Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

XXIII - Lewis

J'arrivais à l'usine encore fatiguée de la dure nuit. Je croisai différents collègues et arrivai devant le bureau de Toto.

« Pierre n'est pas avec toi ? Il devait venir faire du simulateur, demanda George quand il me vit.
- Il est... euh il est malade.
- T'as l'air fatiguée. Je suis sûre il s'est passé quelque chose entre vous, sourit George.
- Il s'est rien passé. Il est malade et on a passé une nuit horrible...
- On ?
- Écoutes, j'ai entendu Pierre crier de douleurs. J'ai essayé de le soigner la moitié de la nuit. Je t'avoue que je n'ai pas beaucoup dormi.
- À ce point ?
- Oui, mais ça ira ne t'en fais pas. Tu pourras prévenir les autres ?
- Bien sûr, tiens voilà Toto.
- Bonjour Chiara! George, tu es au simulateur aujourd'hui ? Où est Pierre ?
- Il est malade, surenchéris-je directement.
- Ça va aller ?
- Oui oui, je passe le voir ce midi, ne vous en faites pas.
- Parfait, on se revoit tout à l'heure George, Chiara je t'en prie, Lewis nous attend.

On entra dans la salle dans laquelle Lewis était assis au fond. Je m'installai à côté de lui et Toto prit la parole.

- Chiara, j'espère que ça va mieux. Tu nous as fait une belle frayeur, commença Toto. Je vous ai réuni ici pour qu'on parle ensemble de la saison qui arrive. Comme vous le savez, Pierre et George peuvent jouer le titre et la voiture a été particulièrement bonne pendant les essais pour voir une belle bagarre en interne comme avec les autres écuries. On va essayer de garder une ambiance saine. Ne refaisons pas comme en 2016, pas vrai Lewis ?
- Oui Toto, je pense vraiment que Pierre et George peuvent réussir à travailler ensemble. Quant à nous Chiara, on va essayer de redonner l'image que Mercedes a eu pendant plusieurs années avant la domination Ferrari. L'année dernière je n'étais pas beaucoup présent, j'avais besoin de me retrouver et de partir un peu de ce monde, un peu comme toi à vrai dire. Mais cette année, je suis motivé à donner une belle image de l'écurie. Tu es avec moi ?
- Oui, répondis-je, évidemment.
- J'aimerais organiser des réunions hebdomadaires. Le plus important dans une écurie, et ce qui a manqué en 2016, c'est la communication. Avec Nico, nous étions chacun dans notre monde à vouloir battre l'autre quoiqu'il advienne. Mais la Formule 1 c'est aussi un sport d'équipe. Sans son équipe, un pilote n'est rien. Alors nous devons communiquer en interne et en externe. Je me souviens de Ferrari en 2022 quand Charles n'arrêtait pas de dire que la communication interne était très bonne alors que de l'extérieur, on voyait que tout allait mal. Je ne veux pas ça. Je ne veux pas qu'on se fasse passer pour des clowns. Alors oui il va y avoir de l'enjeu en piste et en dehors de la piste. Chiara, tu vas devoir gérer les garçons. Ils ne doivent pas dire n'importe quoi à la presse, encore moins si ils n'en ont pas parlé en interne.
- Qu'on soit bien clair, continua Toto, il n'y aura aucun traitement de faveur. Ça vaut pour nous, en ce début de saison, il n'y aura aucun pilote numéro 1. Et si au cours de la saison, l'un des deux se démarque et que l'autre n'a plus sa chance au championnat, on discutera et on prendra une décision d'équipe. Mais Chiara, ça vaut aussi pour toi. On connait ton passé avec Pierre. Je ne veux pas savoir votre situation actuelle mais en aucun cas elle doit impacter sur les performances de Pierre ou sur l'ambiance au sein de l'écurie, c'est bien clair ?
- Oui, Toto. Nous sommes tous les deux d'accord, Pierre et moi. Nous somme à présent collègues et non plus ex. Nous sommes tous les deux passés à autre chose et nous sommes sur la même longueur d'ondes.
- Très bien, je suis content de le savoir, conclut Toto.
- Je pense que ce sera tout pour aujourd'hui Chiara. Tu es disponible la semaine prochaine pour qu'on se revoit et qu'on discute un peu de sur ce dont on peut parler sur les réseaux sociaux et dans les différentes interviews avec les garçons ? Me demanda Lewis.
- Je pars en Normandie ce weekend et je vais essayer de visiter des appartements sur Paris en début de semaine mais je pense que jeudi prochain je peux être sur Londres.
- Parfait, on va essayer de partager des ondes positives avant la reprise de la saison.
- Dans ce cas là, Lewis, Chiara, je vous laisse gérer ça entre vous. Chiara, tu diras à Pierre de m'appeler pour qu'on reprogramme ses rendez vous, en visioconférence si besoin.
- Pas de soucis, je retourne le voir là, je lui dirai!

On sortit de la salle de réunion et je retournai à Londres. J'entrai dans l'appartement et me dirigeai vers la chambre de Pierre avant même de déposer mes affaires. J'ouvris la porte et le vis dormir paisiblement. Je décidai de ne pas le déranger et partis préparer à manger tout en réservant des billets d'avion pour Paris et de train pour Rouen le soir même. J'étais extrêmement stressée de revoir Pascale et Jean Jacques. Après notre rupture, Pascale m'avait envoyé un message des plus bienveillants pour me rassurer et me rappeler qu'elle serait toujours là pour moi si j'en avais besoin et que Jean Jacques et elle m'accueilleraient toujours. Cependant, la situation était très étrange. D'abord, je revenais à Rouen avec Pierre mais en plus de cela, je sentais que la tension pourrait monter avec ses problèmes d'argent. Je voulais être là pour lui et l'aider à régler ses soucis mais en vérité je le motivais juste à en parler à ses parents. Je connaissais les parents de Pierre, très protecteurs avec leur dernier fils. Je sentais que je ne me sentirais pas à ma place lors de cette conversation mais je devais prendre sur moi. Pierre devait régler ses soucis avant que la saison commence, il n'avait pas le choix.

Je mis mes écouteurs et préparai le repas du midi quand je sentis une présence derrière moi. Je sursautai quand un souffle chaud s'approcha de ma nuque. Je me retournai rapidement et me retrouvais à quelques centimètres du visage de Pierre. Je plongeai mes yeux dans les siens et les quelques secondes devinrent une éternité. Puis Pierre me prit un écouteur et commença à gouter le plat que je concoctais. Il fit une mine de dégout quand il mangea. Je fronçai les sourcils et il rit.

- Tu y as presque cru, rit Pierre.
- A quoi ? Ton manque de gout ?
- Mon manque de quoi ? Commença-t-il à me menacer avec les cuillère pleine de sauce tomate.
- Laisse moi finir de te préparer à manger. Sans moi tu serais rien.
- C'est vrai, merci maman.
- En parlant de ta mère, préviens là qu'on arrive ce soir, j'ai tout réservé.
- Je suis pas prêt à leur dire...
- Et tu crois que je suis prête à revoir tes parents alors qu'on est séparés pour de bon ? Alors tu vas prendre ton courage à deux mains et tout leur dire et je serais là pour t'aider.
- C'est vrai ça, t'es stressée de revoir ma mère ? Me taquina-t-il.
- Oui, extrêmement.
- C'est vrai ?
- Oui, vraiment. La situation elle va être trop bizarre et puis j'étais vraiment très proche d'elle. Elle m'a toujours dit que les portes étaient grandes ouvertes pour moi mais c'était vraiment étrange de venir trouver du réconfort chez les parents de son ex.
- Je savais pas qu'elle t'avait dit ça.
- Après notre rupture elle m'a assurée qu'elle serait toujours là pour moi. C'est vrai que quand je t'ai quitté, j'ai pensé qu'à moi et pas au mal que je pouvais faire autour.
- Et t'as eu raison. Alors on se le mange ce repas
- Mets la table, j'arrive.

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Nouveau chapitre, enjoy!

Maria.