9.La sorcière

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Au soleil de midi je sors la marmite de son trou. J'allume un feu grondant qui illumine mon antre de rouge. Les ingrédients sont éparpillés et attendent leur sort, moi je me mouche le nez et garde la morve.

Première étape de la recette de grand-sorcière : commencer par les pattes de grenouille que l'on met toutes entières. Cracher dans le plat pour donner un peu de goût, puis verser un demi-litre d'urine de Yeti.

Laisser fermenter et fondre les grenouilles, puis ajouter la morve précédemment prélevée. Bien touiller - c'est essentiel ! Et observer.

La potion est verte, il faut ajouter des ailes de fées. Mais selon l'intensité de la couleur, j'en incorporerai quatre, cinq ou six poignées. Je tousse bien fort dans ma manche et prends de grosses louches de fées. La potion tourne blanc cassé, couleur du lait caillé.

A partir de là, j'ajoute une cuillerée de crottes séchées. Il ne faut pas oublier de mélanger avec la grosse cuillère en acier. La forte odeur me rentre dans les trous de nez, et je les sens se déboucher.

Une fois la potion refroidie, je vide le contenu de la marmite dans un gros bol. Je le pose sur la table, et mes fesses sur la chaise en bois.

Mais alors, la potion n'est pas pour un quelconque enfant gâté ou des parents trop gentils ? Non, voyons ! On ne se sert pas de sa morve pour créer des produits toxiques ! Avec ce remède, je combats le mal par le mal ! J'avale mes microbes et la toux qui me grattait la gorge se tasse.

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