Des rires d'enfants mêlés à celui du Soldat s'élévèrent de la salle de bain et emplirent Giana d'un sentiment d'euphorie qui ne l'avait plus quitté depuis que ces rires angéliques lui étaient parvenus.Un sourire posé au coin des lèvres, elle resserra les pans de son peignoir et pénétra dans la chambre du Soldat à pas feutré, comme si elle craignait d'interrompre le moment agréable qu'ils partageaient tous les trois. Entre père et fils.
Elle prit appui contre le chambranle de la porte et croisa ses bras sous sa poitrine, spectatrice muette du spectacle loufoque qui se déroulait sous ses yeux.
Debout derrière le Soldat, une crête rigolote sur la tête, Dario s'appliquait à faire de même avec ses cheveux en s'aidant de l'eau mousseuse de leur bain pour faire tenir sa coiffure debout, juste comme la sienne. Giana ne mit pas longtemps à deviner qui avait coiffé Dario.
Un sourire banane sur les lèvres, Le Soldat dressait les cheveux d'Alessandro, assis sur ses genoux. Il était complètement gaga de ses enfants et le voir à mille lieux de sa personnalité de mafieux avait quelque chose de déroutant. Elle ignorait qu'il était capable de donner tant d'amour en tant que père.
— Et voilà ! Un beau p'tit gars de plus !
— Moi aussi j'ai fini ! s'exclama Dario. Tu as la plus belle crête Lissandro !
— Oh non ! C'est vous deux qui avez les plus belles crêtes !
Le Soldat ramena Dario face à lui et le mit à côté de son petit frère.
— Et maintenant, il est temps de rincer tout ça !
— Déjà ? se plaignit Dario.
— J'ai la dalle les gars ! Et puis j'ai pas envie de ressembler à un raisin sec !
Giana ne retint pas le rire qui s'échappa de sa gorge. Elle fit se retourner toutes les têtes vers elle, illuminant le visage des garçons qui lui offrirent un joli sourire.
— Maman t'as vu ma coupe !
— J'ai vu, oui. Vous êtes marrants tous les trois ! Si vous pouviez voir vos têtes !
— Tu veux venir dans le bain ?
Giana sentit ses joues se réchauffer lorsqu'elle tomba dans le regard du Soldat. Il lui faisait la proposition en tout bien tout honneur, mais le simple fait de savoir que sous cette énorme couche de mousse, il était tout nu, la fit camper sur ses positions de ne pas les rejoindre. La vue de son joli torse large et de ses bras virils lui mettait déjà l'eau à la bouche. Elle n'osait pas mettre un mot sur ce que son corps ressentirait quand elle serait dans la même baignoire que lui et que leur peau se toucherait.
Sur son territoire à lui, Giana était d'avis de ne pas le provoquer. Son jeu pourrait très vite se retourner contre elle. Heureusement, il était affublé de cette crête ridicule qui la faisait bien marrer. Autrement, il aurait deviner qu'elle se liquéfiait littéralement de l'intérieur et crevait d'envie de faire trempette avec lui et les garçons dans la baignoire.
— J'ai déjà pris ma douche. rétorqua-t-elle en essayant de ne pas éclater de rire.
— Tu vas te foutre de ma gueule encore longtemps, je le sens !
— Si seulement j'avais mon appareil photo !
— T'as pas autre chose à faire, comme préparer le dîner par exemple ?
Giana lui tira la langue puis s'éclipsa comme une voleuse lorsqu'elle l'avait vu faire semblant d'être en train de se lever pour venir lui mettre une claque.
Dans un autre des t-shirts du Soldat dans lequel elle se sentait plus que tout à son aise, Giana arpentait la cuisine, à la recherche de couverts et d'assiettes dans cette cuisine qu'elle ne connaissait pas.
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Gia et Le Soldat
RomansaÀ vingt-trois ans à peine, Giana Bertolini se retrouve veuve et enceinte de six mois de son défunt mari Dario, mort, au combat en Irak. Après deux mois de deuil et une dépression qui ont failli lui coûter la vie à elle et son bébé, elle décide de se...