Chongyun savait qu'il rêvait. Il savait que ce n'était qu'un mauvais rêve qui arrivait quelque fois lorsqu'il repensait à son enfance.
Après le passage surprise de sa tante, ses yeux finiraient par se fermer lourd de sommeil, lourd de fatigue. Il lui arrivait souvent de se souvenir des moments passés avec sa mère adoptive et les histoires sur la vie que lui racontait son père qu'il avait toujours connu vieux. Contrairement à ce qui pourrait être imaginé, et à ce qu'il racontait à tout ceux qui lui demandait, Chongyun vivait bel et bien chez sa famille biologique, avant. Il l'avait effectivement toujours connu. Pendant un court instant de son enfance certe, mais il l'avait fait. Mentir sur ce genre de choses était très certainement mal vu du côté moral de la chose, mais le jeune homme ne faisait pas tout ceci par amusement. Cette histoire remontait à bien longtemps à présent mais chaque fois que le sommeil le prenait, ses rêves ne pouvaient s'empêcher de revenir à cette époque pourtant révolue. L'étudiant n'avait jamais cherché à recontacter sa famille biologique pour la simple et bonne raison qu'il n'avait plus vraiment besoin de son aide. Passé une parti de son enfance à l'orphelinat et une autre partie de son adolescence aux côtés de sa tante l'avait aidé à apprendre beaucoup de choses, énormément de choses.
Chongyun se rappelait parfaitement du regard de sa mère, qui ne lui tenait pas la main, mais agrippait avec une certaine force son poignet pour l'emmener dans "un endroit où il pourrait peut-être guérir". Il ne connaissait que trop bien ce regard car elle ne l'avait jamais lancé à son égard. Il ne l'avait jamais vraiment vu mais il pouvait le sentir, sentir un sentiment d'effroi et de peur constante envers sa personne. Et Chongyun savait pertinemment qu'il n'était rien pour elle. Au début, il s'y sentait coupable mais il avait finit par comprendre lorsqu'il mit le premier pied dans cet endroit dont il ne connaissait rien. Il comprit bien jeune qu'il ne fallait s'attrister pour des choses qui étaient elle-même dépourvu de toute empathie.
Chongyun rêvait donc parfois de ce genre de souvenirs mais cette fois-ci, il s'était remémoré des moments douloureux qu'il pensait avoir renié de son cœur comme de son corps. Mais les blessures avaient beau cicatriser, il était certain qu'une trace de cette douleur resterait quelque part. Le jeune homme évitait alors tout type de monde de peur de faire ressurgir toute cette douleur. Pour éviter de tout perdre aussi brutalement qu'avec ses anciens parents. Mais, visiblement, Xingqiu avait finit par l'attraper et le noyer dans cette zone qu'il trouvait inconfortable et parfois terrifiante : l'incertitude.
Chongyun détestait avoir l'impression qu'il n'avait pas le contrôle sur lui-même et ses propres décisions, il détestait être confronté à une situation dont il n'était pas sûr du résultat et il détestait par dessus tout ressentir un quelconque sentiment néfaste d'instabilité. Peut-être que quelques années suffiraient à cette peur pour devenir une simple banalité mais pour le moment, son attention à ses propres sentiments était bien trop forts pour être négligés.
Lorsque Chongyun ouvrit les yeux de ce long sommeil qu'il ressenti au plus profond de son âme endormie, la première chose qu'il vit était la couleur innocemment blanche de son plafond tout à fait banal. Il n'avait rien de spécial. Pourtant, lorsqu'il le regardait d'un œil intense, l'étudiant ne pouvait s'empêcher de se noyer dans la couleur de la naïveté, de l'innocence et de la bienfaisance que ses yeux pâles observaient comme l'on pourrait admirer une œuvre picturale.
D'un mouvement las, Chongyun décida enfin de se lever de ce canapé en cuir. D'un mouvement lent et méticuleux, ses yeux balayaient tout l'espace dans lequel il se trouvait et n'y voyaient plus la silhouette si singulière de la femme qui lui avait rendu visite. Chongyun se demandait si toute cette scène ne faisait pas finalement parti de son imagination avant d'avaler durement lorsqu'il se mit à examiner tout son corps. Il soupira, soulagé de ne pas y trouver un quelconque défaut pour se rendre finalement compte que ses doigts lui faisaient affreusement mal. Son petit épisode de panique ne l'avait visiblement pas laissé sans traces puisqu'il fallait évidemment qu'il n'oublie pas que ce genre de chose lui arrivait aussi. Très rarement certe mais il fallait bien le prendre en compte et rien que d'y penser, sans même s'en rendre compte, le bout de ses doigts rugueux de travail manuel, tremblaient à nouveau sous ses yeux spectateurs de la scène. Mais concrètement, Chongyun ne faisait rien pour arrêter ces secousses, car comme à chaque fois, cela finirait par s'en aller seul pendant que son esprit irait vaquer à d'autres occupations. Il avait l'habitude, ça allait, tout allait retourner à la normal.
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LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]
Fanfiction𝐂𝐡𝐨𝐧𝐠𝐲𝐮𝐧 se pose beaucoup de questions depuis qu'il est en âge de comprendre les choses. Mais beaucoup de ces questions lui restent sans réponses. Il ne sait pas pourquoi il se retrouve à faire des études de droits pour devenir juge ; pourqu...