Ça y est. À nouveau me voici assis autour du feu de camp, à vous conter mes aventures sans vraiment savoir pourquoi ni à qui je m'adresse. Cependant, cette fois l'aube durant laquelle j'entamais l'écriture de ce journal à cédé sa place aux cieux d'une nuit sans lune. L'éclat lointain des étoiles se mêle à la lumière tremblante et chaleureuse du feu et éclaire les pages de mon journal.À la manière dont les constellations content silencieusement les destinées des dieux, j'espère que les pages qui suivent raconterons des aventures épiques qui, comme les étoiles éclairerons les cœurs sans espoirs et guideront les hommes à travers les ténèbres les plus profondes.
J'ai beau prier Thor et Odin, tenter de rester fort et honorable, Seuls les étoiles semblent savoir de quoi ma destinée sera tissée.
Cela faisait deux jours interminables passés à chevaucher et deux nuits à dormir juste assez pour ne pas tomber de sommeil sur le dos de Skuld la journée. Les montagnes enneigées et forêts denses qui cerclaient Eidfjord avait laissées place à de nouveaux paysages qui m'étaient inconnus jusque à présent. De grandes plaines vertes parsemées de bois , des torrents dévalant des flancs de montagnes rocailleuses, des imposantes collines verdoyantes et toujours, au loin, la ferme des crêtes montagneuses du nord, Une minuscule tache brune parmi l'horizon parsemé du blanc des neiges.
Après nombre d'heures à cheval, en voyant le soleil décliner vers l'horizon, j'avais décider d'établir mon campement dans une clairière à l'orée d'un bois. Un bruit d'écoulement paisible me guida vers une source d'eau claire et fraîche à quelques pas de là où j'avais harnaché Skuld. Il s'agissait de la même source qui coulait des monts entourant Eidfjord, avec son goût boisé si reconnaissable qui évoque les grandes forêts de pins bordants les monts enneigés de ces contrées.
Après avoir abreuvé et nourrit Skuld, je suis allé couper du bois et allumer un feu à l'aide de silex dans la sacoche de mon père, qui m'appartenait désormais. Après m'être reposé quelques instants en entretenant le feu , je partit chasser et au bout de quelques instants de traques seulement j'abattu un lièvre en lui décochant une flèche dans le crâne. Je fit rôtir à la broche le lapin avec quelques épices et baies et l'accompagna d'une petite tourte au poisson qu j'avais raflé aux cuisines deux jours auparavant. Je n'avais même pas pu prendre le temps de dire au revoir à ma mère et je m'en voulais cruellement d'être partit en la laissant découvrir par elle même la mort de père. La délicieuse tourte au poisson prit soudainement un amer goût de regrets et de nostalgie.
Le ciel rose du crépuscule laissa petit à petit sa place aux firmament couvert d'étoiles et de longues traînées blanches. Les étoiles filantes parcouraient le ciel, traçant à nouveau dans la même poésie un chemin vers de nouveaux horizons.
Tandis que le bruit des oiseaux et les hurlements venu des ténèbres couvraient presque le crépitement du feu, le vent sifflait dans les branches et agitait les roseaux qui s'entrechoquaient entre eux en produisant un son creux et mélodique.Les loups hurlaient au loin. Je croyais entendre la nature me chanter, son souffle ébouriffant mes cheveux. Cette symphonie me rappela certains chants de ma mère dont des bribes de paroles me revenaient à l'esprit, enfouis dans d'antiques souvenirs.
Entends-tu, voyageur, le souffle antique de la nature ?
Ressens-tu, étranger, la puissance enfouie de ses landes endormies ?
Landes d'acier, mont de rochers,
Les dieux ont forgés l'horizon
La nature en a pris possession.
Tandis que les larmes qui brouillaient mes yeux reflétaient les étoiles mythique que dévoilait la clairière, j'ai plongé dans un autre monde et me réveilla le lendemain, réchauffé par les braises du feu qui mourrait près de moi.