𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓 | Balade météorologique

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Je n'étais pas un menteur, mais j'avais énoncé un mensonge à mon éditeur juste avant mon départ.

Je ne comptais pas aller voir mon médecin.

J'avais déjà du mal à supporter les retombées des somnifères lorsque j'avais le malheur de suivre mon traitement. J'essayais de vivre sans, n'en faisant qu'à ma tête. La crainte d'en devenir dépendant m'effrayait, et je savais que c'était le risque premier. Le corps réclame ce qui lui procure du bien, et les médicaments rendaient le tout plus doux.

Me soigner me détruirait bien plus, j'en étais persuadé.

Six heures.

J'avais pu dormir six heures la nuit qui avait suivi. Pas de cauchemar, pas de réveil en sursaut. J'étais reconnaissant que mon inconscient me laisse en paix après toutes celles à attendre les yeux ouverts que les aiguilles tournent. Ce n'était toutefois pas suffisant pour me reposer entièrement.

Nous étions dimanche, un jour important pour moi. Un de ceux où je m'autorisais à rester chez moi pour lire, écrire sans pression et profiter de la tranquillité de mon appartement. Le café étant fermé, sortir n'avait pas d'intérêt.

Un livre ouvert entre mes mains, je m'endormais presque sur ses pages, ennuyé par l'histoire. C'était mauvais, barbant, la plume insipide. L'auteur était resté à la surface de son intrigue ; pas de pensées philosophiques, pas de messages au travers des phrases. On aurait presque dit que les mots étaient posés aléatoirement, comme s'il avait vomi toutes ses connaissances platement.

Je m'assoupis une première fois, ne luttant pas contre la fatigue. Ces moments étaient bien trop rares pour que je m'en passe, de toute façon. Une heure plus tard, je me levai pour me faire un café, délaissant mon regard s'échouer par la fenêtre. Il ne faisait pas très beau, le ciel était couvert et la pluie s'écrasait contre les vitres de mon appartement.

Je repris ma lecture, détournant souvent les yeux quant à l'inexactitude des propos exprimés sur les pages. Comment une chose similaire avait pu être publiée alors que des talents cachés se faisaient refuser chaque jour ? Quel gâchis.

Le sommeil me rattrapa à nouveau, sans que je ne m'en rende compte. Le livre tomba par terre et je ne me réveillai que bien plus tard dans la journée, complètement perdu. Une sensation d'oppression me prit, torturant mon cœur qui palpitait fort. Lentement, mais fort. Ça frappait. Encore. Encore. Encore. Et encore. Mon téléphone se mit à vibrer. Quelle heure était-il ? Le soleil se couchait. Position assise, la nausée me força à me pencher en avant. L'estomac à l'envers, il se tordait, des crampes m'immobilisèrent. La panique montait, elle anéantissait tout sur son passage. Le bourdonnement de mon appareil contre le canapé ne m'aidait pas à me calmer. Mes pensées s'embrouillaient, j'avais du mal à respirer. La vue trouble, je clignai plusieurs fois des yeux, mais rien n'y faisait.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant