Une année inoubliable

Chapitre X

Le salon de Natsu était animé par la voix d'Erza, assise avec assurance sur le canapé, captivant l'attention de tout le groupe d'amis. Elle relatait avec vivacité les événements de la veille au domicile de Lucy. Natsu et Grey étaient installés de part et d'autre de la rousse, absorbés dans leurs pensées, tandis que les autres s'étaient confortablement installés autour d'eux. L'atmosphère oscillait entre détente et tension émotionnelle.

— Alors après l'arrivée surprise de ce type, vous avez décidé de rester, c'est bien ça ? demanda Loki.

— Non, Lucy nous a explicitement demandé de rester, rectifia Grey d'une voix calme, un doigt posé sur sa tempe.

— Elle me l'a confirmé bien plus tard, mais elle ne voulait pas affronter la vérité seule, poursuivit Erza. Après l'arrivée du livreur, nous nous sommes attablés pour poursuivre notre discussion.

#Flashback – la veille

— Je peux finir ma part avant de commencer ?

— Sting, objecta doucement la voix de Lucy.

— J'ai compris, acquiesça-t-il.

Il posa ses couverts sur son assiette, ses yeux plongés dans ses réflexions, avant de reprendre d'un ton plus sérieux.

— Après l'accident, je me suis réveillé dans une chambre d'hôpital, amnésique, dépourvu de souvenirs des deux dernières années. On m'a alors appris que j'avais été plongé dans un coma pendant un an. Les médecins ne pensaient pas que je me réveillerais, ils avaient même demandé à mon père de prendre la décision de me laisser partir un ou deux mois avant mon réveil. Sans surprise, il a refusé.

Erza croisa le regard du blond avec empathie.

— Et il a bien fait manifestement, conclut Erza.

— Si je ne me trompe pas, cela fait donc un peu plus d'un an que tu es sorti du coma, n'est-ce pas ? continua Lucy en digérant les informations.

— En effet.

— Et tu as mis autant de temps pour reprendre contact avec nous, commença-t-elle sur la défensive, ce qui fit grimacer Sting. Un message ou un appel ne t'est pas venu à l'esprit, non plus ?

— Lucy... commença Sting d'un ton contrit avant d'être interrompu.

— Ce n'est pas à lui que tu dois t'en prendre, Lucy. Ce n'est pas sa faute, il ne le pouvait pas, expliqua son père, un air coupable sur le visage. À ce moment-là, tu lui étais complètement étrangère.

— Étrangère ? Com...

— Sting ne savait pas qui tu étais avant peu. Je me trompe ? intervint le père.

— Non, en effet. Je l'ai découvert la semaine dernière en fouillant dans les affaires de mon père avant de lui faire cracher le morceau. Ce ne fut qu'après que certains souvenirs sont revenus au fil des jours qui ont suivi.

Lucy fixa Sting, le visage marqué par l'incompréhension.

— C'est difficile à croire... Je veux dire, comment est-ce possible que tu aies perdu la mémoire pendant si longtemps ?

Jude, le père de Lucy, reprit la parole, son expression empreinte de remords.

— C'est notre faute. Son père et moi avons pris une décision, une décision que nous regrettons amèrement maintenant.