En ce moment, Bruno Le Maire trompait sa femme. Il savait ce qu'il faisait, la culpabilité le rongeait mais il ne pouvait s'empêcher de recommencer.
Bruno avait besoin d'elle.
Elle ?
Olivia Grégoire, sa ministre déléguée.
Dès qu'il avait posé les yeux sur la député, la secrétaire d'état puis la ministre, il savait qu'il était fichu et son mariage aussi par la même occasion.
Son mariage... Il pensa un court instant à sa femme avant de se replonger dans les yeux marrons d'Olivia.
Comment Bruno en était arrivé là ? C'est simple ! Il avait tout fait pour qu'Olivia le remarque. Dès le début. Leurs dossiers communs étaient nombreux, leurs déplacements aussi, sans parler des réunions d'équipe ou elle était systématiquement en face de lui. L'avantage d'être le boss, c'est de pouvoir faire ce que l'on veut surtout au niveau du plan de table, à l'encontre du protocole.
Au début de leur collaboration, Bruno avait remarqué qu'Olivia n'allait pas très bien. Elle semblait fatiguée. En arrivant le lendemain, un immense bouquet de fleurs l'attendait sur son bureau. Il y avait un mot sur le bureau : "J'espère que tu te sentiras mieux aujourd'hui, n'oublie pas que je suis là !" Elle avait alors su que cela venait du ministre de l'économie.
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Au ministère, tout le monde les regardait faire sans rien dire. Leur cabinet les avait vu se rapprocher sans qu'il ne dise un mot. Ils avaient l'air heureux tous les deux. Leur collaboration se passait très bien. Après plus de trois années à ses cotés, Bruno trouvait encore le moyen de surprendre Olivia.
Un soir, peu de temps après la réélection d'Emmanuel, il l'a trouva face à la fenêtre, à contempler la cour carrée de Bercy. Il pouvait voir à son reflet que ses yeux étaient rouges et remplis de larmes. Il se mit dans l'encadrement de la porte et l'appela doucement pour ne pas lui faire peur.
(B) - Olivia ?
Elle sursauta, essuya une larme mais ne se retourna pas. Elle détailla son reflet dans la vitre. Il était beau. Le bleu lui allait extrêmement bien. Cela faisait ressortir ses yeux couleur azur.
(O) - Laisse-moi Bruno...
(B) - Non, je vais rester.
Il commença à enlever son manteau qu'il accrocha à une patère.
(O) - S'il te plait, rentre chez toi. J'ai besoin d'être seule.
