Chapitre 2 : La soif de pouvoir 

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Suite à une nouvelle exploration fructueuse, l'équipage remonta sur le navire avec une caisse pleine de vieux rhum.

La fête battait son plein, le vieux Louis jouait de son violon et les autres hurlaient des chants paillards, a tu tête, comme pour couvrir le bruit des vagues. 

Les étoiles et les lanternes offraient une lumière particulière en cette nuit noire.

Les mouvements des hommes les faisaient ressembler à des animaux, il y avait quelque chose de sauvage, presque d'agressif dans leur danse.

Au fur et à mesure les visages se durcirent, les mots devenaient de plus en plus violents. Une tension était en train de se former, elle était presque palpable, comme si une énergie sombre venait d'encercler le navire pour le couper du temps et du reste du monde.

Bart sentait qu'il allait se passer quelque chose d'important, il avait arrêté de boire depuis longtemps, comme s'il voulait se tenir prêt à agir au moment opportun.

Robert quant à lui avait quitté les festivités pour rejoindre le pont supérieur, il était persuadé que la Mer venait de lui prédire son avenir, qu'elle l'aurait vu capitaine d'un bateau encore plus beau que celui-ci et amoureux d'une femme magnifique. Elle allait lui en dire davantage, peut-être une mise en garde, quand tout d'un coup Bart l'extirpât de sa transe pour le ramener à la réalité.

Bart voulait connaître les intentions de Robert, il était certain que l'équipage allait tenter de détrôner le Capitaine mais qu'il ne ferait rien sans son coup d'envoi.

Après les révélations que venait de lui faire la Mer, Robert ne considérait même plus cela comme une option, mais plutôt comme une évidence, il devait l'assassiner et prendre sa place.

Il était comme possédé, Bart ne reconnaissait plus son ami. Ses yeux étaient noirs, remplis d'une ambition terrifiante. Mais pour autant il n'essaya pas de l'arrêter, il lui tendit même un vieux couteau rouillé servant habituellement à couper la corde.

Robert le saisit et s'en alla, d'un pas décidé.

Il descendit les marches le couteau pointé vers le ciel. Les battements de son cœur se faisaient entendre en dehors de sa poitrine, ils résonnaient comme un tambour annonçant le combat.

L'atmosphère était lourde, l'ensemble de l'équipage se souleva et une bataille éclata entre eux. D'un côté il y avait ceux voulant protégé le Capitaine et de l'autre, ceux souhaitant la mutinerie.

Le baroufle eut raison du sommeil de Teach qui s'était assoupi, ivre, dans la cale.

Il éclata les portes d'un coup de pied et arriva torse nu, fort de son impressionnante musculature, tel un taureau en colère. 

Il saisit un homme, le porta au-dessus de lui et le jeta par-dessus bord. Il était dans un état de complète hystérie. 

Comme un animal pris au piège, il enchaînait les coups sans trop savoir qui était avec ou contre lui. Quiconque se trouvait sur son chemin se voyait asséné une frappe, dévastatrice, sur le haut du crâne.

Bart était atterré par ce spectacle, il était à la fois excité par le combat, remplis d'adrénaline et d'un autre côté il ne savait pas s'il devait soutenir son ami jusqu'au bout ou au contraire en profiter pour l'évincer et briller auprès du Capitaine.

Après tout c'est lui qui se démenait pour gravir les échelons, se tuait à la tâche pour n'obtenir que des bribes d'attention.

Robert, quant à lui, n'était point effrayé par Teach, c'est comme s'il ne l'avait même pas remarqué. Il tenta de se faufiler au milieu du vacarme pour atteindre la porte de la cabine du Capitaine.

Il y était presque, mais avant que sa main ne puisse saisir la poignée, il se fît happer et tirer en arrière. Teach l'avait attrapé d'une main et projeté au sol.

Il tenta de lui mettre un coup de poing assassin, au visage mais Robert eut, tout juste, le temps de rouler sur le côté pour échapper à l'attaque. 

La frappe était si puissante, que Teach en trouât le sol. Avant qu'il ne puisse se dégager la main, Robert lui assainit un coup de couteau sur le flanc gauche, sans réussir à atteindre le cœur.

Il se retrouva, ainsi, désarmé face à un monstre en colère. Il avait l'impression d'affronter le Minautore* lui-même.

(*Dans la mythologie grecque, le Minotaure est un monstre fabuleux au corps d'un homme et à tête d'un taureau.)

Robert était agile et arrivait à frapper Teach, mais pas suffisamment fort, pour réellement le blesser. 

Dans un élan de rage, la bête fonça sur lui, le saisi par le buste et le plaqua au sol. Il commença à décharger sa rage en une pluie de coups. On entendit presque les os de Robert craqués sous la pression des poings du força.

Bart recouvrit d'un coup ses esprits et sorti de l'hésitation, il ne pouvait pas laisser son meilleur ami se faire battre à mort devant lui. Il saisit une épée et couru droit vers eux.

Teach était à califourchon sur Robert entrain de l'étrangler, il ne semblait plus pouvoir se débattre. Bart surgit alors et embrocha Teach dans le dos, d'un coup d'épée qui le traversa avant de venir se planter dans le sol, à quelques centimètres de la tête de Robert.

La bête était vaincue et son dernier cri restera gravé longtemps dans la mémoire de nos amis.

Bart saisit la main de Robert pour l'aider à se relever. Il lui fit promettre que s'il l'aidait à tuer le Capitaine il devra faire de lui son second et jurer de le traiter comme son égal.

Pour Robert il n'en avait jamais été autrement, après avoir repris son souffle il accepta et ils se lancèrent tout deux vers le combat final.

Conscient de ce qui était en train d'arriver, le Capitaine s'était barricadé dans ses appartements, en nouant les poignées à l'aide du cordon des rideaux de sa cabine. 

Il était assis, calmement à son bureau, sa plus vieille bouteille à la main, en savourant chaque goutte comme pouvant être la dernière.

Une fois la porte enfoncée, surpris par le flegme de son adversaire, Robert rentra seul dans la pièce.

Le Capitaine lui servit un verre et lui expliqua qu'il n'était pas surpris. Il savait, depuis le jour de leur rencontre que Robert serait son digne successeur et que pour ça il devrait le tuer. 

Il lui expliqua qu'il ne lui en voulait pas, mais qu'il aimerait pouvoir partir d'une certaine manière et qu'en échange il lui donnerait un conseil, bien plus précieux que n'importe quelle richesse.

Robert magnanime et toujours heureux d'apprendre accepta le marché.

Le Capitaine succombera au supplice de la planche dans la baie des sirènes, à 3 jours d'ici.

Il s'agissait d'un lieu magique, de ce qu'en disait le Capitaine, où des sirènes viendraient chercher les dépouilles des perdus en mer, afin qu'ils puissent s'échouer sans être englouti par l'Océan.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 23, 2022 ⏰

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