Gia et Le Soldat

chapitre 55 : revivre

— Tu vas rester là encore longtemps ?

Giana quitta des yeux son livre et leva la tête sur le propriétaire de la voix grave qui venait d'interrompre sa lecture. Penché au dessus d'elle, les mains en appui sur ses genoux, Le Soldat reprenait son souffle après la course folle qu'il venait de faire.

Un sourire timide posé au coin des lèvres, elle ramena son livre contre sa poitrine pour le protéger des gouttelettes d'eau qui dégoulinait des cheveux de son compagnon. Le Soldat se pourlécha la lèvre, goûtant avec une excitation toute particulière, le goût salé de sa bouche qu'il rêvait d'écraser sur celle, pulpeuse de Giana.

Devinant le fond de ses pensées lascives, elle laissa un rire adorable s'élever de sa gorge et baissa la tête. Ses joues prirent une jolie couleur rosé lorsqu'il se laissa tomber à genoux devant elle et envaillit sans vergogne son espace personnel.

— Soldat ! T'es mouillé ! râla-t-elle gentiment.

— J'ai piqué une tête ! Et toi, tu vas lâcher ton fichu bouquin !

Il posa ses mains froides sur ses cuisses après avoir ramené ses cheveux sur le dessus de son crâne d'une manière sexy qui la fit craquer d'amour pour lui. S'abstenant de lui montrer à quel point il lui plaisait et lui faisait de l'effet dans ce short de bain qui mettait en valeur le V de son abdomen musclé, elle se mordit l'intérieur de la joue pour contenir le sourire immense sur le point d'étirer ses lèvres.

Elle garda son livre plaqué contre sa poitrine comme une protection sensée la protéger des effets dévastateurs qu'il créait en elle, mais ce fût en vain. Ces grandes mains en train de presser tendrement ses cuisses annulèrent les efforts inutiles qu'elle fournissait pour ne pas céder à son charme.

— Je pensais que tu voulais te baigner avec moi. En plus l'eau est super bonne !

— Je sais ce que j'ai dit mais... je ne savais pas qu'il y aurait autant de monde !

Giana jeta des regards aux alentours, quelque peu craintive, pas très à l'aise avec les quelques personnes qui l'entourait.

— On est à Cuba ! C'est normal ! De quoi t'as peur ? C'est pas la première fois que tu te mets en maillot, si ?

— Non !

— Alors ? De quoi t'as peur ?

Elle haussa les épaules, incertaine quant à ce qu'elle ressentait réellement. C'était plus un mélange de peur et de méfiance et la méfiance prédominait largement sur tout le reste. Sur ses gardes, elle inspectait tout le monde comme si elle s'attendait à voir quelqu'un sortir une arme de son sac.

— De rien. mentit-elle avant de détourner le regard.

— Je t'ai déjà vu toute nue et dans des positions plus qu'indécente. souffla Le Soldat à quelques centimètres de son visage. C'est pas ton ridicule maillot de bain qui me fera bander comme un dingue !

Giana en devint rouge pivoine. Elle agita frénétiquement la tête en tentant de contenir son rire.

— Arrête ! pouffa-t-elle. C'est pas ça voyons !

Suffisamment décoincée grâce à lui, elle referma sèchement son livre et le jeta sur le sable, puis glissa ses mains derrière la nuque du Soldat, balançant au fond d'un placard, sa timidité sans bornes.

Heureux de la voir prendre des initiatives, il se mouva au dessus d'elle et pressa son front contre le sien, près à lui voler ce fameux baiser qui marquerait leur retrouvaille mouvementée. Il en avait marre d'attendre. Tout ce qu'il voulait, c'était mettre sa langue dans sa bouche.