Chapitre 4 : Tempête

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Voilà déjà plusieurs journée que nous voguions vers Dorestad. Oslo avait disparu derrière la brume depuis plusieurs heures déjà et notre Drakkar, silhouette effilée, tranchait l'épais brouillard et s'avançait d'abord sur des flots tumultueux, dévalant des flancs de montagne, puis à travers de long lac paisibles rappellant ceux d'Eidfjord. L'équipage était souriant et obéissant, et s'occupait comme il pouvait pendant les heures de repos qui étaient encore nombreuses. En effet, le cours du fleuve nous propulsait et les vents des montagnes suffisaient à nous pousser suffisamment pour avancer sur les lacs.

Au matin, les chants d'oiseaux et le bruit de la voile flottant dans le vent emplissait le pont, accompagnés par celui des vagues s'effondrant sur la coque.

La journée, les guerriers faisaient résonner dans la vallée les cri violent qu'ils poussaient en s'entraînant au combat.

Le soir, quand les ronflements cessaient, le crépitement des torches accompagnait le craquement du mauvais parchemin sur lequel j'écris ce journal.

Chaque jour, ma routine se répète de la même façon. Réveillé par le bruit des vagues, je me lève et contemple le paysage quelques instants pour me remettre de la nuit passée sur ma paillasse inconfortable. Puis je passe aux cuisines rafler un ou deux délicieux beignets au miel qui sentent bon le beurre et le miel aux épices. Une fois de grandes gorgées de bouillie aux céréales avalées avec le reste de l'équipage, je pars à l'avant du pont nourrir et brosser la toison soyeuse de Skuld. Une fois cela fait, je grimpe toujours tout en haut du mat afin d'essayer d'apercevoir enfin l'aval du fleuve, là où il se jetterait enfin dans la mer. Malheuresement, je descendait durant les premiers jours du voyage déçu de la lenteur de notre progression. Nous étions encore loin de l'endroit où le fleuve se jetait à la mer.

Ensuite, j'aidais les guerriers à s'entraîner au combat. Ragnar et moi étions largement les plus forts au combat dans notre équipage . Ils n'étaient pas tous des guerriers et certains tenait des dagues dans leurs mains pour la première fois. Pour mieux les faire progresser, nous ne les épargnions pas et du sang se répandait sur le pont chaque jour.

J'avais d'ailleurs appris à faire connaissance avec chacun des membres d'équipage et à les connaître, certain étaient plus jeunes que moi, d'autres venait de contrées qui m'étaient inconnues jusque auparavant. C'est d'ailleurs à cette occasion que j'avais élaboré une stratégie pour nouer des relations avec le mystérieux individu encapuchonné prétendant être un mercenaire qui avait embarqué dans notre langskip au dernier moment. Ce mystérieux sbire sûrement au service d'un chef de tribu tenait le rôle de soigneur et était toujours, soit au banc de rame, soit dans le coin sombre du chapiteau où sont disposé ses innombrables remèdes, pilons et bandages en tout genre.

Chaque jour après la séance d'entraînement, je faisais en sorte de me laisser blesser où de présager des douleurs aux articulations pour aller demander des soin afin de pouvoir échanger quelques mots à cet personne qui se faisait désormais appeler « Skygge », ce qui signifie « ombre » dans notre langue. Autant le dire, il portait bien son nom.

J'allais donc le voir, prétendant une égratignure un peu trop profonde et articulations douloureuse. Il m'installa par terre, sans un mot.

- Il va falloir que tu arrêtes de venir me voir pour des blessures peu risquée... Dit-il calmement

- j'ai seulement quelques questions à te poser, lui répondis-je

- Je ne suis pas sûr de pouvoir te répondre, mais tu peux quand même essayer, me lança t-il.

- Pourquoi as-tu embarqué dans mon navire ? Je ne peux ne pas connaître mon équipage, et tous le monde sur ce navire se connaît sauf toi...

Il se saisit d'un pilon en bois dans lequel il broya des fleurs séchées, du miel et de l'huile avec du lait. Il commença à étaler la mixture sur mes blessures avant de répondre.

Assassin's Creed - Le Cris des ValkyriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant