XXVI - La saison

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Jeudi 13 mars

La saison commençait enfin à Melbourne. A 10 heures j'avais une réunion d'équipe. A 14 heures je devais accompagner George et Pierre à la conférence de presse. A 17 heures, c'était les interviews. Et ce soir, comme à l'époque, mes collègues des autres écuries m'avaient invitée à boire un verre. J'étais tellement excitée à l'idée que tout s'enchaine. Je me préparai tranquillement pour ce premier jour de la saison. Puis je pris ma voiture pour arriver un peu plus tôt au circuit. Je rejoignis le motorhome mais je sentais déjà cette excitation et cet enthousiasme de weekend de course. L'adrénaline monta d'un coup et je fermais les yeux quelques minutes pour profiter. Je sentis une masse sauter sur moi.

« Chiara! Ça commence enfin!
- Oscar! Lâches moi, rigolai-je. T'es un gamin, arrêtes ça. T'es l'ennemi je te rappelle.
- Je serais jamais ton ennemi.
- C'est vrai ça.
- Alexandra m'a dit que tu sortais avec eux ce soir, je peux venir ?
- T'es un enfant. Et c'est non. Je ne sors plus avec des collègues et des pilotes en même temps, j'ai assez donné.
- Non mais Chiara, pouffa Oscar. Il se passera jamais rien.
- Laisse moi tranquille, tu siffles dans mes oreilles.

Je le poussai légèrement et entrai dans le motorhome Mercedes. Je dis bonjour à mes collègues et pris un café dans la salle commune.

- T'es prête pour cette longue saison Chiara ? Me demanda Olliver, un collègue ingénieur.
- Je suis plus qu'excitée. Puis commencer par l'Australie, c'est juste génial.
- C'est vrai que Melbourne est une chouette ville. Mais le décalage tabasse un peu, rigola-t-il.
- Je crois que je vais vite me réhabituer, continuai-je.

On parla encore quelques minutes puis je vis Pierre et George, accompagnés de Toto, entrer dans la salle de réunion ce qui signifiait qu'il était bientôt l'heure. Je me levai, me servis un nouveau café pour tenir ces deux heures et rejoignit l'équipe.

- Bonjour Chiara, me dit Toto quand j'ouvris la porte.
- Bonjour!
- Chiara, viens là! M'indiqua George.
- Tu veux me dire quelque chose ?
- Non non, juste te faire chier pendant deux heures, rigola-t-il.

On attendit les derniers collègues et Toto prit la parole.

- Bienvenue à Melbourne pour cette nouvelle saison. Comme on l'a vu à Barcelone, la voiture répond très bien. C'est une bonne chose mais ne nous précipitons pas. La saison va être particulièrement longue et rude. Tout peut arriver. James ?
- Bonjour à tous! Avec George et Pierre au simulateur en ce début de semaine, nous avons fait évoluer un peu la voiture. Cependant, Melbourne est un circuit très particulier alors demain en essais libres, nous allons tester différents régales sur les deux voitures. Mais je pense que ça peut bien fonctionner.
- Très bien. Merci, reprit Toto. Comme vous pouvez le voir, Lewis n'est pas là ce weekend. Chiara, tu seras seule en charge des différents médias. Pierre, George, quelque chose à ajouter
- Mmh, je ne pense pas, répondit Pierre. On va essayer les voitures demain et si besoin on fera des modifications pour l'après midi.
- Oui, parfait.

La réunion continua durant 2 heures puis Toto nous lâcha. On avait débriefé un peu des essais hivernaux et on avait parlé du calendrier, des points faibles et des points forts de chaque voiture adverse. Nous étions motivés. Après avoir mangé un repas rapidement, je décidai de faire le tour du circuit.

- George!
- Chiara.
- Caches ton excitation! T'as pas un vélo ou un trottinette pour moi ? Je veux vous accompagner pour faire le tour du circuit.
- On veut pas de toi!
- Pierre ?
- C'est bien parce que je t'en dois une, sourit-il.
- Tu ne me dois rien mais c'est gentil.
- Tu lui dois quoi ? Interrogea George.
- Rien, rien.
- Vous avez déjà des secrets. Je vais tenir la chandelle pendant toute l'année.
- Arrêtes ça George, rigolai-je.
- Non mais sérieusement, moi je pense qu'il y aura toujours un truc entre vous. Ça se voit. Je sais même pas comment Toto il a pu se dire que t'embaucher était une bonne idée.
- George, tu vas trop loin là. Toto m'a embauchée parce que ton écurie avait besoin de moi. Rien à faire que Pierre soit là ou pas. Il n'y a encore une fois rien entre nous et je vais arrêter de me répéter à longueur de journées.
- T'es sur la défensive.
- Tu m'étonnes que je sois sur la défensive. Pierre, je peux avoir un vélo ? Je vais faire le tour toute seule, m'énervai-je.
- Chiara!
- Non, George, c'est bon. J'arrêterai ça quand tu seras passé à autre chose.

Je récupérai le vélo que Pierre m'avait donné et partis en trombe faire des tours de circuits. La journée avait si bien commencé et je ne comprenais pas pourquoi George avait dit ce genre de choses.

- Chiara, pas si vite, attends moi!

Je freinai et attendis Pierre, sur son vélo.

- Des fois je me demande ce que je fais là, lui dis-je.
- Tout le monde sait pourquoi tu es là, t'es la meilleure. T'as réussi à trouver un appartement à Paris ?
- Oui. Je ne passerais pas beaucoup de temps à Londres. Merci de m'avoir hébergée un peu.
- Ma mère était heureuse de te revoir, même si le contexte n'était pas simple.
- Ça se passe comment maintenant ?
- J'en ai parlé a mon avocat. Tout ça va partir au tribunal. Si je gagne, je n'aurais rien à lui verser. Si je gagne, il ira en prison.
- Le procès est quand ?
- Au mois de novembre.
- Tu voudras que je vienne ?
- Si ça te dérange pas.
- Je serais là. Et je tiens mes promesses, moi, lançai-je.
- Chiara... pourquoi on rumine toujours le passé, dis moi ?
- J'en sais rien...
- On arrête ça ok ? On parle du présent. T'es contente de retourner à Paris ?
- Très. Je vis pas très loin de chez Georgia en plus.
- Elle va comment ?
- Super! Elle a un copain depuis 3 ans maintenant! Elle est super heureuse et je suis super heureuse pour elle.
- Vous deux vous avez toujours eu une relation incroyable. Je me disais ça quand on était ensemble. Vous vous êtes bien trouvées.
- C'est vrai que sans elle, je ne sais pas ce que je ferais.

On continua de parler jusqu'a revenir dans le paddock où les garçons se préparèrent pour la conférence de presse. Elle était particulièrement importante puisque c'était la première de l'année. Les pilotes étaient encore répartis par 5. George passait à 14h avec Oscar, Max, Alex et Carlos. Pierre était de 15h.

- Max, comment appréhendez vous cette nouvelle saison ? Demanda un journaliste.
- Confiant. La voiture fonctionnait bien à Barcelone. Mais certains ont du cacher leur jeu. Alors je n'ai qu'une hâte, c'est de monter dans la voiture et voir ce que ça donne pour tout le monde demain matin.
- Carlos, c'est votre 5ème année chez Ferrari avec un coéquipier champion du monde, quelle a été votre préparation hivernale ? Demanda un autre journaliste.
- Rien n'a changé. J'ai toujours la motivation de battre le champion du monde. Je pense avoir les cartes en mains pour y arriver. Cet hiver, j'ai changé ma façon de voir les choses mentalement parlant. Je pense être plus fort que jamais.
- Oscar, c'est un grand prix à domicile pour vous, à quel point avez vous hâte ?
- Je suis très excité à l'idée de courir à domicile, pour le grand prix d'ouverture de cette saison. J'ai vraiment très hâte de cette année. Je sens la voiture compétitive.

Les journalistes continuèrent à poser des questions et les groupes changèrent. Je retrouvai George dans une autre salle.

- T'as été parfait!
- Tu m'en veux pas Chiara ? Je suis désolé pour tout à l'heure. En vrai je suis bête parce que je sais que la situation est délicate et que s'il se passe quelque chose, c'est l'équipe qui en pâtit.
- Si tu reconnais ton erreur tant mieux.
- Mais Chiara, n'oublie pas ce que je t'ai dit, sourit George.

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Ça fait longtemps dis donc, j'espère que ça vous plait.

Maria.

Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant