But now you're gone

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“Hum…
Hey, Minho.
C’est Jisung. Comme toujours, en fait…
Comme à chaque fois que tu reçois une lettre, j’imagine. Même si je suppose que tu ne dois jamais les lire. Comme si tu pouvais, même…
De mon côté… C’est toujours pareil. Ne me demande pas si je vais bien. La réponse est non, de toute évidence.
Je me retrouve comme toujours, étalé sur mon sol, à noyer ma feuille de larmes en broyant du noir sur toute ma vie.
C’est toujours comme ça. Tu le sais non ? En fait, c’est à chaque fois que je me retrouve sur ce foutu sol, à espérer aller mieux de n’importe quelle manière, que je t’écris. Je vais tellement mal…
Parce que tu me manques, Minho.
Chaque seconde est pire que la précédente… Le temps est tellement long, Minho. J’attends la mort patiemment comme un bouquet de fleurs à ma porte, depuis que tu m’as quitté…
Nos souvenirs me hantent.
Je revois ces après-midi pluvieuses ou tu arrivais en courant à la fac… Tu me faisais de grands signes par les fenêtres, noyé de partout, une rose à la main. Tout ça pour me voir arriver et courir dans tes bras en hurlant que je t’aimais, sous les regards amusés de tous ces cons de la fac qui nous observaient simplement par les fenêtres, nous embrasser à en perdre les poumons, sous la pluie.
Je revois ces soirées au restaurant, où tu m’emmenais parfois, les week-ends, en m’écoutant raconter mes longues journées tumultueuses à la fac, avec ton habituel sourire en coin et ton regard qui n’arrêtait jamais de vriller sur mes lèvres. Tout ça pour que tu n’arrives plus à résister et que tu m’embrasses comme si c’était la dernière fois.
Je revois toutes ces heures passées à observer les étoiles en les comptant une à une, alors que je savais mieux que quiconque que tu préférais observer mes yeux emplis de lumière d’espoir que de contempler les petites boules de feu. A chaque fois, tu me recueillais sur tes genoux et me laissais m’endormir patiemment sur toi, dans tes bras qui m’ont réconforté plus de milliers de fois. Je sais que tu ne faisais que profiter. Dans le fond, tu faisais semblant de t’endormir au-dessus de moi, mais je sais qu’en réalité, tu ne faisais que humer la douce odeur de mes cheveux que tu aimais tant.
Je revois nos sorties inombrables et interminables en vélo, où tu m’emmenais faire des kilomètres et des kilomètres pour simplement aller voir la mer et m’embrasser. Juste pour me montrer que… Que tu m’aimais.
Je revois nos longues discussions, la nuit, sur mon téléphone, quand tu étais loin de moi. Toutes ces fois où mes larmes se sont séchées en recevant un message de toi qui me disait simplement “Bonsoir mon ange, je t’aime, tu vas bien ?” Et même si je n’allais pas bien, je me ruais sur mon téléphone pour te répondre que tu m’avais manqué.
Je revois ces nuits où je m’endormais au téléphone avec toi, alors que tu venais à peine de calmer une de mes crises d’angoisse répétitives. Tu étais tellement patient…
Je revois ta main dans la mienne, quand tu m’accompagnais à la fac, le matin. Tu me regardais lentement marcher vers l’entrée, et même si parfois j’étais en retard, je préférais te regarder une dernière fois avant de m’en aller.
Je revois… Nos nuits à… Oh bordel, ces nuits…
Ces nuits où les voisins connaissaient ton nom par cœur tant on faisait l’amour sans pudeur. Tous ces moments où on a baisé sans même porter attention au temps qui passait… Toutes ces fois où je regardais tes yeux admirer mon corps comme la septième merveille du monde.
Je revois une à une les photos que tu m’envoyais toute la journée, quand j’étais en cours, juste pour me dire que tu m’aimais, ou simplement faire une tête de con pour me faire rire. Le nombre de renvois de cours que je me suis pris à rire tout seul par ta faute… 
Je revois tout ça… Tout le temps… Et ça me fait tellement mal.
Ça me hante… Ça me hante au point d’en vomir.
Tu me manques tellement, Minho…
On m’a tellement dit de me reconstruire, que j’avais la vie devant moi, que tout allait bien se passer, qu’au final, j’allais me relever…
Quatre mois.
Quatre putain de mois que je passe à t’envoyer des lettres chaque soirs parce que tu me manques. Non, ce n'est pas comme ça que je vais réussir à avancer. Mais j’ai pas envie d’avancer. Je veux reculer et retourner à cette année que j’ai passé à pouvoir t’aimer, putain de merde…
C’est dur, sans toi, Minho. J’ai jamais été aussi bas de toute ma vie. Plus personne n’est là pour calmer mes crises. Plus personne pour m’emmener faire du vélo. Plus personne pour me faire l’amour. Plus personne pour m’écouter. Plus personne pour penser à moi. Plus personne pour m’aimer. Plus personne à aimer.
T’étais le seul, Minho… Je ne voulais que toi…
J’ai jamais aimé quelqu’un d’aussi…
D’aussi parfait…
Ton cœur, ton âme, ton corps, tes gestes, ton amour… Minho, comment j’ai pu te laisser m’échapper, comme ça ?
Je me détruis…
Je ne veux pas penser à ce que tu as ressenti…
Un soulagement, c’est évident…
Tu me manques, putain, j’en peux plus de devoir avancer sans toi…
J’ai plus rien, sans toi…

𝙱𝚞𝚝 𝚗𝚘𝚠 𝚢𝚘𝚞'𝚛𝚎 𝚐𝚘𝚗𝚎 | 𝙾𝚂 𝙼𝚒𝚗𝚜𝚞𝚗𝚐Where stories live. Discover now