Il se promenait dans le parc du Val ès Fleur chaque soir, après dîner. Il aimait s'y rendre pour voir les arbres et la seule rivière des environs, pour s'asseoir au pied du vieux saule pour lire, observer ou simplement rêvasser.
Un soir, plus frais que d'habitude, il alla s'installer sous son arbre et remarqua une jeune femme sur un banc. Il n'y prêta guère d'attention.
Le jour suivant, elle était encore là, sur se banc, et le sur-lendemain également.
En fait, elle était toujours là, installée sur un banc qui était désormais le sien.
Cette femme intrigant de plus en plus le jeune homme sous le saule. Si bien qu'il finit par aller la voir. Il fut frappé en premier lieu par sa beauté, assombrie par un triste visage. Il décida de lui adresser la parole en premier :
-Bonjour
Le jeune femme qui ne l'avais pas remarqué, redressa la tête et le regarda dans les yeux en lui faisant un petit sourire triste.
-Est-ce que... je peux m'asseoir à côté de vous ?
Elle acquiesça et se décala pour lui permettre de s'installer.
-Quel est votre nom ?
Elle ne répondit pas. Il n'osa plus lui poser de questions, de peur de la brusquer. Il regarda donc le ciel où la nuit et les étoiles apparaissaient.
Au bout d'un moment, il sentit un poids sur son épaule et quand il vit que c'étais simplement la jeune femme qui s'était assoupie, il l'a laissa.
La nuit était tombé et l'homme decuda de rentrer chez lui. Mais il ne voulais pas laisser cette femme seule dans le froid. Il lui laissa sa veste sur elle, e' se disant qu'elle lui rendrai le lendemain.
Il partit et la jeune femme continua de dormir paisiblement.
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Il revint le jours d'après et trouva la femme assise, les genoux recroquevillés contre sa poitrine et le manteau sur ses épaules.
Lorsqu'elle le vit, elle sourit et lui fit signe d'approcher. Il fit ce qu'elle demandait et elle lui tend la veste en formulant un "merci" avec ses lèvres sans qu'aucun son ne soit entendu.
Il sourit à son tour en lui disant qu'elle pouvait le garder. Elle sourit encore plus et serra contre elle la veste chauffée par son propre corps.
Il s'assit à côté de la femme et lui donna un gâteau qu'il venait d'acheter pour elle, puisqu'il avait remarqué sa minceur bien trop présente pour être volontaire.
Elle le refusa mais lui, insista. Elle finit par le prendre et le coupa en deux pour donner une moitié à l'homme. Il lui fit comprendre qu'il n'en voulait pas et qu'il avait déjà mangé. Elle le remercia encore une fois et mangea le gâteau en souriant.
L'homme voulut retenter une conversation avec elle.
-Pourquoi êtes-vous toujours sur ce banc ?
Elle baissa la tête et c'est là qu'il compris. Il continua donc de lui parler.
-Vous n'avez pas faim ?
Elle haussa les épaules.
-Attendez-moi ici le temps que je revienne, je n'en ai que pour quelques minutes.
Elle lui fit non de la tête en se levant pour l'empêcher de partir mais il avait plus de force et s'en alla quand même. Il revint après une dizaine de minutes avec un repas chaud pour la demoiselle.
-Tenez, c'est pour vous. Vous n'avez pas le droit de refuser et je resterai jusqu'à ce que vous ayez terminé.
Elle comprit de suite qu'il ne servirait à rien d'inciter et elle pris donc le repas qu'elle dégusta avec appétit. Puis, une fois avoir fini, elle regarda l'étranger et lui fit son plus beau sourire avant de poser sa tête sur son épaule.
Soudain, une idée arriva dans l'esprit du jeune homme et il demanda :
-Est-ce que vous savez écrire ?
Elle acquiesça et le regarda d'un regard interrogateur mais plein d'espoir.
-Alors demain, je reviendrai avec une surprise pour vous !
Elle sourit et le jeune lui rendit.
-Je vais devoir y aller mademoiselle mais je vous promet de revenir très prochainement.
Elle hocha la tête encore une fois et le regarda s'éloigner dans la pénombre nocturne.
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Comme promis, il revint le lendemain avec un grand sac pour la fille. Lorsqu'elle le vit, son visage terne s'illumina.
Il ouvrit le sac et en sortit d'abord une veste d'hiver, une couverture, et d'autres vêtements chaud pour femme. Elle était ravie. Puis l'homme finit par sortir un magnifique carnet et un stylo qu'il tendit à celle qui était une inconnue il y a deux jours. Elle s'en saisit, ouvrit le carnet et y écrivit :
-"Je vous remercie infiniment pour tout cela ! Comment pourrais-je vous le rendre ?"
Lorsque le jeune vit le message il dit :
-Je ne vous demande rien d'autre que votre temps.
Ce à quoi elle répondit :
-"C'est avec plaisir ! Mais pouvez-vous me tutoyer s'il vous plaît ?"
Il sourit et prononça :
-Bien entendu, si tu fais de même !
Elle lui rendit son sourire d'un air entendu.
Ainsi, les deux jeunes gens se lièrent d'une profonde et sincère amitié. Chaque jour, il venait la voir et lui offrir de la nourriture. En échange, elle lui tenait la conversation par écrit. Ils s'entendaient si bien que certains passants leur demandaient parfis si il étaient en couple. Ce à quoi elle riait pendant que lui répondait que non.
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Un jour, il dû partir durant deux jours en stage pour sa vie future. Elle était triste de ne plus avoir de compagnie mais elle lui écrivit :
-"Tu me manquera mais je t'attendrai..."
Il la regarda tandis qu'elle avait les larmes au yeux. Il la pris alors dans ses bras et lui chuchota :
-Toi aussi... Je reviens vite c'est promis.
Elle fondit en larmes contre son torse et le laissa partir.
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Elle resta durant deux jours seule, à l'attendre sur son banc. Au soir du troisième jour, elle prit le carnet qu'il lui avait offert et y nota quelques phrases.
Lorsqu'il revint à l'aube du cinquième jour, il ne la vit pas et trouva seulement le carnet, les affaires qu'il avait offert à son amie, celle du banc dans ce parc.
Dans le carnet, il lu ces quelques mots, ces quelques phrases, écrites avec une écriture soignée, droite, mais tremblotante.
"Je suis désolée, je n'en peux plus. Tu as été ma plus belle rencontre et je ne regrette pas de t'avoir laissé t'installer à côté de moi ce soir-là. Adieux et surtout, sois heureux..."
Il fondit en larme sur le banc, celui de l'inconnue, devenue sa confidente et seule amie.