Chapitre 1 : Le début d'un rêve

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Robert et Bartholomew étaient les deux enfants terribles du village, toujours à taquiner la grande sœur de Robert, la grosse Marta.

Ils passaient leur temps à la tourner en ridicule, elle était l'objet de toutes leurs moqueries et servait même parfois, de monstre à terrasser dans leurs fantasmes, où ils étaient deux intrépides pirates affrontant le Kraken, dans un ultime combat.

Ces deux compères étaient issus d'une petite bourgade bien loin de la mer, cependant ils nourrissaient tous deux l'espoir de dompter les océans à la barre d'un somptueux navire.

Ce rêve leur venait du vieux Charles, que tous pensaient fou étant donné qu'il radotait à longueur de journée sur une vie passée de pirate, durant laquelle il aurait affronté les plus terrifiants barbares qui puissent exister.

Il leur contait également, des histoires sur les créatures magiques qui peuplaient le monde, mais leurs préférées étaient celles sur les sirènes.

Ces femmes magnifiques qui ensorcelaient les hommes de leurs chants et détenaient les secrets de la mer.

Selon la légende, leurs cœurs purs en forme de coquillages étincelants, étaient le réceptacle de leur magie et permettaient de retrouver les trésors enfuient des bateaux qu'elles faisaient s'échouer.

Bien des années plus tard, nos deux comparses n'avaient pas perdu leur objectif de vue, bien au contraire. Ils travaillèrent d'arrache pieds pour concrétiser leurs rêves. Ils faisaient les marchés du pays, des travaux à la ferme, tout ce qui pouvait leur rapporter le moindre sou pour s'offrir leur embarcation.

Leur plan était simple, acheter un navire, conquérir l'océan, devenir riche à millions et vivre de folles épopées.

Robert et Bart commencèrent leur conquête des 7 mers dans un voilier à peine assez grand pour eux deux. Il était dans un état de délabrement avancé, le vendeur s'était bien gardé de dire aux garçons que la cale était trouée et qu'au mieux ce rafiot ne pourrait les amener qu'à la sortie du port.

Une fois la supercherie révélée, nos deux corsaires en herbe se hâtèrent de retrouver ce charlatan, afin de récupérer leur investissement qui représentait les économies de deux vies.

Leur quête les guida tout droit vers un authentique bar de pirates. Il se trouvait dans une ruelle étroite, sombre et entièrement pavée. Ils entendaient à 200 mètres les cris, les bruits de verres entrechoqués et les chants de flibustiers.

La devanture était noire et à travers les vitres crasseuses les flammes des lanternes paraissaient menaçantes, comme si cette taverne était l'entrée du royaume d'Hadès*.

(* Hadès frère de Zeus et Poséidon, règne sous la terre, il est souvent considéré comme le « maître des Enfers »)

Une fois sur place, ils n'étaient pas effrayés. Intimidés, certes, mais ils se sentaient étrangement les bienvenus.

L'ambiance était bien plus chaleureuse à l'intérieur, le côté lugubre du dehors ne devait servir qu'à dissuader les curieux mal avisés.

Nos deux amis se frayèrent un chemin au milieu des tables, celles-ci étaient en fûts de chêne ayant servi à vieillir le rhum. Ils remarquèrent qu'il y avait un filet de pêche au plafond dans lequel s'était coincés quelques tricornes et au fond de la pièce, il y avait un gigantesque mur rempli de bateaux en bouteilles de verre.

Ils échouèrent sur une table et le tenancier arriva d'un pas lourd sur eux en leur hurlant de consommer ou de dégager. Ils auraient pu prendre peur, mais il était clair qu'il ne s'agissait pas d'un signe d'agressivité de la part du tavernier, mais bel et bien de sa manière de s'exprimer.

NEBULAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant