XXXV. Contact.

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Le soleil réchauffait la peau de Naho, tandis que celle-ci, vêtue d'une robe légère aux couleurs de l'été, mettait tout juste le nez dehors

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Le soleil réchauffait la peau de Naho, tandis que celle-ci, vêtue d'une robe légère aux couleurs de l'été, mettait tout juste le nez dehors. Les pavés de la rue avaient absorbé la douce chaleur de ce milieu d'après-midi, et la reflétaient là où l'ombre gagnait du terrain. Les façades paraissaient plus colorées que les jours de grisaille, et les fleurs arboraient leurs plus belles couleurs. Un duo de papillons ouvrit la marche à la jeune femme, qui poussait devant elle un landau aux tissus rosés. À l'intérieur : son double, la chair de sa chair, sa petite fille rien qu'à elle. Naho n'avait pas pour habitude de l'exhiber au monde. La toile du landau protégeait l'enfant du Soleil, mais aussi des nombreux curieux, qui ne pouvaient s'empêcher de glisser un regard à la fois attendri et étonné, presque dans le jugement, vers cette jeune femme qui osait promener un nouveau-né sans être chaperonnée. Naho était allée la réveiller de sa sieste pour l'installer dans sa poussette, il n'avait fallu que quelques mètres pour que la fillette se rendorme comme si elle n'avait jamais été troublée dans sa quiétude. Un sourire paisible trônait sur son visage, sa bouche légèrement entrouverte laissait entendre qu'elle se sentait bien. Attendrie, la jeune Maman commença sa promenade - elle avait quelques emplettes à faire.

Au sortir de la boulangerie, où la brunette s'était encombrée d'un paquet de farine probablement plus lourd que son propre bébé, elle fut interrompue dans sa marche par un couple, et une fillette qu'elle ne reconnut pas. En revanche, l'homme et la femme qui se tenaient devant elle ne lui étaient pas inconnus. L'homme avait le visage pâle, mortifié, presque au bord de la putréfaction. Ses yeux globuleux semblaient vouloir quitter ses orbites, et ses cheveux grisonnants ne faisaient qu'ajouter un peu plus à cette apparence déjà terrifiante. Naho sentit ses frissons redoubler d'intensité en associant son visage à celui de son père. Comme pour vérifier, elle se tourna vers la femme, et crut bien, au moment où leurs regards se mélangèrent, qu'elle allait vomir son petit déjeuner. Sa mère la regardait, bras dessus bras dessous avec son paternel, un sourire suffisant et affreusement réducteur scotché à ses lèvres. Sa bouche semblait parler sans même qu'elle ne la contrôle, crachant toutes ces insanités que Naho gardait encore profondément gravées, tant dans sa mémoire que dans son cœur. D'instinct, la brune resserra sa poigne autour du landau, prête à s'enfuir à toutes jambes en cas de pépin.

« Qui c'est, Maman ? »

Le regard de Naho se pencha avec effroi vers l'enfant qui accompagnait ses deux géniteurs, et qui visiblement partageait également un lien de parenté avec elle. Son visage était trouble, comme une flaque de boue après la pluie. Sa chevelure n'avait pas de couleur, et son aura aucune odeur. La moitié de cette fillette lui était complètement inconnue. Ne lui revint finalement que son prénom, lorsqu'elle eut établi les connexions névralgiques nécessaires : Lyn. Voici donc à quoi ressemblait sa benjamine, à travers ses propres yeux et l'image qu'elle s'en était construite.

« Une amie de Papa, ma chérie. » lança la femme en regardant Naho droit dans les yeux.

La brune en frémit : sa mère la reniait une fois encore. Devant son père, sa présumée sœur, et son propre enfant. Même le Baron Tsukiko s'était autorisé un vif coup d'œil surpris envers sa compagne, qui demeurait impassible. Ensuite, sans qu'elle ne comprenne réellement comment ni même pourquoi, elle se vit prendre sa fille dans ses bras pour la confier à sa mère. La scène fut de loin la plus terrifiante qu'il lui ait été donné de voir de ses propres yeux. L'espace d'un court instant, elle eut peur que la Baronne se mette à tordre le cou du nourrisson qu'elle tenait dans ses bras. Naho dût retenir son souffle, se contenir, et surtout ignorer les mains squelettiques de son père qui effleuraient la joue de sa fille, et les yeux envieux que Lyn promenait sur elle.

Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant