« - À ta naissance, les trois Nornes t’ont insufflé ton Mattr. C’est une flamme sacrée qui brûle en toi continuellement et incarne ta puissance, ta force, ton courage, ta combativité. Si tu sais abreuver ta flamme de bois, d’huile et d’air, elle deviendra alors un incendie brillant de mille feux qui consumera tout ce qui se trouve sur son chemin. À la même manière, en combattant la vie, en faisant preuve de courage et en abreuvant ta flamme de sang et d’armes, ton Mattr grandira et sur les cendres calcinées qui parcourront ta route, les autres pourront suivre ta voie pour devenir aussi grands que toi .Ton Mattr illuminera leur chemin et les rendra plus fort, plus puissant. » La flamme brûlait dans la cheminée et réchauffait la pièce. Le crépitement du feu accompagnait les mots solennels de ma mère et tandis que la douce lumière vacillante du feu éclairait les tapisseries contant aventures des guerriers mythiques et quêtes des dieux légendaire. Je songeait aux mots employés par ma mère …
« -Mais je n’ai donc rien à faire pour devenir un grand guerrier, puisque ma destinée est tissée ?
-Tu dois te montrer digne du grand destin qui t’as été tracé.Tu dois entretenir ton mattr pour que la flamme soit assez grande pour consumer la tapisserie qui fait ton destin.Les grands hommes ne se contentent pas d’être le spectateur de leur destinée mais il leur est donné d’accepter et d’accomplir leur destinée, quelques soit les obstacles se dressant sur leur chemin.Tu conserveras honneur et dignité car le destin est tissé de haches et parsemé de traîtres.
Pour résumer, Rien n’est vrai, tu te méfieras de ceux qui essayeront de t’écarter de ta voie et de ton Mattr. Tout est permis, rien ne t’empêchera d’accomplir ta destinée et quand tu verras le soleil se coucher au crépuscule de ta vie tu partiras sans regrets. »
C’est donc en suivant ces valeurs et en me préparant à affronter mon destin que j’ai grandi. Ma mère était un Ménestrel parcourant les plus grandes cour d’Europe et m’avait donné la goût de tous ces récits légendaires et mystérieux. Et de ces valeurs, une sorte de credo immuable qui me servait de boussole à travers tout mes choix.
Mon père, lui, fût bien plus absent que ma mère et partait souvent dans des pays très lointains à l’Est durant des longs voyages pour ramener des métaux pour la forge. En effet mon père était forgeron et revenait toujours les bras chargés de précieux cadeaux à nous offrir même si nous savions tous sans le dire que les présents les plus précieux ne finissaient jamais dans notre demeure mais dans son grand coffre en bois précieux rangé derrière la bibliothèque dans sa chambre. Ce coffre massif en magnifique bois sculpté dont l’existence n’était connue que par ma mère et moi renfermait des trésors qui me seraient légués à la mort de Père. La clé m’avais été remise (en ultime gage de confiance) lors de mon dixième anniversaire. Elle était en argent ciselé venu d’Asie et représentait un loup (le blason de notre famille, les af Skaebnen) qui tenait dans sa gueule une épée.
Bien gardé dans notre demeure, le coffre n’avait jamais été ouvert devant moi et je pensais d’ailleurs n’y avoir accès que bien plus tard dans ma vie.
Nous étions donc une des familles les plus aisés de notre village, Eidfjord. Mon père était devenu un forgeron réputé à travers tous les royaumes. Il forger les épées « cœur de montagne », Particulièrement solide mais légères, tranchantes mais flexibles.Personne n ‘avait les moyens de s’offrir les épées de mon père à Eidfjord et il recevait souvent la visite de grands chefs ou de seigneurs que je supposait venir à Eidfjord pour venir s’acheter ses fameuses épées (sur lesquelles il apposer le sceau +ulfberh+t)
Eidfjord était un petit village, niché au cœur de la vallée et encerclé par les montagnes, qui donnait sur le lac. Eidfjord avait été épargné par les maux de notre époque et ne souffrait ni de la guerre ni de la pandémie. C’est un village de tous ce qu’il y a de plus calme et rempli de sons et d’odeurs reposants. Le bruit de la brise fraîche qui descendait des imposantes montagnes, les odeurs des pins coupés par les bûcherons, des beignets et des poissons frits par ma mère, le claquement régulier des vagues qui s’abattaient sur la plage et le bruit des loups sauvages qui hurlaient au loin.