Introduction

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Jeudi 13 janvier 2021 à 14h53

Cela fait maintenant six mois que la criminalité a été stoppée. La ville de Leeds était connue pour avoir le taux de criminalité le plus élevé du Royaume-Uni.

Depuis les élections législatives du pays, les membres du gouvernement ont été remplacés par un parti politique émergent, le FS (Front de la Sécurité).

Malheureusement, le 17 juillet 2021 a été marqué par le premier meurtre après six mois d'inactivité : un corps inerte avait été retrouvé dans une supérette de la ville.

La victime retrouvée était le gérant de la supérette. D'après les informations de l'agent mobilisé pour cette affaire, la victime avait été étranglée, puis éventrée, avant d'être marquée d'un X. Cette marque représentait un logo simple : un carré noir avec un cercle au milieu barré par deux bandes, et une étoile rouge au centre du cercle. Les agents sur place ont tout de suite pensé que ce logo était la signature des meurtriers.

Le lendemain, un autre corps a été retrouvé et examiné par un autre agent. La deuxième victime était morte dans les mêmes circonstances que la première et avait été marquée d'un X, cette fois-ci sur le front. Au bout du troisième corps, nous étions certains que ces meurtres étaient commis par la ou les mêmes personnes.

Une équipe de cinq agents a été formée pour enquêter sur cette affaire. Nous avions pour mission d'examiner les corps avant l'arrivée des médecins légistes, afin de récupérer tous les indices possibles avant les autopsies.

Trois agents avaient été assignés pour s'occuper des premiers meurtres avec la possibilité d'examiner les corps. Après quelques jours et plusieurs réunions dans le but de réunir toutes les informations que chacun avait trouvées, il ne restait plus qu'à attendre l'avancée des recherches des trois agents qui avaient la possibilité d'examiner les premiers corps.

Le lendemain de la création du groupe, un quatrième corps a été trouvé. J'ai laissé le dernier agent, qui n'avait pas encore d'affaires en cours, y aller. Sans surprise, le crime était similaire aux autres. Deux jours plus tard, aucune information ne m'avait été transmise ; je devais simplement attendre les recherches de mes collègues. Ce n'est qu'une semaine après, lorsqu'un autre corps a été retrouvé, que j'ai eu la chance d'être mis sur l'affaire. Une fois arrivé sur les lieux du crime, j'ai pu m'apercevoir des similitudes avec les précédents meurtres. J'ai donc tout naturellement informé mes coéquipiers de cette découverte sur notre canal de groupe.

En attendant leur arrivée, j'ai profité de l'occasion pour examiner le corps de plus près. C'était le tout premier corps que j'examinais depuis l'arrêt de la criminalité. En l'examinant, j'ai remarqué quelque chose dans le ventre de la victime. En y regardant de plus près, j'ai aperçu une lettre. J'ai donc tout naturellement pris cette lettre et, en la retournant, un grand frisson de peur m'a traversé. Sur cette lettre était inscrit mon nom, Éduard. Pendant près d'une minute, je suis resté bloqué, incapable de bouger. Ce sont les bruits de pas de mes collègues, se rapprochant peu à peu de moi, qui m'ont ramené à la réalité. J'ai pris soin de glisser la lettre dans ma poche avant leur arrivée.

Une fois mes collègues dans la pièce, ils ont immédiatement procédé à l'investigation de la salle à la recherche d'indices. De mon côté, le stress montait peu à peu. Je regardais instinctivement ma poche et remarquai une tache de sang sur celle-ci, ce qui provoqua un blocage en moi.

Dans la pièce avec moi se trouvait Dorian, le premier agent mobilisé pour cette affaire. À quelques mètres se trouvait Juovan, qui avait été appelé en tant que renfort supplémentaire. Sentant mon stress me trahir, je me levai, ne voulant pas paraître plus suspect que je ne l'étais déjà. C'est en faisant le chemin du retour pour sortir que Dorian m'interpella.

« Tu as trouvé quelque chose ? » demanda-t-il.

Je me figeai, cherchant mes mots.

« Hum... rien de spécial, mais je vais détailler tout ça dans mon rapport. »

« Bien, je le regarderai une fois que tu auras fini. »

Je souris, puis me dépêchai de partir. Une fois rentré chez moi, je fermai toutes les portes et fenêtres de mon appartement. Après avoir terminé, je me tenais devant la lettre retrouvée sur la scène du crime. Je pense l'avoir fixée pendant au moins vingt bonnes minutes avant de me décider à l'ouvrir. À l'intérieur se trouvait une feuille avec le même logo retrouvé sur les victimes, ce qui confirmait le lien avec l'affaire en cours. Sur l'autre côté de la feuille était inscrit un code. J'ai compris tout de suite qu'il s'agissait d'un code binaire. Une fois déchiffré, j'ai découvert trois dates : une date passée, une date future et une date présente. Le 6 juin 2020, le 3 août 2021, et la dernière qui correspondait à la date d'aujourd'hui avec un lieu.

Après plusieurs minutes de réflexion, je me suis concentré sur le lieu indiqué. Et c'est avec une curieuse envie de vérité que j'ai pris ma voiture pour me rendre au lieu du rendez-vous. Une fois arrivé, je me suis retrouvé face à l'entrée d'une ruelle sombre. Insouciant, je m'y suis engouffré, et c'est après quelques minutes de marche que je suis tombé sur un mur clôturant la ruelle, avec pour motif le même logo que celui retrouvé sur les victimes des meurtres et sur la lettre.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre derrière moi. Je ressentais une énorme peur naître en moi. Je voulais bouger, courir, crier, mais je n'y parvenais pas, comme paralysé. Je finis par m'effondrer sur mes genoux, mes jambes ne supportant plus mon poids tant j'étais effrayé. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues.

Dans toute ma carrière d'agent, je n'avais jamais ressenti une émotion aussi forte que cette peur de ne pas être en sécurité sur un lieu d'enquête. Mais toute cette inquiétude s'est arrêtée à l'entente d'une voix familière, accompagnée d'une autre et d'une lumière se rapprochant de moi. Je compris que ces voix étaient celles de Dorian et Juovan, alors je me précipitai vers eux. Mais avant même que je ne leur raconte quoi que ce soit, ils me prirent par les bras et m'emmenèrent vers la sortie.

« Monte dans la voiture », dit Dorian d'une voix froide.

L'expression de son visage me fit comprendre que je ne devais pas contredire son ordre

the dark alleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant