- Sérieusement ? je ris une fois la porte refermée. MORGAN ?! C'est un prénom de meuf !
- Pas du tout, c'est mixte, fait sérieusement Cinq en marchant à travers les rayonnages.
- En tout cas Olive et Morgan ont l'air de bien s'aimer, je réponds en effleurant du bout des doigts les dossiers classés dans les étagères tandis que je le suis.
- C'est ça...
Il grimpe sur une table et sort le tournevis du sac, pour entreprendre d'enlever la grille d'aération. Je déglutis difficilement. Elle est minuscule. Je ne suis pas claustrophobe, mais qui n'angoisserait pas en grimpant là-dedans ? Je me demande vraiment comment mon 1m70 va tenir dans ce conduit.
J'enlève mon sweat que je mets dans le sac pour rester en tee-shirt. Je renoue mes Converse et m'attache les cheveux -enfin, j'essaie, mais des mèches me retombent de part et d'autres du visage, comme d'habitude. Je bois une gorgée d'eau et je grimpe aux côtés de Cinq.
- A toi l'honneur, déclare-t-il.
Je soupire et attrape les bords froids du conduit. Je dois me mettre sur le pointe des pieds.
- T'y arrives ? Tu veux de l'aide ?
- Non, c'est bon, je souffle entre mes dents.
Mais il m'attrape quand même par les hanches -je sursaute- pour m'aider à grimper dans le conduit. Je me hisse de toutes mes forces, mes bras à l'intérieur et le reste de mon corps toujours dans la salle, mes pieds se balançant dans le vide.
- Dépêche, j'ai une très belle vue, actuellement, lance Cinq ironiquement.
- Oh, ta gueule, j'articule en arrivant à me hisser à l'intérieur du conduit.
En fait, ce n'est pas si étroit que ça ; environ un mètre de largeur et pour la hauteur, on peut se tenir assis facilement. Cinq balance le sac à dos et grimpe à son tour. J'attrape fermement ses poignets et le tire. Il tombe sur moi avec nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre mais on se recule rapidement. Il referme la grille, sort le talkie-walkie -que Diego nous a passés- de son sac et l'allume.
Cinq : Ici Cinq et Abby. On est arrivés dans le conduit. Vous me recevez ?
Ben : Cinq sur cinq, façon de parler. Vous avez le plan ?
Cinq : Oui. On vous recontactera s'il y a un problème ou quand on sera arrivés.
Ben : D'accord. Bonne chance. Terminé.
Cinq rabaisse l'antenne métallique et range le talkie-walkie. Puis il soupire et me regarde.
- Je pense que l'on peut y aller.
* * *
PDV VIKTOR
Cette histoire est... comment dire ? Je ne sais pas. Il n'y a même pas une semaine, je faisais des allers-retours entre les bureaux de psy et le salon sous les regards inquiets de Maria et Devie. Je ne m'attendais absolument pas à ce que toute ma nouvelle vie bascule en 24h.
Je sors la clé de ma poche et la tourne dans la serrure.
Mes tuteurs habitent un petit pavillon dans l'extérieur de la ville, hors de la métropole avec les immeubles et les rues clignotantes. En fait, leur maison est un peu plus reculée des autres. Maria dit que c'est pour ça que les oiseaux chantent plus dans les alentours de notre maison.
Mais là, il n'y a pas un bruit. Les oiseaux se sont volatilisés, bizarrement.
J'ouvre la porte en bois et entre dans le vestibule. Je m'attends à sentir l'odeur de vieux et de Cologne. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un truc pour repérer les odeurs. Ça m'apaise d'en trouver. Si ce n'est pas une odeur habituelle au lieu, je panique légèrement.
Et là, maintenant, je panique. Et pas que légèrement.
To be continued...
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Erlar || TUA 4
FanfictionIls ont perdu leurs pouvoirs mais essayé de commencer une nouvelle vie... normale. Difficile quand on vit dans un univers sous la dictature d'un milliardaire égocentrique. Surtout qu'une menace approche. Et c'est une fille bizarre débarquée de nulle...