Chapitre vingt-cinq : Peter

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Elle pose le stylo sur la table et je l'embrasse sur la joue.

- Bienvenue dans la famille Jones. Maintenant, casse-toi.

Je me redresse, l'ignore et me dirige dans le jardin. J'essaye d'être calme mais ce qu'elle vient de faire est plus qu'un coup bas. Pourquoi elle a fait ça ? Qu'est-ce qu'elle a foutu sur mon ordinateur ? Je sais juste que des données comptables ont été modifiées. Je m'allume une cigarette et je la vois sortir de la maison. Putain, pourquoi la vie avec Ashley Walker est aussi mouvementée ? En vingt-quatre heures, elle a été suivie, on s'est envoyé en l'air sur la plage, elle m'apprend qu'elle est stérile, elle a modifié des données de l'organisation et on se marie. J'ai l'impression de vivre à la vitesse de l'éclair. Je ne voulais pas me marier pour protéger cette putain d'organisation. Je l'aurai fait pour elle et toutes ces conneries qu'elle n'aurait pas pu vivre plus tard. Bon peut-être aussi pour emmerder mon père qui n'arrête de me rabâcher que Ashley n'est qu'une employée et que l'on est pas du même rang, qu'un Jones ne se marie pas avec ses employés. Ouais, ben là je n'avais que deux choix : la tuer ou le mariage. Je n'ai pas pu me résoudre à la tuer. Je pense que j'aurais été capable de tirer sur Kate si elle l'avait fait.

Je rentre dans ma chambre et commence à rassembler mes affaires dans mon sac. Je n'ai plus rien à faire ici. New York est sans surveillance. Venir ici avec Joanne et Kate était une belle connerie. S'il arrive quelque chose sur la côte Est, je ne serai pas prêt à agir à cause de ce foutu décalage. Alors même si on essaye de se relayer et qu'il y est toujours quelqu'un à l'affût, on peut facilement rater quelque chose.

- Joli mariage. Félicitations crétin !

Eryne. Pourquoi faut-il toujours qu'elle soit là quand je veux la paix ? Je l'ignore et continue de jeter mes affaires dans mon sac. J'ai l'impression d'être Ashley. Je comprends mieux pourquoi elle ne plie pas ses affaires. C'est vrai que ça va plus vite.

- Peter ! Je te parle ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ça ne te concerne pas alors retourne jouer à la maman et lâche-moi.

- Bravo ! C'est quoi la prochaine fois, tu me traites de pute ? Parce que c'est comme ça qu'on appelle une femme qui baise avec deux frères et leur soeur non ?

Pourquoi faut-il qu'elle s'y mette elle aussi ? Ce n'est pas possible. Dès qu'il se passe un truc avec Ashley, j'ai droit à la super leçon de moral de la femme qui s'est mariée pour de la thune et dont on doit subir ses moindres humeurs. Qu'elle aille se faire foutre.

Je récupère ma trousse de toilette. Je m'apprête à sortir quand l'objet attire mon regard. Son parfum. La seconde suivante, il est dans ma trousse de toilette. Eryne est toujours en train de me suivre à me hurler dessus.

- Qu'est-ce qu'elle a fait ? Ca ne peut pas être pire que t'annoncer qu'elle va crever ! Tu n'es qu'un connard, tu vas la laisser mourir toute seule.

- Mais je suis sûr que tu seras avec elle à ce moment-là.

J'ai envie de lui dire de ne pas la laisser mourir dans son sommeil, qu'il faut qu'elle dorme au minimum dix heures par jour, qu'elle surveille qu'elle s'alimente et d'éloigner tout briquet qui peuvent être à portée de main.

- Je veux rentrer ! Si elle rentre, je veux être là pour elle.

- Prends-toi un billet avec un peu de chance, vous aurez le même avion.

- Elle ne rentre pas.

Je manque de montrer mon intérêt pour ce que vient de dire Mila mais je l'ignore et continue de ranger mes affaires. Comment Ashley a fait pour faire sa valise aussi vite ? C'est simple, elle n'a même pas pris sa valise. Elle n'avait qu'un sac à main en partant.

[L.2] LOVE & SONGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant