XXVII - La course

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Dimanche 16 mars

Je rentrai dans le paddock vers 9h00. J'étais une des premières. Nous étions en jour de course mais l'atmosphère était détendue. J'en profitais. Je pris un café et partis me balader un peu dans le paddock. Je croisai quelques personnes avec qui je parlai. Plus les minutes passaient, plus les gens arrivaient et l'atmosphère changea peu à peu. Je retournai dans le motorhome et me dirigeai vers George que j'aperçu au loin.

« Chiara! Tu es matinale!
- Je suis là depuis 1h30 déjà. J'ai pas réussi à me rendormir.
- Tu es stressée ?
- Un peu. Les émotions, les souvenirs, tout revient à la surface. Puis c'est pas des essais là, c'est la course, le début de la saison.
- Ça va bien se passer!
- Et toi, tu te sens comment ?
- Très motivé.
- Et Pierre ?
- Tu le connais, s'il n'est pas là c'est qu'il dort encore, rigola George.
- Toujours le même celui là.

On continua à discuter autour d'un café et les mécaniciens nous rejoignirent. Ils voulaient discuter des dernières modifications à faire : quel casque utiliser, les dernières modifications du volant. Le coach de George arriva ensuite pour la préparation d'avant course. Je me dirigeai alors vers le garage où j'essayai de prendre un maximum de photos et de vidéos pour enrichir les réseaux sociaux. J'aimais toujours mon métier.

L'heure de la course arriva vite et je m'installai dans le garage, casque sur les oreilles. Je scrutai attentivement les moindres faits et gestes de mes pilotes. Je commençais à me réadapter à ce monde. Je commençais à reconnaître le moindre tic de Pierre. Il était concentré, plus que jamais. En parlant à ses parents de ses problèmes d'argent, un poids s'était enlevé de ses épaules. Je le sentais léger. Ce weekend, Mercedes avait dominé mais Charles était aussi très en forme. J'étais heureuse pour lui et si fière mais je me demandais aussi si la possible rivalité avec Pierre n'allait pas entraver leur relation. Le bruit des moteurs me fit reprendre mes esprits. La course allait commencer et l'adrénaline monta en moi. Les voitures s'élancèrent pour le tour de formation et se replacèrent sur la grille quelques minutes plus tard. George était en pôle devant Pierre. Charles et Max en deuxième ligne. La caméra se concentra sur le visage et les yeux déterminés de Pierre avant qu'il ne baisse sa visière. Je m'agrippai à la chaise quand les feux passèrent au vert. La bataille à 4 était rude. Au premier virage, Max avait dépassé Charles et se faisait pressant sur Pierre. George resta premier.

La course se déroula sans incident majeur. Je gardai aussi un oeil sur Esteban et Oscar qui étaient 5ème et 6ème. J'étais fière d'Alpine et de ce que cette équipe était devenue. Elle s'était imposée comme une force majeure de la grille et prévoyait de grandes choses. Oscar avait donc été promu après avoir impressionné beaucoup d'équipes et un autre jeune promettait un avenir radieux à l'écurie française.

Je me concentrai sur les écrans et le drapeau à damiers se baissa sur George. Quelques secondes plus trad, Charles et Pierre franchirent la ligne d'arrivée. Ils garèrent leur voiture au pied du podium et toute l'équipe les rejoignirent. Pierre et Charles se félicitèrent et je vis dans leurs yeux de la fierté mélangée à de la rivalité saine. God Save the King retentit dans l'enceinte du circuit et je rejoignis les pilotes en zone d'interview. Toto m'avait dit d'accompagner Pierre car il y avait plus de chances qu'on lui pose des questions délicates qu'à George, en référence à sa possible rivalité avec son meilleur ami.

« Bravo Pierre! Lui dis-je en souriant.
- Je suis content mais qu'est ce que je la voulais cette 2ème place.
- Je sais. Mais je sais aussi qu'avec Charles ça va continuer toute la saison et que ça va se jouer sur le fil du rasoir à chaque course entre vous 4.
- Au moins c'est interessant à regarder non?
- Oui très, m'amusai-je.
- Pierre, que pouvez vous nous dire de cette première course ? Demanda un journaliste français.
- Très positif même si nous n'étions pas très loin du doublé. Les Red Bull ont bien caché leur jeu lors des essais à Barcelone mais je crois que notre voiture et très compétitive. Ça annonce que du positif pour l'année à venir.
- Parlez nous de la rivalité avec Charles.
- Il n'y a rien à dire. Vous savez, ce n'est pas parce que c'est Charles que je vais être plus gentil, au contraire. Je respecte tous les pilotes sur cette grille, mais dès que nous baissons nos visières, nous sommes comme des lions ne cage et rien ne peut nous arrêter.
- Et votre relation avec George ? On se souvient de 2016 entre Lewis et Nico...Nous sommes des pilotes d'expériences. Nous avons envie de gagner mais nous avons aussi envie de faire gagner l'équipe.
- Y a-t-il une décision sur un pilote numéro un...

Je regardai Pierre lourdement et il comprit ce qu'il fallait dire ou ne pas dire.

- Ce sont des informations confidentielles, finit le français en souriant.

Il partit vers les télévisions britannique et néerlandaise où les journalistes posèrent à peu près les mêmes questions. Puis on partit tous en réunion débrief de la course. C'était interessant de voir les points de vue de chacun. Toto était satisfait mais on sentait une pinte de déception quand il parlait de Pierre. George était très heureux et avait l'impression qu'il pourrait gagner toutes les courses de l'année. Pierre était déçu. Il voulait plus. Moi, on en me demanda pas mon avis mais j'avais une vision extérieure. Barhein approchait à grands pas et je savais que Pierre allait redoubler d'efforts pour être au mieux préparé pour la suite de la saison.

Les équipes partaient demain après midi pour le Moyen Orient. On m'avait invité à une soirée avec d'autres membres des différentes équipes. J'avais accepté, évidemment. Je retournai à l'hôtel et me préparai pour ce soir. Kamila devait venir me chercher vers 20h30. J'avais donc deux heures devant moi pour essayer de trouver une tenue décontractée mais jolie. C'était une sortie avec mes anciens collègues des autres écuries. Kamila était là évidemment mais aussi Amelia et Jon d'Alpine et Marvin ce chez Williams.

Il était l'heure. J'étais prête et excitée. Je savais que cette soirée allait me rappeler des souvenirs. Les souvenirs de ma première soirée en F1, il y a 3 ans. Celle où je l'avais rencontré. Notre relation. S'était assez améliorée depuis le début de l'année. Je pense que le rush du début de saison nous faisait un peu oublier la présence de l'autre. Mais je le savais et il le savait.

« T'es prête ? Me demanda Kamila quand j'arrivai dans le hall de l'hôtel.
- Plus que prête. J'ai hâte. Ça va me faire du bien. J'avais besoin d'une soirée sans les pilotes et sans Oscar, rigolai-je.

Oscar était un peu le clown du paddock. Lando avait mûri et Oscar avait donc pris sa place en tant que pilote le plus drôle. J'avais une relation particulière avec lui. Je l'avais pris sous mon aile quand j'étais chez Alpine. Mais j'avais croisé Laurent Rossi à Barcelone et il m'avait dit que Oscar devait murir un peu pour avoir une figure stable et accueillir un nouveau jeune. Il m'avait dit que leur pilote de réserve n'était pas encore avec eux. Il faisait la promotion d'Alpine en France mais Laurent avait hâte de me le présenter quand ils retourneraient en Europe. Je n'avais pas trop suivi les saisons précédentes et je me souviens qu'en 2022, il y avait quelques pilotes de l'académie avec un bon potentiel. Laurent ne m'avait pas dit de noms mais 2 me venaient à l'esprit : Jack Doohan et Victor Martins. Dans tous les cas j'avais hâte de découvrir leur petite pépite.

On arriva au bar et on s'avança vers un groupe de personnes.

« Bonsoir à tous, regardez qui je ramène, dit Kamila.
- Bonsoir, répliquai-je.
- Chiara! Comme ça fait plaisir de te revoir! Cria Jon.
- Tout le monde parle de ton retour mais on ne t'a pas vu ces derniers temps, continua Marvin.
- Je sais bien, je suis désolée. C'est le rush avec Mercedes mais je suis heureuse de tous vous revoir.
- Tiens, un verre. À ton retour parmi nous!

On trinqua et on discuta un peu. Ils me posèrent des questions sur ma vie et la leur. Certains avaient quitté leurs postes, mais la plupart était toujours là et c'était aussi ça la stabilité d'une écurie.

Mon coeur fit un bon quand j'entendis, derrière moi, une voix crier mon prénom.

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Par où commencer. Déjà nous sommes en demi-finale haha.
Plus sérieusement. Comme certains me suivent sur les réseaux sociaux, en commençant ce tome 2, je n'avais pas de master, je n'avais rien à faire de ma vie. Et puis est arrivée mon acceptation dans le master de mes rêves à Paris et puis bon vous savez, les cours, les sorties, j'étais jamais là les week-ends. Et ces derniers temps ça va pas moralement, et je n'écris plus, par manque de temps.

Je ne sais pas quand je reprendrais entièrement, peut être que la meilleure solution est de faire une énorme pause, dites moi. En tout cas je tiens à vous remercier, je vous lis, je vous vois et c'est un bonheur au quotidien de voir les nouveaux lecteurs commenter et être à fond dans cette histoire, mon histoire. J'ai l'impression de vous décevoir en vous écrivant ça mais je voulais être honnête avec vous. N'hésitez pas à venir me parler sur insta (maria.mgsl) ou Twitter (mariamagistrali), ce sera avec plaisir.

À plus tard, je ne sais pas quand.

Maria.

Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant