- 1 an plus tard -
A peine mes paupières entrouvertes que l'obscurité fondit sur moi. Noire, opaque. Sans vie. J'étais plongée dans un endroit dont j'ignorais tout, un lieu qui me réduisait au rang d'aveugle perdue dans la pénombre. Tout ce que je sais, c'est que j'étais tapie dans un lieu très profond.
Un lieu où personne ne viendra jamais me chercher.
Le temps s'écoulait, et ma situation n'avait pas changée...que j'ouvre ou ferme les yeux, ma vision restait la même.
Où est ce que je suis exactement...
Je ne sais pas, je ne sais plus. En fait, je n'ai jamais rien su dès le moment où j'ai accepté de jouer contre celui que tout l'enfer craint.
Alastor...
A cette pensée fataliste et pourtant bien réelle, les larmes me montèrent aux yeux. Elles traduisait à la fois ma peur, ma colère, et l'angoisse d'être enfermée dans un lieu indistinguable pour l'éternité.
Il s'agissait des enfers...et même si je ne voulais pas l'admettre pour le moment, la réalité ne mentait jamais.J'avais perdu.
La voilà la vérité...
J'avais perdu face à Alastor. Dès l'instant où Il s'était placé sur mon chemin pour me faire face, Il savait qu'Il l'emporterait. Et qu'Il m'emporterait avec Lui...
Je n'étais qu'une simple humaine. Une humaine trop faible, trop vulnérable, et trop facilement hypnotisable. Il le savait très bien...pas de grandes prises de risque de ce coté là.
Un rire amer s'échappa de mes lèvres, aussitôt assourdi par les ténèbres qui le réduisirent au silence.
Mon âme, ma vile âme souillée par le pêché haine, était trop salie du sang de son mari pour aspirer à une quelconque rédemption...
J'ignore ce qui était le plus pitoyable. J'espérais être lavée de mes pêchés passés en pactisant avec le Diable. Il n'y avait rien de plus ironique. J'étais tellement faible au moment de notre rencontre...Et je l'ai toujours été par la suite, si ce n'est encore plus en ce « jour ». Mais ce n'était même pas ça le plus ridicule.
Le plus pitoyable, c'est que je T'aime encore...
Mes yeux se perdirent dans le vague, quelque part au milieu de la profondeur des ténèbres.
Alastor,
Tu es et sera toujours mon Dieu...
Je t'aime.
Et ce, éternellement.
Je sentais une pluie de larmes dégouliner le long de mes joues. Quand à mon corps, j'avais presque la sensation de ne plus en faire partie. Vague impression d'être paralysée. A moins que ça ne soit pas qu'une impression ?
Je ne sais pas...
Mais malgré tout, une question me brûle les lèvres.
Pourquoi ?
Pourquoi ça ? Pourquoi tout s'est déroulé ainsi ?
Mon Dieu...
S'il vous plait aidez-moi...
Mais Il ne viendra plus.
Et c'était ça, plus que le fait d'être morte, plus que le fait d'avoir nagé en pleine illusion, qui me faisait souffrir. Si je ne le vois plus, que je ne sens plus le contact de ses mains sur mon corps, que je ne l'entends plus...
Oh Seigneur...
Mon Seigneur.
Pourtant c'est ainsi.
Et depuis que je suis ici les mêmes mots résonnaient inéluctablement dans ma tête...un vrai disque rayé qui répétait en boucle les mêmes paroles évangéliques.
Les âmes pécheresses, en proie à l'abandon d'elles mêmes, deviennent des proies faciles.
Gare à toi, gare au moindre péché commit, car l'accès au paradis pourrait bientôt t'être interdit...
Tu pourras toujours supplier le ciel de t'accorder la rédemption.
Tu pourras toujours pleurer, fuir voir crier en espérant l'attention...
Mais le sort de ton âme sera déjà scellé.
Et lorsque tu tourneras enfin la tête, ce n'est pas Dieu mais le Diable qui te sourira sans pitié.
Cette nuit là, alors que le sang de mon mari jonchait presque chaque meuble, le diable m'a sourit. Et ce même diable m'a tendue la main...
Et je l'ai saisie.
J'ai récolté ce que j'avais semé : je suis condamnée. Condamnée à croupir ici, sans pour autant jamais mourir. Enfin non pas exactement.
Je suis déjà morte.
Et sur les portes des enfers étaient gravées mes fautes. Elles scintillaient d'un rouge sang qui contrastait cruellement au milieu de la pénombre :
Avarice
Envie
Paresse
Gourmandise
Orgueil
Luxure
Colère
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Âme damnée [ FANFICTION ALASTORxOC ]
RomanceT'as on déjà dit que l'enfer te guettait à chacun de tes pas ? Toi, vile âme apeurée par tes propres erreurs, tu penses que s'en est fini de ta vie. Certaines actions sont impardonnables aux yeux du paradis. Et tu n'oses te tourner vers ton sauveur...