Ça fait environ une heure qu'on marche tranquillement. Aucun mot n'est prononcé mais c'est pas un silence gênant. Je l'observe discrètement et le vois passer sa main dans ses cheveux pour les remettre en place. Sa barbe a poussée depuis la dernière fois, lui donnant un coté encore plus virile et sexy. Je sais même pas comment je peux m'entendre aussi bien avec lui, c'est pas comme si on avait le même âge, les mêmes centres d'intérêt ou les mêmes fréquentations. Mais c'est ce genre de relations où tu ressens juste du feeling avec la personne sans te prendre la tête, t'as l'impression de connaître la personne depuis des années. T'apprécie la compagnie de l'autre et les choses sont simples. La dernière fois qu'il m'a ramené en voiture il m'a passé son numéro et on a commencé à parler chaque jour comme si ça faisait des siècles qu'on été shab.
On s'est vite rapproché et je me sens encore plus mal de pas le voir comme un simple ami. J'aimerai qui y est plus sans pour autant m'accrocher à l'idée stupide qu'il pourrait se passer quelque chose entre nous deux. C'est Asmar, un gars à meufs, pas une pédale. Pourtant j'arrête pas de penser que nos discussions sont bien trop ambiguës pour être simplement amicales, même mon frère a été étonné de me voir aussi proche de lui. Asmar c'est plutôt le genre de boug à rester dans son coin, à connaître tout le monde mais a pas forcément être très sociable. La plupart du temps il est assez froid avec tout le monde et préfère analyser les autres plutôt que de leur parler même si je le vois toujours rire comme un taré avec ses potes. Mais surtout il est plus âgé que moi. Il a du vécu, un passé, une maturité différente de la mienne et j'ai peur qu'en continuant à se parler on se rende compte qu'on est trop éloigné l'un de l'autre.
- Tu veux manger quelque chose ? Y a un tacos pas loin.
Mes lèvres s'étirent en un fin sourire, il sait comment me faire plaisir.
- Va pour un tacos.
- Gros tas va !
Il me bouscule l'épaule avant de passer son bras autour de mon cou, je me sens bien à ses côtés. Je culpabilise même un peu de passer plus de temps avec lui qu'avec mes potes. Amir c'est censé être mon meilleur pote et je l'ai grave mis de côté, ne parlons même pas de Fahad, Caleb et Idriss dont j'ai même pas pris de nouvelles. Le seul que je vois un minimum c'est Samir parce qu'on se complaît tous les deux dans notre merde. Je dois d'ailleurs le rejoindre après pour qu'on fasse les comptes.
Asmar prend nos deux commandes et on s'installe dehors dans un parc. Ses yeux viennent s'ancrer aux miens dans la volonté probable de m'analyser mais je pense avoir plus le regard d'un corbeau mort que d'un humain actuellement.
- Pourquoi tu souffres autant ?
Je me fige et me braque directement, j'aime pas parler de ce que je ressens et encore moins à lui. Manquerait plus qu'il me voit comme un gamin à chialer pour que dalle.
- Rien laisse tomber.
Il hausse les épaules et lâche un soupir.
- Je pensais qu'on été devenus proches mais t'es même pas capable de me parler, je suis quoi moi ? Je te sers de simple bouche trou ?
- Ta gueule.
Je souris doucement, il aura beau faire le bonhomme comme jamais j'arriverai toujours à le trouver mignon avec ses sourcils froncés et sa mine boudeuse.
- Je vais être placé en foyer.
Il parais surpris et arrête de manger pour se focaliser sur moi.
- Pourquoi ?
- Mes parents me supportent plus c'est tout.
- Me prend pas pour un con, y a forcément une raison.
Je sais même pas quoi lui dire, que je suis un pd refoulé ? Que j'ai étranglé mon frère ? Que j'ai fugué plusieurs fois en pleine nuit pour passer mon temps dehors ? Que je vais plus en cours ? Ou alors je lui dis tout en même temps ? Je suis qu'un petit con prétentieux qui fait souffrir ses propres parents parce qu'il est pas capable d'avoir un minimum de courage, c'est tout.
Je tourne la tête pour pas croiser son regard, j'ai bien trop honte de mon comportement.
- Je suis devenu insupportable, je fais souffrir mes proches.
Un blanc s'installe durant lequel je regarde juste le soleil se coucher. Soudain, je sens sa main caresser doucement mon bras. Je reste paralysé, ayant peur que le moindre geste de ma part le ferait fuir. J'ose tout de même le regarder et c'est bien la première fois que je détecte de la douceur dans son regard.
Mes joues se teintent doucement de rouge et j'ai de la chance que l'obscurité commence à se faire présente pour cacher ça. Ses doigts glissent doucement le long de mon avant-bras et de ma main, me procurant des chatouilles agréables. Un sourire vient étirer ses lèvres alors qu'il désigne ses cuisses pour que j'y dépose ma tête. Je devrai avoir peur que des gens nous voient et interprètent mal la situation, je devrai me détacher de lui mais j'ai juste besoin de contact physique, de me sentir un peu apprécié pour une fois dans ma vie.
Je pose alors ma tête sur ses genoux et ferme les yeux pour ressentir davantage ses caresses dans mes cheveux. Je me sens d'un coup apaisé.
- Tu vas y rester combien de temps en foyer ?
- J'en ai aucune idée, je suppose que ce sera l'éducatrice qui décidera de ça.
- Je viendrai t'apporter des frites et des clopes t'inquiètes. Je passerai par ta fenêtre.
Je pouffe de rire et me tourne pour le regarder. Il prend soin de moi comme un grand frère, ça me fais du bien de ressentir cette sensation quand t'as jamais réellement ressenti l'amour de tes frères. Ismaïl et Nasir sont pas du tout expressifs vis à vis de leurs sentiments. Ils m'ont juste regardé avec mépris quand ils ont appris que j'allais partir de la maison. J'ai aucune idée de si c'était de la haine de savoir que leur petit frère soit aussi con ou de l'inquiétude et de la déception de savoir que je suis en train de tomber dans les mêmes vices qui ont pris possession d'eux depuis plusieurs années maintenant.
- Pourquoi tu restes avec moi ? Traîne avec des gars de ton âge non ?
Il sourit en coin et ne prend pas mal la question. En même temps je pose la question sérieusement, c'est vraiment chelou qu'on s'entende aussi bien d'un coup même si ça me dérange à aucun moment.
- Parce que j'aime bien ta sale gueule de fouteur de merde.
Je lui frappe le bras et me redresse directement après sa phrase. Je commence à marcher dans le parc en frappant du pied des pauvres feuilles qui ont rien demandé. Je suis content de l'avoir dans ma vie mais ça sert à rien si à coté je suis un connard avec tout le monde et que je continue à me complaire dans ma situation nocive. Faut que je me reprenne en main mais l'adrénaline, le goût du danger me fais vibrer de l'intérieur. C'est la seule chose qui me procure un minimum de sensations. J'ai peur de finir par sombrer comme certains gars qui se retrouvent à pas être capables de se détacher de ça. J'aspire encore au fond de moi à une vie digne et respectable avec un bon taff.
Asmar me rattrape par le bras et se cale à mes côtés en posant sa main sur ma nuque.
- Je te demande pas de me raconter toute ta vie d'un coup, dis-moi les choses si t'en as envie et si tu te sens prêt. Dans tous les cas je prendrai soin de toi, quoi qu'il arrive.
- Promis ?
- Promis p'tit con.
Asmar si tu savais à quel point je te veux.
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Salam tout le monde, je reviens doucement mais sûrement. Je préviens d'avance que la motivation pour écrire est très basse alors soyez patients svp, les chapitres vont arriver mais mettront du temps même si je reste active sur Wattpad pour tout message ou autre 😉
PS: J'ai une amie qui s'est lancée pour publier sa première histoire. C'est pas du tout le même univers que moi mais ça vaut clairement le coup d'y jeter un œil, elle écrit très bien. Si la curiosité vous tente: Charlye05 - Eros avait les yeux vairons [BxB]
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Cataclysme [BxB]
General Fiction- T'as ce regard perçant qui te quitte jamais, cette aura qui t'enveloppe autant sombre, mystérieuse qu'attirante. Et pourtant j'ai jamais vu une personne qui a l'air autant brisée que toi. Parce que ça se voit que t'en as chié toute ta vie, que t'e...