🦋Chapitre 19 : Le papillon

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— Que vas-tu faire ? Demande le blond alors que nous atteignions la porte d'entrée, d'où proviennent des cris étouffés.

El silencio es oro y el habla es plata. Lui répondis-je simplement. (Le silence est d'or et la parole est d'argent).

Merci pour cette phrase, mamá.

J'ouvre la porte et pénètre dans l'appartement. Les cris s'arrêtèrent net, laissant place à un silence oppressant. Je commences à douter de vouloir affronter la situation, mais je ne peux pas faire demi-tour. J'avances et m'assois sans regarder personne, entre Jason et Noah. Attrapant la télécommande sur la table basse, j'allume la télé. Le seul son audible désormais est celui de la télévision. Je continue de zapper jusqu'à ce que la tension soit palpable.

— Il n'y a rien d'intéressant à la télé, vous voulez regarder un film ? Proposais-je sans détourner le regard de l'écran.

Je n'obtins aucune réponse. Je ne sais pas où est Evan. Si je le cherches, je risques de croiser le regard d'Alexander.

— Kaylee Gr... Euh, Kaylee s'il te plaît, je...

— Ferme-la. Tonne la voix d'Hayden.

Je suis soulagée par son intervention. Je ne veux pas l'entendre dire des méchancetés. Je ne veux pas qu'il reprenne ses manigances.

— Toi aussi, Hayden. Je veux lui parler.

— Tu fermes ta gueule, Alex.

Un mouvement sur ma droite me fait sursauter. Du coin de l'œil, je distingue une ombre qui s'approche, puis une autre qui s'interpose. Les deux hommes assis de chaque côté de moi se redressent, posant leurs coudes sur leurs genoux pour m'encadrer.

— Si elle voulait te parler, elle ne t'ignorerait pas. Dégage. On reparlera plus tard.

J'entends un soupir s'échapper des lèvres de l'un des deux. Des pas s'éloignent, puis une phrase atteint mes oreilles.

— Je suis content que tu aies trouvé des amis, Kaylee. Vraiment.

Je tourne la tête vers lui, remplie d'une colère contenue. Mais mon irritation diminue lorsque mes yeux tombent sur un visage tuméfié. Il enfle rapidement et je redoute de voir les vrais dégâts.

Désolée, mamá, je crois que je préfère l'argent à l'or.

— Content ?! Tu oses être content ?!

Je me lève brusquement du canapé, incapable de rester assise. Comment ose-t-il prétendre être content ?

— Qu'est-ce que tu fais ici, Alexander ?

— C'est une coïncidence, je ne savais pas que tu habitais ici. Je suis venu passer la soirée avec mon frère.

Frère ? Oui, Evan m'en avait parlé mais je n'avais pas vraiment fait attention. Je les observe tous les deux à tour de rôle, cherchant le lien entre eux. Ils ont quelques ressemblances, surtout dans la couleur de cheveux.

— Je rêve, sur toute la ville, je devais tomber sur quelqu'un de ta famille !

Un rire nerveux m'échappe. Je passe une main dans mes cheveux pour les remettre en place, puis je me gratte le coude.

— Tu peux rester. Moi, je vais agir comme d'habitude : m'amuser et faire comme si tu n'avais jamais existé.

Je me tourne alors vers Brianna, tentant un sourire qui se veut encourageant, du moins je l'espère. Ce n'est pas la pire des situations que j'ai dû affronter, après tout.

Eclat d'espoir : Le combat pour l'espoir, jusqu'à la dernière pageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant