Mélissa Whiteman, la bouchère du Michigan

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Sa tête giclant le sang roula sur le sol. Son corps relâchait les dernières particules d'air qu'il retenait prisonnières et sa colonne vertébrale s'affaissa. C'était digne d'un tableau, un chef d'œuvre, là sous mes yeux ! un corps dénué de toute vie, une tête tranchée, du sang, beaucoup de sang et un décor magnifique. Son tronc était étendu au milieu de l'escalier et sa tête reposait maintenant sur le tapis de l'entrée. J'était stupéfaite, tout était parfait, tellement beau, tellement puissant.

Peut-être trouvez-vous ça dérangeant et horrible, moi, j'ai toujours su que j'étais faite pour ça. Les nonnes de l'orphelinat le savaient aussi. Surtout sœur Yvonne qui ne cessait de me répéter qu'à force de tuer les papillons et d'offrir un nid douillet aux araignées, j'allais devenir quelqu'un d'horrible. Et bien voilà, c'est chose faite sœur Yvonne ! Mais c'est petit, venant de quelqu'un qui boit le sang du christ et mange son corps... Et puis, il faut bien l'avouer, c'est à cause de l'orphelinat que je suis ce que je suis aujourd'hui. Bah oui, à force de rester cloîtrée dans un couvent, où personne ne parle et manque de tendresse envers de jeunes enfants en pleine construction, ça laisse des traces. À force d'être interdite de tout, sauf de prier, j'ai pété les plombs. Mais ça n'étonna personne, pas même les enfants avec qui je passait mes journées là-bas. Peut-être que leur tirer les cheveux et leur entailler les mains pendant leur sommeil ne faisait pas de moi la meilleure des amies. Je n'ai jamais été douée socialement parlant, c'est pour ça que je préfère les gens morts.

Et ce gars-là, je le préfère vraiment mort, ultra mort. Lui, c'est l'inspecteur Bryan McGnochi. Déjà, je déteste son nom, c'est trop laid. Et puis, c'est lui qui a enquêté sur une série de meurtres commis dans le Michigan, et il se trouve que c'est moi la tueuse en série. Ouais, je sais, c'est dingue non ? Il m'a retrouvée, au bout de 3 ans, il n'est pas très doué mais ce n'est que mon avis... Du coup, j'ai dû me débarrasser de lui, avant que lui ne se débarrasse de moi en me jetant en prison pour le reste de mes jours. Faut dire, la prison j'y ai déjà goutté au couvent et, ce n'est pas trop mon truc. Au couvent au moins il y avait des enfants à torturer, en prison tu veux que je fasse du mal à qui ? A personne voilà, et ça, ce n'est pas drôle.

Donc, Monsieur McGnochi entre par effraction chez moi (non mais quel culot !) et il m'interrompt dans mon tricot. Oui, je tricotte, ça m'aide à me détendre. Et là il me dit


« Mélissa Whiteman, je vous arrête pour les meurtres en série de 60 personnes. Vous avez le droit de garder le silence, si vous n'avez pas d'avocat, vous en aurez un commis d'office. » et il sort ses menottes de sa poche.


« C'est 63 en fait, je suppose que vous n'avez pas encore retrouvée la famille Gomez. Et bien sûr que non, je n'ai pas d'avocat, je me défends très bien toute seule ! »


Il s'approche et bim ! Je lui plante mes aiguilles dans les yeux. Je n'aime pas les menottes, ça fait mal aux poignets et puis, c'est le doré qui me va, à moi. Il hurle fort, trop fort, ça va attirer l'attention des voisins. Alors, je sors mon couteau électrique du fond du tiroir de la cuisine (oui, j'aime couper moi-même mon rôti, ça me rappelle la chair humaine, c'est réconfortant) et bah je lui découpe la tête en l'étouffant avec un coussin du salon. J'avoue, ça coince un peu au niveau des cervicales, mais je force et ça fini par craquer.


« Maintenant ça fait 64, Monsieur McGnochi ! »

Je râle un peu. Maintenant je dois tout nettoyer et je vais devoir déménager parce que Bryan avait sûrement des collègues, et je n'ai pas envie de tous les tuer. Ce serait long et redondant... par contre, je cisaillerai bien sa femme. Ce serai dommage qu'il soit seul au paradis et qu'elle soit seule pour vivre dans leur maison, non ?

65.


Mélissa Whiteman: la bouchère du MichiganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant