A love trip - Hyunlix

Chapitre 29 - Hwang Hyunjin

J'étais dans l'avion direction mon pays natal, je regardais à travers le hublot l'Australie s'éloignait peu à peu de moi. Finalement j'y serais resté que deux semaines, sans même mettre un pied dans leur lycée.
Je voulais pleurer, pleurer si fort, pourquoi ça devait arriver maintenant ? J'allais commencer un nouveau départ avec celui que j'aime tant. Je hais la vie.
J'ai connu les pires années de ma vie dû à une suite d'événements négatifs et pour une fois que j'arrivais à me relever, tout fut gâché.
Mais bon, je disais pas ça pour blâmer ma tante, je sais que ce n'est pas de sa faute.

Je venais d'arriver en Corée du Sud, j'avais quand même pris le temps de déposer mes valises chez moi avant d'aller voir ma tante.

- Hyunjin ! Tu es déjà là !
- J'ai pris le premier vol hier soir. Tu vas bien ?
- Mais alors tu n'as pas dormi ? Rentre te reposer !
- Tatie. J'ai pas quitter l'Australie alors que j'ai jamais été aussi heureux, pour que tu me dises d'aller dormir, d'accord ? Puis après tout je ne suis pas fatigué.
- D'accord... tu n'as pas emmené Felix avec toi ?
- ... le noiraud qui avait déjà l'air remonté paressait plus qu'agacé face à cette question. Comme tu le vois y'a personne avec moi. Bref, les médecins ont dit quelque chose de plus depuis ? C'est ça le sujet actuel tu vois.
- Non, mais j'ai gaspillé toutes mes économies pour les premiers soins et maintenant on devrait me garder ici à condition que je puisse payer le reste.
- Je vais travailler.
- Hyun...
- JE NE SUIS PAS VENU ICI POUR RIEN !
- Désolé de te faire subir tout ça, tu es si jeune encore...
- C'est bon c'est pas grave, je pars, je vais commencer à postuler, repose-toi bien je repasse te voir bientôt.

Alors j'avais trouvé un travail dans un café, non loin de l'hôpital, ça payait juste assez pour financer les frais médicaux, le reste je pensais me débrouiller.
Mais rapidement, je ne pouvais plus payer des choses dites « superficielles » comme des vêtements, la box télé, mon forfait de téléphone...
Je m'étais retrouvé sans aucun moyen de contacter Felix, mais je ne me décourageais pas si facilement et j'étais revenu aux anciennes habitudes : les lettres.
J'en avait écrit plusieurs, une fois par semaine minimum. J'attendais chaque jours devant ma boîte aux lettres, et j'étais même parti râler à la poste disant que je ne recevait pas mon courrier. Mais je devais bien voir la réalité en face, Felix ne m'avait jamais répondu.

Ça me tuait de l'intérieur, je me sentait si seul, tout mes proches était là-bas, et même à l'arrivée de l'été quand les coréens étaient rentrés, personne ne m'avait contacté. J'avais l'impression d'être retourné à mes débuts lycée...
Malgré tout, même si j'avais cette impression d'être retourné en arrière, il y a bien une chose que je n'avait pas recommencé : la drogue.
À chaque fois que j'avais envie, je repensais à Felix et comment il s'était battu pour que je m'en sorte.

Au bout de peut-être un an j'avais arrêté d'envoyer des lettres. Ma tristesse s'était transformé en colère, j'avais l'impression d'avoir été pris pour un con, moi qui avait placé toute ma confiance en lui, qui lui avait raconté tous les détails les plus profond de mon être.
M'enfin, comme prévu ma tante avait développé le cancer du foie, mais après trois ans de lutte elle y succomba. Encore une personne que je perds. Voilà qu'elle avait été ma première pensé.
Alors j'avais vendu sa maison pour me faire un peu d'argent et j'avais loué un vieux studio tout pourrie, pas trop loin de mon taff.
Maintenant cet argent me servait pour moi, ou plutôt mon loyer et de quoi me nourrir un minimum, même si ça faisait des années que je n'avais plus d'appétit. Je me laissais mourir en quelques sortes. Après tout je n'avais plus grand intérêt à rester en vie. Mais bon.

Depuis ces événements cinq ans sont passés, je m'étais coupé les cheveux et avait probablement perdu vingt kilos, j'étais toujours aussi seul avec le même boulot, mais qui me plaisait bien finalement car je voyais un peu de monde la journée. D'ailleurs en fait, la plus part des clients étaient des habitués alors on remarquait direct les nouvelles têtes.

Aujourd'hui j'étais chargé d'être au comptoir pour recevoir les demandes des clients et les encaisser à la fin. Alors que je m'ennuyais car aujourd'hui était une journée plutôt calme, la sonnette d'entrée retentit et une tête blonde apparu.

- Oh un nouveau client. Fit remarquer ma collègue.

Non, pensais-je, sa tête m'étais plus que familière, c'était lui, c'était bien lui, c'était bien Lee Felix devant moi. Mon cœur battait à mille à l'heure et je sentais ma vision devenir trouble. Est-ce que je vais faire un malaise ? Me demandais-je. Non, non je dois paraître correcte devant lui. Mais j'étais paralysé, aucune expression sur mon visage, aucun son dans ma voix.

- Bonjour, un americano s'il vous plaît. Me demanda-t-il.

C'est tout ? Il ne m'a pas reconnu ?

- Ok. Avais-je finalement réussi à dire.

Il patienta dans un coin, les yeux rivés sur son téléphone et une fois servi il s'en alla.

Rien de plus. Mais j'avais tellement de questions dans ma tête «qu'est ce qu'il fait en Corée ? » « m'a-t-il reconnu ? » « est-ce que je vais le revoir ? ».

Mais mes questions restèrent sans réponses, je ne l'avais plus jamais revu. Plus jamais.