a été écrit devant le lycée, avec une vingtaine de personnes autour.
Ordinaire, c'était peut-être le mot qui me correspondait le mieux, entre mal et bien, assez et trop. Peut-être trop parfois. Cigarette dans la main droite et un livre dans l'autre je réfléchissais sur tout, puis tout me semblait d'un coup trop. Cette cigarette pratiquement éteinte et ce livre bien trop ennuyant me semblait peut-être peu face à moi-même. Je me perdais, la cigarette se consumait bien trop vite avant que je ne puisse en profiter, ressentir aux plus profond de moi son mépris amer. Puis plus rien, elle s'était écoulée et j'étais maintenant frustrée, encore plus contre moi-même que je ne l'étais déjà. J'ai fermé le livre d'un coup sec et la sonnerie se fit retentir. Je devais maintenant me lever mais mes pensées semblaient bien plus lourdes que mes jambes aujourd'hui. Alors je n'ai pas bougé. J'ai cessé de vivre quelques instants et je me consumais à travers le regard des autres. Les autres. Ceux qui ne sont pas moi et je ne suis plus eux. Je me perdais dans leurs regards. Plus je me m'y perdais plus je me demandais si j'avais crée seule un tel désastre invisible et pétillant de couleurs tirant vers le mauve en moi. Un tel mépris de ma conscience propre est-elle malsaine ? Mes propos rendent l'environnement sourd et ma tête est à la recherche de réponses; pourtant j'ai cours de philosophie dans une dizaines de minutes et je m'y dois d'y être au plus vite. Peut-être que la cigarette s'est éteinte au meilleur moment, peut-être qu'elle s'est sacrifiée pour moi en faisant tomber ses sombres cendres. Mauve pull et pantalon noir étaient en ma compagnie, couleurs avec lesquelles j'ai peint mon désastre. Vision aveugle du désastre intérieur, me fera donc toujours pleurer.
