Je suis pressée, je marche vite, je traverse la gare à toute vitesse pour en sortir aussi vite que j'y suis entrée.
9h24.
Je prends à peine le temps de rouler une cigarette tout en marchant à toute allure. L'avantage d'être grande, c'est qu'au moins je fais des grandes foulées. Alors tout en me concentrant sur ma course effrénée, ma cigarette en cours de fabrication et esquiver les passants qui eux, n'ont pas l'air pressés, je me magne.
*baaaaaam*Me voilà par terre, les quatre fers en l'air, mon sac éparpillé dans le hall de gare, mon tabac foutu. Super ! Il ne manquait plus que ça !
Le temps de reprendre mes esprits, je lève les yeux et que vois-je ? Un espèce de petit con qui déballe des insultes qui m'étaient inconnues à ce jour envers ma personne."Nan mais sérieux espèce de débile, tu peux pas regarder devant toi ? T'as les yeux en face des trous ou quoi ? J'suis assez grand pour qu'on me remarque nan ? Nan mais sérieux avec une démarche pareille c'est normal que tu te casses la binche ! Ça a le don de m'casser les roubignolles dès le matin ! Les petites d'moiselles qui n'savent pas z'yeuter devant elles !"
Face à mon interlocuteur visiblement agacé de la situation je ne trouve qu'une seule solution : rire. Je me mets à rire tellement fort que les passants s'arrêtent pour me regarder.
J'en ai même oublié mon retard.