CHAPITRE 2 - UNKNOWN (Réécris et corrigé)

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Elle passe son après-midi à flâner dans le quartier de Hyde Park, autour du campus. Après qu'elle soit sortie de l'Université, je l'ai suivie le long de 57th Street, jusqu'à cette librairie où elle s'est arrêtée pour en admirer la devanture.

Plutôt insolite, l'entrée prend la forme d'une niche de chien à taille humaine, avec un toit à doubles pentes peint en blanc, et montée par des planches en bois peintes du même rouge que les briques qui composent le bâtiment. Un panneau en ardoise, suspendu au-dessus de la niche, affiche « 57th Street Books » : Livres de la 57e rue.

Elle s'attarde devant les ouvrages présentés dans la vitrine. Essentiellement de la fantasy. De ceux qu'elle semble aimer. Qui font voyager aussi loin de la réalité que possible tant l'univers est complexe. La devanture est si basse, que la librairie doit sans aucun doute s'étendre dans un sous-sol.

Convaincue, elle entre dans la niche et descend les quelques marches pour rejoindre la librairie.

Je traverse la route pour la rattraper et ne pas la perdre de vue. Je suis obligé de me courber, pour ne pas me prendre le fronton de la niche dans la figure. Mes épaules butent contre le chambranle et je comprends que cet endroit n'a pas été conçu pour les types comme moi, lorsque je suis obligé de forcer le passage.

L'intérieur est tout de brique rouge et de bois, et le sol est usé et lustré par les passages répétés, changeant le carrelage aubrun en gris anthracite. On devinait presque les allées les plus fréquentées et les rayons les plus consultés.

L'endroit est aussi glauque qu'une cave, mais l'ambiance y est aussi chaleureuse que dans une petite chaumière. Pourtant, il n'y a rien de petit dans ce sous-sol ; le lieu est vaste et, heureusement pour moi, assez bondé pour me permettre de la suivre à travers les étagères et les bibliothèques en bois qui se suivent et se ressemblent. Disposées aléatoirement et sans parcours de visite ; on jurerait se trouver dans un putain de labyrinthe.

Je la suis en tentant d'éviter les tuyaux qui serpentent au plafond et je la repère entre deux étagères : fantasy et jeunesse. Elle s'attarde devant la table des sorties récentes et je me dissimule derrière une bibliothèque en décalant une édition collector d' Harry Potter, afin de l'observer sans qu'elle ne me remarque. Je saisis un bouquin au hasard, Gayat, la citée perdue, et fais mine de le consulter en faisant défiler aléatoirement les pages, sans la quitter des yeux.

Elle feuillette et repose une dizaine de livre avant de quitter le rayon et de rejoindre les étagères de romance et de littérature... érotique ?

Je referme le bouquin que j'ai entre les mains plus fort que je ne l'aurais voulu et le remets à sa place avant de changer mon point d'observation. Je retire un livre d'une étagère de développement personnelles, Le sexe pour les nuls, et l'épie depuis l'espace vide.

Ses doigts parcourent la sélection et je la regarde caresser les reliures avant de saisir un bouquin, La prisonnière de l'incube. Elle retourne le livre et prend le temps de lire son résumé avant d'ouvrir une page au hasard et de... se mordre la lèvre.

Je prends une inspiration et son parfum atteint mes narines. Chaud et sucré. Elle sent l'été sur les plages californiennes ; un mélange de Monoï et de coco. Je me retiens d'en inhaler davantage, mais c'est suffisant pour me tordre les boyaux..

Le petit espace que j'ai aménagé ne me permet pas de la voir toute entière. Je n'ai vu que sur son profil, ses cheveux relevés en chignon lâche et désordonné, lié pars un simple crayon à papier en bois jaune, et sa nuque dégagée. Son cou est aussi long et fin que celui d'un cygne ou d'une danseuse étoile, et assez gracile pour que je puisse y refermer la main sans mal. Je ne serrerai pas fort. Juste ce qu'il faut pour la faire haleter, pendant que je la prendrai.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant