À présent, cette mascarade me semble sans importance. Pourquoi devrais-je continuer quand Charles ne daigne même plus parler à Dorian ? Et puis d'ailleurs, mon amant sait très bien que je vais toujours être là pour le défendre, je n'ai pas à le lui prouver.

Plus j'y pense et plus je me dis que, avec un temps pareil, l'option logique est de tout arrêter.

Au moment où Brandon raccroche enfin, je m'écarte à contrecœur de Dorian. Les gestes brusques de mon beau-frère dévoilent une pointe de frustration qu'il essaie de contenir du mieux qu'il peut. Cela se voit à des lieues que quelque chose le tracasse. Et quand il prend la parole, j'en comprends tout le sens.

– «Life tea» m'a donné un ultimatum. Vous devez courir aujourd'hui, sinon, on ne les verra plus sur la voiture de Dorian pour au moins les deux prochaines années. Les coûts importants de l'événement ne leur permettent pas d'être notre sponsor plus longtemps. S'il n'y a aucune retombée, c'est foutu. Ce qui est compliqué, c'est que cette compagnie est notre plus fidèle partenaire.

Et voilà ! Mes agissements démesurés envers Charles se retournent contre Dorian qui n'a pas demandé à ce que je frappe son père. Je regarde le ciel menaçant, puis mon petit ami qui semble aussi préoccupé que moi. Soudain, il se redresse comme un soldat. Quant à sa mâchoire, elle blanchit tellement il serre les dents. Je ne vois qu'une seule raison à ce brusque changement de langage corporel : Charles Firsten.

J'ose un regard derrière mon épaule et le vois, planté derrière moi.

Je déteste avoir raison.

— Cette compétition ne sera pas annulée, s'enrage-t-il sans nous saluer d'abord. J'ai trop investi de temps. Un pari est un pari.

— Bien entendu ! Tu penses encore à ta simple personne. Regarde un peu le temps qu'il fait.

En disant ces mots, je me place entre Dorian et Charles. Il veut encore faire l'homme intransigeant ? Ce n'est pas vrai que ce sera mon petit ami qui en subira les conséquences.

— Toute la presse est déjà sur le terrain, hurle-t-il en voyant mon geste de protection envers son fils. Tu ne vas pas te désister au dernier moment ? Je commençais à avoir du respect pour toi, mais je vois que Dorian a fini par déteindre sur ton caractère flamboyant. Ce n'est même pas surprenant. Un être sans volonté comme lui ne peut que tirer les autres vers le fond.

— Tu répètes ce que tu viens de dire, et je te jure que, peu importe le nombre de journalistes qui traînent, tu n'auras plus jamais la possibilité de reparler un jour.

J'ai à peine le temps de terminer ma phrase que j'entends un rire gras derrière Charles qui ne m'inspire pas du tout. La tête de Mark Glenders finit par se faire un chemin au-dessus de l'épaule de mon beau-père qui n'a pas bronché en l'entendant.

— Ton fils est tellement pathétique ! s'exclame Glenders. Il veut te faire manquer la course de ta vie. Bien que, nous savons tous les deux que tu ne pourras jamais remporter autant de victoires que moi.

Les yeux bleus de Charles étincellent. Mark a visé là où ça fait mal.

— Espèce de fils de pute ! Si tu ne t'étais pas trouvé sur ma route, ce jour-là, je peux t'assurer que j'aurais bien plus de championnats en poche.

Burn outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant