We lost the Summer

Note : Merci à Éric qui m'a suggéré d'écrire un "What if?" quand je lui ai parlé de faire une fanfiction dans l'univers du Prince Captif, après avoir terminé ma relecture de cette incroyable saga. Merci à Pascaline pour son écoute. Les personnages appartiennent à C.S Pacat même s'ils hantent mon esprit. Le titre de ce One Shot vient d'une chanson de TXT. Bonne lecture !

***

Si le jeune Laurent peinait à se concentrer, ce n'était pas à cause de la chaleur estivale. Tout son esprit était obnubilé par le roman qu'il lisait actuellement et dont sa mère, la reine Hennike, venait de le tirer de force :

― Le roi d'Akileos et son fils arrivent ! s'exclama-t-elle avec un enthousiasme qui échappait totalement à Laurent.

Âgé de onze ans à peine, le second prince de Vere n'avait que très peu d'intérêt pour la diplomatie. Alors qu'ils marchaient en direction de la salle du trône, Hennike poursuivait, le souffle court :

― Vere prospérera en établissant des relations pacifistes avec ses voisins alors je compte sur ton frère et toi pour faire bonne impression... C'est mon souhait le plus cher.

Le souhait le plus cher de Laurent n'était pas de rencontrer d'illustres inconnus mais plutôt de retourner à sa lecture. Cependant, se montrer à la hauteur et ne pas décevoir sa famille était ce que sa mère lui avait inculqué dès son plus jeune âge. Aussi, il répondit, docile :

― Oui, Mère.

La reine Hennike ébouriffa affectueusement les cheveux blonds de son fils avant de le recoiffer avec soin.

― Bon garçon, le complimenta-t-elle.

Laurent sourit jusqu'aux oreilles. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Auguste se tenait déjà aux côtés du roi Aleron. Leurs postures pleines de noblesse illuminaient la salle entière. On aurait dit deux souverains côte à côte. Inconsciemment, Laurent se redressa, dans une vaine tentative d'imitation. Hennike partit s'asseoir près de son époux tandis que Laurent rejoignait son frère.

― Conviez nos invités, ordonna le roi, d'une voix forte.

Le serviteur acquiesça et tourna les talons. Quelques instants plus tard, la voix claire et haute de leur héraut retentit :

― Theomedes, roi d'Akileos et Damianos, son héritier à la couronne !

La lourde porte du palais royal s'ouvrit et laissa deux silhouettes brunes s'avancer. Enrubannés de capes et de toges, les nouveaux venus s'inclinèrent respectueusement devant la famille dirigeante de Vere. Ils profitèrent de leur révérence pour ôter leurs capuches et le souffle de Laurent se coupa net. En découvrant le visage du prince d'Akileos, Laurent oublia son roman et se perdit dans la contemplation du jeune homme.

Pendant que le héraut présentait ses parents, Laurent scrutait le prince avec curiosité. Sa peau était hâlée, ses boucles sombres, mais c'était l'incandescence qui luisait dans ses yeux qui attirait l'attention du blond. Ils étaient deux opposés qui se faisaient face.

― Le prince héritier de Vere, annonça le héraut.

Laurent sursauta et observa son frère s'avancer.

― Auguste, précisa le roi Aleron.

Dès qu'il prononçait le nom de son fils aîné, la voix du roi se teintait de fierté. Il émanait d'Auguste une aura solaire : Damianos cligna des yeux, ébloui. Laurent, mieux que quiconque, savait à quel point le charisme d'Auguste était redoutable.

― Et enfin, voici Laurent, second prince de Vere.

Une présentation tout aussi gauche que la révérence que Laurent exécuta, pris au dépourvu. Fort heureusement, personne ne fit attention à lui : le charme d'Auguste exerçait toujours sur la foule. Le prince d'Akileos le balaya à peine du regard... ce qui suffit à embraser les joues de Laurent.