Fiction OrelxGringe - Le garçon venu d'ailleurs.

Partie 20 - La liberté.

« Aurél... Eh... »

Il caressait du bout des doigts le visage du plus jeune endormi sur le sol, la tête de ce dernier reposant à présent sur ses genoux. Il l'avait ramené au laboratoire où il avait toutes ses expériences, comprenant à présent l'histoire tragique que ce dernier avait, et il était encore étonné que personne n'ait tenté de lui barrer la route en partant du district. Les couloirs du District Z avaient semblé étrangement vides et il se demanda, encore une fois, si son père avait tué tout le personnel y travaillant avant de rejoindre la chambre d'Aurélien. Ou bien plus personne n'y était à cette heure-là, il ne savait pas, c'est vrai qu'il faisait déjà nuit. Il avait porté Aurélien jusqu'ici, les forces venant presque à lui manquer, mais le besoin vital de le mettre en sécurité le poussant à donner tout ce qu'il avait en lui. À présent il était épuisé, mais le seul fait de le savoir loin de cet endroit maudit suffisait à lui faire reprendre des forces. Il vit alors Aurélien papillonner des paupières tandis qu'il était en train de caresser avec douceur sa joue et celui-ci entrouvrit les yeux doucement.

« Eh... Mon petit chat... Comment tu te sens...?

— Gui... llaume...? bredouilla Aurélien, semblant complètement perdu, et il hocha la tête en souriant doucement.

— Oui, c'est moi... Je suis là, je suis venu te chercher. Tu ne risques plus rien à présent... »

Il vit des larmes monter aux yeux d'Aurélien quand il dit ça et il le vit alors se mettre à pleurer sans faire de bruit, ses larmes s'échappant de ces derniers :

« Pourquoi... tu es venu...? Pourquoi tu m'as sorti de là ?

— Mais parce que je t'aime, Aurél... Et que je refuse de te voir traité ainsi. Prêt à mourir alors que...

— Mon sang aurait pu sauver les enfants, Guillaume...

— Non... Non. C'est faux, dit-il en secouant la tête. Enfin... Peut-être. Peut-être était-ce ce que Julien avait en tête. Mais pas lui. Pas Patrick. Tu vois qui c'est ? lui demanda-t-il et Aurélien hocha la tête d'un air hésitant. Qui c'est, Aurél ? Dis-moi. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Il m'a dit... que c'était son ancêtre qui m'avait fabriqué. Que je l'avais tué en m'enfuyant, que c'était moi qui avait provoqué la mort de la faune... de la flore... de tous ces gens... Il m'a montré la vidéo où on voit tout... Il m'a dit qu'il avait besoin de mon sang... Pour les enfants. Pour les sauver. Que c'était de ma faute s'ils étaient parqués ainsi à l'intérieur et n'avaient pas accès au dehors. Il m'a dit que c'était la moindre des choses et que de toute façon, je ne pouvais pas refuser...

— Est-ce qu'il t'a dit autre chose sur lui ? Par rapport à moi ? demanda-t-il, le cœur battant, et Aurélien secoua la tête en lui jetant un regard légèrement inquiet. C'est mon père, Aurél. Il ne te l'a pas dit ?

— Qu-Quoi ? Celui qui... Celui qui est parti quand tu avais quatre ans ?

— Exactement. Lui, murmura-t-il en passant une main dans la frange du plus jeune, sa tête toujours sur ses genoux. Il m'a expliqué pour mon ancêtre. Tout ce qu'il t'a fait subir. Les plans qu'il avait pour toi, pour la guerre... Et je suis tellement désolé si tu savais, dit-il en voyant Aurélien le regarder d'un air terrifié à travers ses larmes. Tu ne méritais rien de tout ça, rien du tout. Et je te promets que je ne suis pas comme lui. Jamais je n'agirais comme lui l'a fait avec toi. Jamais, tu m'entends ? Tu n'as pas à avoir peur de moi.

— Ton... ancêtre...? Mais est-ce qu'il n'était pas...? balbutia Aurélien d'un air effrayé et il caressa sa joue pour lui prouver qu'il n'avait rien à craindre de lui et pour le rassurer.