BROKEN [ en réécriture ]

13.

Rosa

La seule chose dont j'avais envie en rentrant, c'était de me débarrasser de ces maudits talons, de prendre une douche brûlante et de m'effondrer dans mon lit.

Mais soyons honnêtes, je n'ai réussi qu'à accomplir la première étape. Allongée sur le lit, je m'étais promis de me lever dans cinq minutes... qui se sont miraculeusement transformées en heures, jusqu'à ce que mes paupières se ferment pour une longue sieste imprévue.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais c'est la voix rauque de DeRossi, enchaînant les appels téléphoniques qui me tire brusquement de mon sommeil.

Vous savez, ce moment où vous êtes en plein dans votre meilleure sieste et que vous vous réveillez totalement déboussolée, incapable de dire quel jour ou quelle heure il est ?

C'est exactement ce qui vient de m'arriver. Dehors, l'obscurité règne, seulement troublée par la lumière pâle de la lune, un signe clair que la journée touche à sa fin et que nous partirons bientôt.

Merde, merde, merde. Je n'ai rien préparé.

Mon regard tombe sur mes vêtements : un rappel cinglant que je me suis endormie en tenue d'extérieur et que je n'ai même pas pris la peine de me changer.

Je bondis du lit en catastrophe, attrapant les premiers vêtements qui me tombent sous la main. Dans la précipitation, j'emballe quelques produits essentiels et le strict minimum, priant pour ne rien oublier d'important.

Je suis persuadée d'avoir oublié quelque chose.

Sans perdre une seconde de plus, je file dans la salle de bain pour me préparer. À peine ai-je terminé que la voix de DeRossi résonne dans le couloir, m'appelant pour partir. Traînant ma valise hors de la chambre, je le rejoins. Il m'attend dans le hall, absorbé par l'écran de son téléphone.

Alors qu'on était déjà à l'extérieur tandis qu'il range nos bagages dans le coffre, une pensée me frappe soudainement : j'ai oublié mon Xanax.

— Attends, j'ai oublié mes médicaments — lui dis-je en me retournant pour aller les chercher.

— T'as pas besoin de cette merde — ronchonne-t-il, à moitié ennuyé.

Je me fige, surprise par son ton, avant de me retourner pour lui faire face.

— J'ai besoin de mes médicaments. Ce n'est pas toi qui va décider de ce dont j'ai besoin ou pas — répliqué-je sèchement, reprenant ma route.

Mais sa voix glaciale me coupe net.

— Tu ne les retrouveras pas. Je les ai jetés.

Le choc me laisse sans voix. Pendant quelques secondes, je reste figée, tentant de digérer ses paroles. Il n'a pas pu... si ? Mais le calme narquois de son visage me fait comprendre qu'il ne bluffe pas.

— Tu te fous de moi ? — crache-je en avançant vers lui, la rage montant en moi.

— Donne-moi mes médicaments — grince-je entre mes dents, incapable de masquer l'angoisse qui commence à me nouer l'estomac.

Mais au lieu de céder, il me fixe, impassible.

— Baisse d'un ton, Rosa.

Son air supérieur attise encore plus ma colère, mais une panique sourde s'insinue en moi. Je ne peux pas imaginer affronter les jours à venir sans mon Xanax.

— Trouve une solution. Je ne partirai pas d'ici sans mes médicaments — répété-je avec fermeté, mes mains tremblantes de frustration.

La tension entre nous est palpable, électrique. Nous sommes à quelques centimètres de l'un de l'autre, et son rictus satisfait me donne envie de le gifler.