Cela faisait une bonne heure que j'étais dans ma chambre à essayer de rattraper cette semaine à l'hôpital. Je ne pouvais plus perdre de temps. Je répondais aux mails, regardais un peu les dernières nouvelles sur les réseaux sociaux, ce qu'il se disait sur George et Pierre. J'essayais de reprendre le retard que j'avais pris. On toqua à la porte mais je ne répondis pas. Je ne voulais pas être dérangée. Puis on toqua encore.
« Quoi ? M'enervai-je.
- Oh, je t'embête pas.
- Rentres Pierre, c'est trop tard.La porte s'ouvrit et je levai les yeux pour découvrir Pierre, propre sur lui, habillé en costard.
- Tu vas où comme ça ? Demandai-je.
- J'ai un rendez-vous.
- Amoureux ?
- T'en poses des questions.
- T'as raison, tu voulais quelque chose en particulier ?
- Non, enfin si. Est-ce que tu peux m'aider à mettre ma cravate ?
- Pierre, tu m'énerves. Allez viens là.Il s'approcha comme un enfant et je lui attachai sa cravate.
- En tout cas si c'est un date, elle a de la chance. T'as jamais fait ça pour moi.
- Je vais partir de là avant que cette conversation ne devienne trop bizarre, rigola-t-il. Merci.
- Cette situation est déjà assez bizarre non ?
- En vrai je sais que c'est pas ce que tu voulais mais je pense que c'est le meilleur endroit pour toi. Londres c'est tellement cher et puis pour les colocations, les gens sont vraiment très étranges, je ne voulais pas que tu tombes sur quelqu'un de mal intentionné.
- D'ailleurs on fait comment pour le loyer ?
- Laisses.
- Pierre, je vais pas profiter de ta gentillesse.
- Trouves ton appartement à Paris et on en reparle après. Bon, travailles et te couches pas trop tard. Je rentre pas très tard donc je t'emmènerai voir Toto demain, j'ai des choses à faire à l'usine.
- Merci, profites de ta soirée.Je lui fis un grand sourire avant de me replonger dans mes mails.
Samedi 1er mars
Je me réveillai en sursaut. Je m'étais endormie devant mon ordinateur mais du bruit dans le salon m'avait effrayé. Je sortais lentement de la chambre pour me diriger vers la pièce de vie. Je me précipitai sur Pierre quand je le vis complètement affalé sur le canapé. Ses vêtements étaient déchirés mais il n'avait pas l'air gravement blessé.
« Pierre!
- Mmh, grogna-t-il.Je me mis a genou à côté de sa tête et essayai d'examiner la situation.
- Pierre, aides moi un peu, on va t'allonger sur ton lit.
Je le pris par la taille et il mit sa main autour de mon cou. Dans un cri de douleur, il s'allongea difficilement sur son lit.
- T'as mal où ?
- Partout.
- Je vais t'enlever tes vêtements, si je te fais du mal, ne crie pas.J'enlevai ses chaussures, puis son pantalon. Je découvris des plaies et brulures sur ses jambes. Puis quand je voulus détacher les boutons de sa chemise, il m'attrapa le poignet. Je levai mes yeux et vis dans on regard de la peur, de la honte et de la tristesse.
- Laisse moi faire Pierre.
Il me lâcha et je découvris avec effroi un corps meurtri par des coupures, des cicatrices, des hématomes.
- Qu'est ce que tu m'as fait Pierre...
À peine j'eu prononcé ces mots, que je l'entendis sangloter. Il était inconcevable pour moi qu'un homme aussi fort que lui se fasse à ce point marcher dessus. Je m'approchai de son visage pour essuyer ses larmes.
- Tu m'expliqueras quand tu voudras. Ne pleure pas. Je reste avec toi.
Je m'allongeai dans le lit à côté de lui et le pris dans mes bras. Il prit ma main gauche et l'embrassa avant d'essayer de pleurer en silence. J'avais aimé cet homme du plus profond de moi et le voir dans cet état me brisa le coeur. Comment avait-il pu en arriver là ? À quelques jours du début de la saison. Comment était vraiment sa vie depuis 2 ans ? Était-ce de ma faute ?
Je m'endormis alors avec toutes ces questions dans ma tête.
Mon réveil sonna à 7h00. J'avais somnolé le reste de la nuit. J'étais retournée dans ma chambre après de longues minutes à calmer Pierre qui enchainait cauchemar sur cauchemar. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa vie et dans sa tête mais le voir comme ça, aussi désorienté, me faisait du mal. Je me levai, mis le sweat que j'avais récupéré de Pierre cette nuit et partis le voir. Quand j'ouvris la porte, il dormait encore. Je m'approchai de lui et remarquai que des gouttes de transpiration dégoulinaient de son front. Il était chaud, brulant et des larmes coulaient encore sur ses joues. J'étais désemparée. Je lui caressai un peu le visage et partis récupérer une serviette froide à mettre sur son front. Tout de suite il se détendit. J'installai une chaise à coté de lui et lui pris la main. Il ouvrit peu à peu les yeux et je lui souris.
« Je vais pas tarder à partir pour Berckley. Restes là.
- Non j'ai des choses à faire aussi, répondit-il d'une voix faible.
- Pierre écoutes moi. Je leur dirai que tu es malade. Tu es brulant et trempé, t'as à peine dormi de la nuit et tu as besoin de repos. Restes là.
- Chiara...
- Pierre c'est non négociable. Je rentre dès que je peux.
- Il te va bien ce sweat.
- Tes sweat-shirt me vont toujours bien, rigolai-je en me levant.
- Merci, dit-il en me prenant la main. Merci vraiment.
- Tu m'expliqueras ?
- Je sais pas...
- Expliques moi maintenant, dis-je en me rasseyant.
- Je suis dans la merde Chiara. Je dois de l'argent à des mecs.
- Comment ça ?
- Quand j'ai déménagé à Londres, j'habitais dans un quartier qui craignait. En fait j'étais la cible de tout le monde. Je ne sais pas à quel moment je me suis dit qu'habiter dans ce quartier était une bonne idée. Les gens voulaient ma tête. Un homme voulait ma tête. C'était une histoire de sponsor. Enfin de sponsor que j'avais eu. Je veux pas te prendre la tête avec ça...
- Pierre...
- Non mais quand j'étais jeune j'avais un sponsor qui a donné beaucoup d'argent. Il est arrivé pile au moment où j'en avais besoin alors mes parents ont accepté, tête baissée. Il s'est avéré que l'argent de ce sponsor venait du marché noir, des drogues et du traffic d'enfants. Dès que mes parents ont su ça, ils ont arrêté le contrat, mais l'argent avait déjà été versé et on en avait extrêmement besoin. Donc on l'a pris et on a financé mes années en monoplace. Quand je suis arrivé à Londres, cet homme me cherchait. Il voulait son argent. Et je ne sais pas comment j'ai trouvé cet appartement mais je me suis retrouvé dans le même quartier que lui. Tout le monde était au courant.
- Et t'es parti où hier soir ?
- Depuis que je suis arrivé à Londres et que cette histoire a éclaté, je joue aux jeux d'argent contre lui. C'était le deal.
- Le deal ?
- Au début je ne voulais pas lui redonner l'argent. Alors on a fait un deal. Il gagnerait l'argent qu'on mettrait en jeu.
- Pierre...
- Je suis tombé dedans comme une merde. À chaque fois ça dégénère. Je veux régler mon problème de mon côté mais à chaque fois que je vais jouer dans les souterrains des immeubles de mon ancien quartier, je me fais frapper. Ils sont à 6 ou 7 sur moi pour que je sois mal en point pour jouer...
- Mais tu sais que cette histoire est grave ?
- Je sais mais personne n'est au courant. Je te fais confiance.
- Pierre je pourrais pas. Te voir comme je t'ai vu cette nuit c'était trop pour moi. Pierre, tu dois régler cette histoire.
- Je ne peux pas. J'ai zéro solution.
- Je suis ta solution.
- Chiara, je ne veux pas que tu t'occupes de mes problèmes.
- Soit je m'occupe de toi, soit tu t'occupes de toi. Mais j'ai pas l'impression que tu sois très doué avec la deuxième option. Qui est au courant de ça ?
- Personne.
- Alors si tu veux demain on part voir tes parents pour leur expliquer la situation et on trouve une solution. Maintenant je vais à Berckley. Il te faut un jour de repos. Donne moi ton téléphone. Tu restes au lit, je reviens ce midi. Je m'occupe de toi. Et demain on va en Normandie.
- Chiara, arrêtes ça.
- Pierre. J'ai vécu les meilleurs mois de ma vie avec toi. Je ne me le pardonnerai pas de te voir te détruire comme ça alors que je peux t'aider.Ma main gauche dans la sienne, je caressai son visage avec ma main droite puis je l'embrassai sur le front et récupérai son téléphone pour finalement aller me préparer pour prendre un taxi direction le siège Mercedes.
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Une nouvelle intrigue! Dites moi ce que vous en pensez.
Maria.
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Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2
Fanfiction2 longues années sans se parler, sans se voir, sans rien savoir l'un de l'autre. 2 longues années à essayer de s'oublier. Tout a changé mais personne n'a oublié. Personne, même pas Chiara et Pierre. On dit que l'amour triomphe toujours, mais 2 anné...